Mephisto valse
de Ollivier Pourriol

critiqué par Jules, le 3 septembre 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Passionné de la première à la dernière ligne !
« Je suis pianiste. Je ne devrais pas écrire, et j’ai conscience de ne pas donner ici la pleine mesure de mes doigts, mais j’ai des aveux à faire. Jouer ne me soulage plus. Je dois parler. Je dois raconter comment j'ai tué un homme ».
Voilà : quatre lignes et nous sommes dans le livre ! Un meurtre va être commis, avec la musique comme arme du crime !.
« Je » est invité, par Ostreich son ancien maître de piano, à participer au concours Chopin qui se tient annuellement à Varsovie. Ostreich est polonais. En outre, il est président du jury et très influent en Pologne sur le plan musical. « Je » est très étonné et très flatté, car, en réalité, il n'est que ce qu'on pourrait appeler « un second couteau » du piano.
D'ailleurs, un critique du « Monde » parle toujours de son jeu dans ces termes : « Le robinet d'eau tiède a encore frappé. »
Ce qui est assez drôle dans ce roman, c'est la maladresse de « Je ». Il commence déjà très fort dans l’avion de Varsovie, quand il dit à son voisin que la Pologne est un pays de cons
« bourrée d'antisémites, d’alcooliques, et d’alcooliques antisémites. »
Son voisin est le Premier ministre de Pologne !… L'antisémitisme est d'ailleurs abordé à tous bouts de champs dans ce livre.
« Je » est aussi assez obsédé par le beau sexe. A peine arrivé dans la pension où Ostreich le fait loger, il voit en une jeune femme, jolie et aux seins des plus prometteurs, sa future épouse. Il ne résistera pas plus à la paire de seins de la libraire chez qui il achète « Le Monde », ni à la beauté froide d’une troisième qu'il qualifie de « Barbie » et qui est une des principales critiques du concours. Il progressera avec chacune, mais jamais dans les circonstances qu’il aurait pu imaginer !…
Et ce meurtre, me direz-vous ?… Qu’est-ce que « Je » aura à voir là-dedans et comment peut-on assassiner avec pour instrument du crime la musique ?.
Patience !… Lisez le livre… Par moment il est drôle, par moment tragique, mais il avance parfaitement et vous tiendra en haleine jusqu’au bout !
A espérer qu'Ollivier Pourriol, normalien et agrégé de philosophie, dont c'est le premier livre, aura la géniale idée de nous en écrire bien vite un autre avec les mêmes qualités !.