Dieu et nous seuls pouvons
de Michel Folco

critiqué par B123, le 3 septembre 2001
(Evreux - 53 ans)


La note:  étoiles
Chroniques d'exécuteurs des hautes oeuvres et des basses oeuvres.
Voici les mémoires des exécuteurs (ne dites surtout pas bourreaux) de Bellerocaille, village de l'Aveyron. On y apprend comment Justinien le Premier des Pibrac est devenu exécuteur, sort préférable à la vie d'un galérien.
Puis nous retrouvons sa descendance confrontée à l'incompréhension du XXième siècle, eux qui ne vivent que selon La Tradition établie par leurs ancêtres. Dans ce roman Michel Folco nous décrit avec humour une profession qui fascine mais à laquelle on n'aimerait surtout pas se frotter car voir officier un bourreau a quelque chose de définitif. Si la première partie est assez humoristique et truculente, la seconde est un peu plus cynique car le lecteur s'aperçoit que l'appareil judiciaire qui condamne ne veut plus être impliqué dans l'application de son verdict, et ça, ça dérange! Les Pibrac sont maintenant rejetés. D'accord on les respecte, ou plutôt on les craint, mais ils n'ont plus le prestige de la profession, enfin selon Le Huitième . Justement ce sacré Huitième! Il ne va pas se laisser faire; ce qui réserve quelques surprises aux habitants de Bellerocaille et en particulier à Léon le fils renégat.
Un titre sous forme d’une devise 7 étoiles

Déjà beaucoup de commentaires pour ce roman qui navigue entre deux genres, le roman historique et la littérature populaire.

L’auteur se concentre d’abord sur le premier de la lignée, Justinien Trouvé-Pibrac et explique comment ce dernier est devenu exécuteur des basses œuvres en acceptant de procéder au supplice de la roue pour l’auteur d’un crime abominable.

Par la suite, Michel Folco passe au tout début du 20ème siècle en se concentrant sur le flamboyant Hippolyte, dernier de la dynastie des Pibrac, qui se désespère de l’abandon du sacerdoce par son fils Léon et qui procède à l’éducation particulière qu’il inculque à Saturnin, son petit-fils, rescapé d’une tuerie.

Le ton et le style léger décrivant les crimes et les horreurs du 17 ème siècle se veulent clairement humoristiques. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais si le lecteur prend le bon angle, il ne sera pas déçu.

Je me suis donc bien diverti, c’est indéniable, mais le livre est parfois assez inégal et manque de sens critique sur la fonction de bourreau.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 9 mars 2021


L’art et la manière. 9 étoiles

Heureusement que ces coupeurs de têtes ont perdu pied dans la nuit des temps, et qu’aujourd’hui avec ce « Dieu et nous seuls pouvons » bourré de bourreaux, l’humour seul permet d’apprécier tous ces chapitres haut la main…
Et même si l’auteur a quelque peu étêté son récit il, il a su trouver un dénouement, « grasse » à Martine qui avait probablement perdue la raison en étouffant son mari avec son fondement avant que la sienne soit rejetée au panier …Et ne rejoigne dans le trou, comme dans un jeu… » La tête et les jambes »!
Excellentissime

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 26 septembre 2016


Bourreau décor 8 étoiles

Enfant abandonné commençant sa vie dans le Rouergue de la renaissance, Justinien Trouvé est le premier d'une longue chaîne d'exécuteurs des hautes oeuvres de la Justice. L'originale et picaresque saga familiale que Folco nous a concoctée nous fait traverser les siècles jusqu'au 20ième, jusqu'à la veille de l'abolition de la peine de mort, bien sûr.
Cette fresque tonitruante et débridée se lit avec délectation. Si on aime les mots, qu'importe que les pépites émaillant les dialogues soient tirées d'un patois authentiquement d'époque, du vieux françois ou de l'imagination de l'auteur. Sans cesse elles sautent aux yeux, elles excitent la curiosité du début à la fin de ce pavé très documenté et morbleu, on en redemande !...

Montecristo - - 70 ans - 8 septembre 2016


Dééévooorééé 10 étoiles

Il n'y a pas d'autre mot , j'ai vraiment dévoré ce livre .

