Son Excellence
de Naguib Mahfouz

critiqué par Prince jean, le 18 septembre 2007
(PARIS - 51 ans)


La note:  étoiles
Le Mozart des mots
Mahfouz c'est le Mozart de l'écriture. Juste un beau conte, des mots simples, des chapitres très courts.

Beau comme un concerto de Mozart, le roman de Mahfouz semble couler de source, limpide et sans complication. Pas d'imparfait du subjonctif, pas de construction grammaticale complexe. Non, juste une évidence dans le style, une sincérité dans la perception des personnages.

Le synopsis est assez simple à écrire ; un jeune homme d’extraction très modeste réussit ses études. Il entre dans la fonction publique égyptienne. Fasciné par la réussite professionnelle, ne poursuivant qu’un seul but, celui de devenir directeur central de la fonction publique, il mettra tout en œuvre pour parvenir à son but. Il repoussera l’amour et les joies de la vie pour atteindre son unique objectif.

A la limite du masochisme, les privations et les souffrances qu’il s’impose semble lui donner, malgré les pleurs, un plaisir immense, celui d’être au dessus des autres, d’avoir un destin à accomplir.

Au final, on est touché par les protagonistes de l'histoire, le salaud n'est pas si salaud que ça. Et après avoir refermé le livre, le charme continue son chemin dans notre cœur, et l'intelligence du propos réveille notre esprit en de multiples réflexions.
Le refus du bonheur 9 étoiles

« Son Excellence » est l’histoire d’une solitude et de mauvais choix de vie. Acharné du travail jusqu’à l’obsession, Othmân tient la souffrance comme un bienfait de Dieu qui sera payé de retour. Reconnu pour sa valeur jusqu’aux plus hautes sphères de l’administration, il gravit la montagne, sa croix sur le dos, tandis que la vieille Oum Hosni se révèle incapable de lui trouver une épouse digne de franchir les barrières du népotisme. Le premier cheveu blanc apparaît, l’entrée dans l’âge digne provoque un sursaut libérateur.

Un premier mariage précipité, honteux est rapidement suivi d’un autre, d’amour. Grâce à un emploi du temps minutieux, Bel ami passe d’une femme à l’autre. Le bonheur enfin.

Le repos lui est imposé. Cloué au lit, il apprend que Bel ami s’est cassé le nez, que la solitude ne l’a jamais épargné et l’annonce de la promotion suprême ressemble au rire railleur du diable.

Fabuleuse découverte de cet auteur égyptien. Le style est limpide et l’histoire ô combien réaliste malgré son petit côté occulte, semble intemporelle. Expérience à découvrir et à faire découvrir

Vieil - Nantes - 93 ans - 27 septembre 2010


Aucun attachement avec le personnage principal 7 étoiles

C’est un roman que j’ai trouvé intéressant. L’écriture est belle, l’histoire est simple, mais il manque quelque chose. J’ai compris l'ambitieux personnage principal, mais je l’ai trouvé trop antipathique et pathétique pour être attaché à lui. C’est dommage. Cependant, j’ai suivi son avancement avec empressement. Aussi, le roman a une bonne construction, ça se lit facilement, c’est clair. La fin vient de soi, elle est prévisible mais bonne. Je conseille ce livre à ceux qui ont le goût de lire un conte à saveur égyptienne.

Nance - - - ans - 29 juillet 2008