Une nouvelle de Dostoïevski lue en un éclair, anecdotique au sein de l’œuvre prolifique de l’auteur russe mais tellement jubilatoire, cocasse et drôle ! La précédente que je venais de lire « Un cœur faible », certes dans un autre registre, ne m’avait pas autant enthousiasmé.
La tonalité humoristique vient évidemment de l’histoire, une sorte de vaudeville mettant en scène un mari (ou amant, on ne sait jamais), qui croît être trompé par sa femme (ou son amante donc, d’où le ridicule de certaines situations) se comporte de façon invraisemblable et se retrouve fourré dans des situations ubuesques, la faute à une jalousie excessive et une légère tendance à la paranoïa.
Mais le vrai comique réside avant tout dans l’écriture de Dostoïevski, perceptible dans ses autres œuvres plus ambitieuses : même lorsque le ressort de l’intrigue est dramatique (un suicide par exemple, il y en a beaucoup chez l’auteur), on ne peut s’empêcher de sourire tant la verve comique qui imprègne le style littéraire de l’auteur est constant (beaucoup d’intonations, d’excès, d’outrance, d’énergie, de surprises, d’incohérence, de revirements de positions…).
J’ai l’impression que pour chaque lecture de Dostoïevski je pourrais mettre 5 étoiles à chaque fois. Mais puisqu’on ne peut raisonnablement pas mettre sur le même plan ce court texte et « Les frères Karamazov », je lui ôte une demi-étoile !
Salocin - - 44 ans - 13 août 2013 |