L'emploi parfois du vieux Français "arrêtez ces beuseries ",
les expressions , "faire le photographe" celui qui devant la guillotine tend bien la tête du condamné .

Les cadeaux pour le musée d'Hyppolite avec le fameux " Manuel théorique et pratique de la flagellation des femmes esclaves" , la collection des cols des condamnés , ils discutent entre bourreaux des techniques , de leur nombre d'exécutions , et tout cela nous semble tout à fait normal .

Un livre malgré le sujet , amusant , jubilatoire , merveilleusement bien écrit .

Chtimi59 - - - ans - 3 mai 2016


Folco 10 étoiles

Ecoutez... je peux juste vous dire que j'ai adoré ce livre et sa suite à un tel point qu'à la fin de la série j'en redemandais encore...

The Nim - - 49 ans - 5 janvier 2013


Les bourreaux ont de la ressource 8 étoiles

Ce sont les aléas de l'amour et du hasard qui feront de Justinien Pibrac le premier exécuteur d'une longue dynastie. Il faut dire qu'on ne plaisantait pas avec la justice au Moyen-Age, une justice assez particulière et sauf pénurie de bourreau, assez expéditive.
De Justinien Premier à Saturnin, dernier de la dynastie, qui préférera son Rouergue natal à la pratique de son illustre profession, Michel Folco nous emmène avec truculence et humour dans ces vies animées.

Premier bémol à cette lecture, le vocabulaire: l'occitan -trop éloigné de mon cauchois natal- associé à l'érudition de l'auteur utilisant au plus près des appellations anciennes ou professionnelles (« Chaque profession a son jargon, le nôtre n'échappe pas à la règle. »); j'avais donc le choix entre passer les mots incompris, ou aller chercher leur définition; aucune n'étant complètement satisfaisante, cela a gâché une partie du plaisir que je pouvais prendre à ce texte.
« Plusieurs détails étonnèrent l'avocat. D'abord le papier: du vrai vélin en fine peau de veau mort-né, puis le blason vairé d'argent et de gueule incrusté dans l'en-tête de la lettre et sur l'enveloppe. Divisé en croix engrêlée, le canton dextre contenait la représentation d'un manoir à deux tours. Sur un fond de fourches patibulaires, on lisait dans la senestre: Dieu et nous seuls pouvons. Le champ du canton dextre de pointe contenait une pyramide de têtes de morts ricaneuses et le canton senestre de pointe, une potence avec une échelle. »
Mes connaissances héraldiques étant très limitées, c'est typiquement le genre de passage que j'ai survolé sans dommage... uniquement pour mon orgueil!

Quant à la transformation de « l'oustal » en musée, elle m'a rappelé la visite du Château des Comtes de Flandres à Gand, où certaines pièces exposées ont peut-être appartenu aux Pibrac...

Deuxième petit bémol à cette lecture, le format poche du livre qui m'a demandé un autre effort, visuel celui-ci.

Ces désagréments ne m'ont pas empêché d'aller jusqu'au bout de cet original et enlevé roman me donnant l'envie de lire d'autres titres de cet auteur que je découvrais.

Marvic - Normandie - 66 ans - 29 décembre 2012


Finalement on peut rire de tout 10 étoiles

Un livre truculent, je me suis régalée.

Dranac - Lectoure - 75 ans - 26 août 2012


humour macabre à mourir de rire ! 8 étoiles

300 pages sur un sujet unique en son genre, dans le genre des romans historiques, et où derrière chaque page se cache un humour certain, mis en valeur par l'opposition avec le sujet très macabre de ce livre.

Dieu et nous seuls pouvons (occire) se lit d'une traite, très facilement, grâce au style simple et léger de l'auteur. Les personnages sont aussi étranges que leur profession est peu commune. On apprend plein de choses sur le métier de bourreau, qui bénéficiait de la crainte comme du mépris populaire, tout autant que d'une multitude d'avantages pour faire passer la pilule aux bénéficiaires de la charge.

Quelques bonnes heures à ne pas bouder !

