Odeur du temps
de Jean d' Ormesson

critiqué par Veneziano, le 4 septembre 2007
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Déclarations d'amour aux lettres et aux auteurs
Ce recueil d'articles, essentiellement du Figaro, le magazine, le quotidien, et son supplément littéraire, retrace ses écrits depuis 30 ans, où il décrit ses passions littéraires et linguistiques, son amour pour la francophonie et ses désolations subséquentes, ses admirations littéraires.
Cela lui permet de retracer ses rencontres, ses plus brillantes rencontres, avec humilité et humour, et toujours un certain côté cabot. Evidemment, Chateaubriand et Venise, le modèle et la ville de sa vie, son présent. Il ait également le point sur l'Académie française.

Ces articles sont regroupés par grandes thématiques, les émissions littéraires, les grands écrivains, les souvenirs personnels, les voyages. Ils s'avèrent lettrés, et sont l'occasion de prendre du recul avec l'actualité immédiate. Il l'annonce en avertissement liminaire : la politique y est très peu présente. J'aurais bien aimé que ces articles, au sein de chaque thème, soient présentés de manière respectant davantage la chronologie.

Ce recueil est agréable à lire, et vivant, comme toujours. On prend de la hauteur, et de manière naturelle. Sans être déférent, il rend beaucoup d'hommages, et à beaucoup de personnes aussi peu connues que brillantes. Ce livre peut paraître, pour ces raisons, plus accessible, moins élitiste que certains de ses romans ; aussi s'agit-il d'articles destinés, le plus souvent à la grande presse.

A recommander, d'autant plus qu'il peut se lire en kit.

Lu dans les trajets entre Paris et Marolles-en-Hurepoix (Essonne, où je travaille dans un collège).
Recueil de chroniques 8 étoiles

A chacun de ses passages à la télévision, l'académicien Jean d'Ormesson me séduit par son charisme et son humour. On aimerait tous vieillir comme lui, l'esprit toujours alerte. Je me suis décidé à lire un de ses livres : "Odeur du temps", un recueil de quelques-unes de ses chroniques écrites de 1969 à 2007 pour "Le Figaro" et "Le Figaro Magazine". Elles sont bien écrites et très agréables à lire. Le seul problème est que les nombreuses références culturelles de l'auteur freinent un peu la compréhension de certaines chroniques écrites il y a 20 ou 30 ans, et dont on ne comprend pas toujours les allusions ou on ne voit pas de qui on parle. J'ai retrouvé l'enthousiasme de Jean d'Ormesson à la télévision dans les textes de ce recueil dont je retiens un amour de la culture et de la vie, une envie insatiable d'apprendre et de découvrir. A noter aussi les premiers mots de l'avant-propos dédié à son éditrice : "Ce que j'ai fait de mieux dans ma vie, c'est ma fille. Je suis plus fier d'elle que de moi".

VLEROY - - 45 ans - 2 avril 2014


Chroniques indispensables... 9 étoiles

Fidèle à son habitude, notre célèbre académicien emprunte à de grands écrivains, le titre de ses livres. Avec ce vers d’Apollinaire comme titre, Jean d'Ormesson réunit un recueil d'articles, qui pour la plupart m'ont enchanté voire ébloui.
Nous retrouvons à travers les articles que Jean d'Ormesson a commis au Figaro ou à la revue "Art"; ses thèmes les plus chers:
Chateaubriand, évidemment; Juliette Récamier, bien sûr mais aussi Sainte Beuve, ou Bernard Franck, son" bourreau", dit-il mais aussi Mme De Staël et surtout un de ses plus beaux textes dédiés à sa mère, qui à chaque lecture me bouleverse car si juste , si beau, si émouvant.
Mais surtout, ce recueil d'articles m' a permis d'appréhender de nouveaux auteurs, comme Kébert Haedens, dont je découvre depuis l'Oeuvre.

Il y a plusieurs années, mais je parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, Jean d'Ormesson nous avait livré une autre chronique avec "Jean qui grogne et Jean qui rit" mais, les articles majoritairement politiques (avec l'influence alors grandissante de l'URSS) ont quelque peu vieilli.
Avec ces chroniques plus littéraires, Jean d'Ormesson dépasse l'actualité et s'inscrit dans la lignée des Sainte- Beuve, Léon Daudet, Klébers Haedens, bref des critiques littéraires de premiers plans.

Un livre que j'ai lu mais surtout que je relis régulièrement....un régal.

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 9 septembre 2011