L'ile des perroquets
de Robert Margerit

critiqué par Heyrike, le 30 septembre 2007
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
A la dérive
Antoine vit paisiblement dans une ferme, jusqu'au jour où il est accusé d'avoir tué la jeune femme dont il était épris. Soumis à la question, il est ne peut qu'avouer un crime qu'il n'a pas commis. Il parvient à s'enfuir et après des journées d'errements se retrouve embarqué, bien malgré lui, sur le navire du terrible capitaine Flint. Un pirate Anglais.

Désormais lié au sort des gentilshommes de fortune, le voilà embarqué dans les périples de la piraterie. Après maints pillages et virement de bord, l'équipage accoste sur l'île de Galapas où une sirène envoûtante va précipiter leurs destins.

Un récit d'aventure passionnant qui nous fait découvrir les vicissitudes des pirates confrontés à la routine de leur métier, entre les longues journées d'ennui passées en mer et les excès au cours de soirée de beuveries mémorables lorsqu'ils peuvent enfin toucher terre. La fortune leur fera connaître la décadence et la grandeur, les privations extrêmes et les fastes enivrants de la richesse.
Du rhum, des femmes... 7 étoiles

Le roman de Robert Margerit fait explicitement référence à l’Île au Trésor. Vous l’apprécierez donc d’autant plus si vous avez lu auparavant le récit de Stevenson. On y rencontre en particulier, dans l'Île des Perroquets, le terrible capitaine Flint, commandant du Walrus, que l'on voit s’emparer du fabuleux trésor après lequel courront, quelques années plus tard, les protagonistes de l’Île au Trésor.

Tandis que l'Île au Trésor, qui se caractérise par une forte unité de temps et de lieux, relevait quelque part aussi bien du conte que du roman d’aventure proprement dit, l'Île des Perroquets de par la complexité de son intrigue et le traitement psychologique de ses personnages, s’inscrit clairement dans une tradition romanesque de divertissement, mais de très grande qualité. Le talent de Robert Margerit y est pour beaucoup: à travers un récit de pirates somme toute assez classique, mais foisonnant, usant avec jubilation (et parfois un peu de naïveté il faut le dire) des figures incontournables du genre (la marque noire, les naufragés perdus sur une île déserte...) et brossant avec beaucoup de couleur et de romantisme le décor chamarré des caraïbes du dix-septième siècle, il lui insuffle une forte dimension littéraire.

Le roman est en effet parcouru par deux thématiques qui lui apportent beaucoup de consistance. D’une part tout d’abord une réflexion mélancolique sur le sens de la vie des forbans des mers, avec des questions sur la liberté, la violence, l’amitié et l’enrichissement, et d’autre part la complexité des relations entre les hommes et les femmes. L’amour est d'ailleurs un des moteurs essentiels de l'Île des Perroquets, via notamment la figure ambiguë de la belle et manipulatrice Manuella, qui tournera la tête, pour le plus grand malheur de ses compagnons, à un des chefs des flibustiers. C’est peut-être la métaphore ultime de l'Île des Perroquets: l'amour, comme les courses sur les mers et les îles aux trésors, amène autant de félicité que d’amères illusions.

Fanou03 - * - 49 ans - 27 juillet 2016


Classique de la piraterie 8 étoiles

L’Ile des Perroquets est le roman de piraterie par excellence. On y retrouve tous les ingrédients du succès : héros victime d’une injustice, ile déserte, naufrage, trésor perdu, enlèvements de femmes, honneur, amour, amitié, passion et bien-sûr trahison.
Le livre se découpe en 3 parties :
1ère partie : mise en place du décor et présentation des différents personnages. Le style est riche et les tournures joliment alambiquées, néanmoins cette première partie comporte des longueurs qui ont eu sur moi un effet quelque peu soporifique.
2nde partie : rédigée sous la forme d’un journal bien rythmé, elle relate l’année passée sur l’Ile des Perroquets en temps que naufragés, la vie de tous les jours comme les coups durs, mais unique l’essentiel. On oublie alors les premières longueurs pour se retrouver emporté par le flot du récit.
3ème et dernière partie : sous forme d’épilogue, l’histoire se dénoue, mais le rythme est toujours là sur fond d’une ultime énigme.
Un roman bien ficelé donc, d’autant qu’on y découvre certains personnages de l’Ile au Trésor avant Stevenson, notamment le capitaine Flint. Mais une première partie laborieuse en ce qui me concerne.

MEISATSUKI - - 48 ans - 6 mai 2012