Undodu - - 48 ans - 9 août 2011


Dieu et nous seuls pouvons 10 étoiles

C'est surement un des livres les plus rafraichissants que j'ai lu cette année. Comment ne pas s'attacher à Justinien ou Hyppolite Pibrac. J'ai bien hâte de voir ce que me réserve Un loup est un loup.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 18 mai 2011


Quand l'Histoire croise l'humour noir 9 étoiles

Un roman documenté, qui à la fois divertit mais aussi nous fait découvrir ce qu'était la vie des bourreaux (les éléments relatifs à la charge de Justinien s'appuyant sur des faits historiques), bien enlevé et qu'on ne peut lâcher...

Un moment de lecture où Histoire, Humour et ce côté roman feuilleton se mêlent pour notre plus grand plaisir... une langue savoureuse qui se nourrit parfois de termes désuets...

Un grand moment de lecture

Deinos - - 62 ans - 14 mai 2011


Une lignée de bourreaux 10 étoiles

En 1683, à Bellerocaille dans le Rouergue, doit avoir lieu l'exécution d'un assassin d'enfant. Mais le seigneur du lieu, responsable de l'application des « hautes oeuvres », ne dispose pas d'un exécuteur. Pour recruter un volontaire, il propose une belle somme d'argent et comme personne ne se présente, il réussit à contraindre Justinien Pibrac, un prisonnier injustement condamné aux galères, d'en faire office. Son premier travail sera de briser dans le terrible supplice de la roue, les os du meurtrier, ce qui ne se passera pas sans quelques maladresses de débutant. Justinien, l'enfant trouvé et promu à cette haute fonction, sera le premier maillon d'une longue lignée de bourreaux qui exerceront dans le midi et bénéficieront d'une aisance certaine jusqu'aux décrets Crémieux qui mettront un terme à leur étrange épopée.
Roman historique et d'aventures particulièrement bien ficelé et documenté, ce livre ne manque pas de surprendre ne serait-ce que par l'enchaînement des causes et des effets. Une simple piqure de guêpe suffit à faire rater le plat d'un cuisinier, lequel se voyant vertement puni, trucide le très jeune fils de son maître et le lui donne à manger sous forme de boulettes... Toute la première partie du livre est de la même veine. Cruelle, sadique, glauque et sans tendresse ni pitié. On se retrouve dans une ambiance proche de celle du « Parfum » de Süskind. Puis on saute en 1901 et on passe au huitième et dernier exécuteur. Les temps ont changé. Tout doit se passer à Paris, on exécute à l'aube et même dans le secret des cours de prison. C'est le début de la fin, mais le lecteur aura quand même droit au passage à la guillotine d'une femme parricide et obèse. Autre moment bien gore ! Texte particulièrement soigné, intéressant, faisant souvent froid dans le dos et nous rappelant que le bon vieux temps ne l'était pas pour tout le monde...

CC.RIDER - - 66 ans - 11 mai 2011


Quand l'histoire se mêle de l'Histoire 9 étoiles

Un superbe livre à lire. Quelle agréable surprise que la lecture des aventures de Justinien Pibrac (rien à voir avec sainte Germaine), fondateur d'une lignée de 8 générations d'exécuteurs des hautes et basses oeuvres.
Ce livre est incroyablement drôle et réaliste. La frontière entre l'histoire et l'Histoire est ténue.
L'ambiance, le vocabulaire, tout y est très bien retranscrit!
En un mot: J'ADORE!

Sanchan - - 41 ans - 28 avril 2009


Une apologie des bourreaux 7 étoiles

La première partie est pétillante et bien enlevée. (Exemples au hasard : "nous étions si inséparables que, tu me croiras si tu le veux mon garçon, quand l'un pétait, c'était l'autre qui puait" ou encore : "Justinien avait discrètement reniflé son compagnon, ne trouvant que l'honnête odeur de ceux qui prennent un bain chaque fois qu'ils tombent dans un puits."). Bon, ce n'est pas toujours d'un humour très délicat mais après tout on est au Moyen Age et on parle d'une dynastie de bourreaux.
Dommage que l'histoire de Justinien s'arrête alors qu'il démarre juste sa "carrière professionnelle" et qu'on commençait à être bien dans l'histoire. Pourquoi passe-t-on de 1683 aux années 1900 sans explication aucune ? Ambition d'écrire l'histoire des bourreaux du Moyen Age jusqu'à l'abolition de la peine de mort ? Malgré cela le livre se lit facilement et c'est assez fascinant de découvrir la vie de ces artisans corporatistes, fiers de leur savoir faire. Même si la description des tortures m'a toujours procuré un sentiment de malaise profond.

Xerinata - Amiens - 67 ans - 9 juillet 2006


8 générations de bourreaux 7 étoiles

Quand la reine des abeilles a été fécondée les bourdons ont perdu toute utilité pour la ruche. Tout ce qui est inutile à la ruche doit être éliminé et les ouvrières se transforment en exécuteurs sans pitié. Ainsi commence au XIIème siècle ce roman saga dont l’évènement initial est la fuite d’un de ces bourdons qui est à la l’origine d’un horrible crime pour lequel il va falloir trouver un bourreau ou plutôt un exécuteur des hautes œuvres. Ce texte ce déroule ensuite au début du XXème ou nous retrouvons la septième et huitième génération des descendants de cette dynastie. Avec beaucoup de détails, l’évocation de ces différentes époques à travers la vie des héros responsable de la charge d’exécuteurs m’a fait passé de bons moments de lecture, récréative, drôle, rafraîchissante et intéressante.

Ena - Le Gosier - 62 ans - 26 juin 2005


Excellent ! 10 étoiles

Ce livre est non seulement très intéressant mais aussi très bien écrit. Les moeurs et coutumes des différentes époques sont décrites avec brio; l'histoire est passionnante.
Chapô Monsieur Folco!

Matt033 - - 47 ans - 25 mai 2005


Une tranche d’histoire quand on tranchait les têtes 8 étoiles

La première partie de ce roman, relatant la mise en place d’un premier bourreau dans une bourgade française du XVIIe, m’a charmé avec son ton singulier… disons… de l’humour historique? Quel personnage picaresque que ce Justinien 1er, avec son nez en bois! Renard rusé, orphelin débrouillard, il égaye les pages.

La seconde partie, plus anecdotique, bondit au septième et huitième de la génération de bourreaux. J’aurais aimé en savoir plus entre, surtout sur Justinien III que l’auteur esquisse comme un fameux numéro. Néanmoins, on s’amuse beaucoup, malgré le sujet sordide et le fait que contrairement à d’autres titres du genre, l’auteur ne fabrique pas de héros ou d’illustres personnages. C’est un portrait du peuple, rustre, burlesque, cynique et l’on s’en délecte.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 20 mai 2005


à lire absolument... 10 étoiles

Surprenant et incroyable roman qui relate les aventures rocambolesques et picaresques du fondateur de la dynastie des bourreaux de Belle rocailles. La plume légère mais néanmoins aiguisée de Michel Folco nous entraine à la suite de Justinien 1er Pibrac et de sa descendance dans l'univers fermé des bourreaux ....Jamais un livre ne m'a autant emballée...
A lire absolument, même si on doit être un peu surpris par la violence et la cruauté des premières pages...

Mounette64 - Pays-basque - 70 ans - 11 avril 2005


Un petit bijou ! 9 étoiles

J'ai également ADORE ce roman que j'ai lu d'une traite, à tel point que mon mari s'est laissé convaincre de le lire aussi ! Dans la foulée, nous nous sommes plongés dans les suivants avec la même avidité. Beaucoup d'humour, en définitive, sur un sujet qui ne s'y prêtait pas a priori.

Seraphina - SAINT QUENTIN - 54 ans - 4 mars 2005


J'adore 9 étoiles

J'ai adoré ce titre qui est le premier d'une série de trois. Un peu historique, très amusant et bien écrit, on voit le tout en images tout en lisant. Ce n'est généralement pas le genre de livre qui m'attire mais grâce aux critiques je m'y suis risquée et je ne regrette pas d'Avoir connu Michel Folco. Vivement je vais m'Atteler au second.

Diane49 - St-Eustache - 70 ans - 5 octobre 2004


vraiment truculent 8 étoiles

A signaler la très belle et fidèle adaptation de christian fechner au cinéma "le bâtard de dieu" ou Justinien trouvé
injustement méconnue

Karl glogauer - - 50 ans - 9 juin 2004