Aimez-vous Brahms...
de Françoise Sagan

critiqué par Veneziano, le 7 octobre 2007
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
59, année adultère
Françoise Sagan apprécie les histoires d'amour contrarié, et l'adultère constitue un merveilleux élément pour décliner ce thème. Ici, une femme mariée, Paule, s'éprend d'un jeune homme, d'une dizaine d'années de moins qu'elle.
Ce roman, assez court, décrit la douce pente vers laquelle elle se laisse aller, après les remords qu'elle ressent et sa lucidité. Elle y est aidée par un mariage devenu, au quotidien, assez fade. Et ce pauvre Roger, l'époux, sent le vent venir, et décline davantage, à chaque étape, dans la médiocrité.

L'intrigue, en elle-même, peut apparaître comme peu novatrice, voire comme manquant d'audace, ce qui est déjà moins vrai, mais tout tient au style, en grande part induit, et qui se fonde beaucoup sur le ressenti, qui est laissé en partie à l'imagination constructive du lecteur. Et le cadre temporel de sa sortie y fait aussi.
Plein de pudeur, ce roman court sait communiquer l'indicible, sans le décrire totalement, dans cette fin de décennie encore puritaine, et un peu hypocrite. Ce livre a donc fait grand bruit, et n'a pu que faire écho à Bonjour tristesse !, bombe de 1954.
Vous passerez un bon moment, à condition, évidemment, d'apprécier les histoires d'amour.

Lu en juillet 1993, à Paris, entre Duroc (7e), Auteuil (16e) et le boulevard Saint-Jacques (14e).
Encore un triangle amoureux 6 étoiles

J’ai lu « La Chamade » il y a quelques semaines et en refermant « Aimez-vous Brahms », j’ai l’impression d’avoir lu deux fois la même histoire, avec quelques modifications cosmétiques, notamment sur les âges de certains personnages. En gros, Françoise Sagan, qui a d’abord publié le roman premier cité, mélange les cartes, fait quelques variantes, et ressort la même sauce.

Bien sûr celle-ci n’a pas de goût amer, mais il n’empêche qu’on risque de se lasser de ces personnages aisés, oisifs, tournés vers eux-mêmes, et qui par-là en sont affligeants.

Ce livre a eu cependant pour l’époque le mérite d’aborder la différence d’âge dans l'amour entre une femme franchement plus âgée que son amant, ce qui aujourd’hui ferait moins jaser.

Je crois que je vais m'octroyer une année sabbatique « sans Sagan » et laisser en suspens mes ambitions de lire toute son œuvre, qui reste par son style et l’ambiance très particulière et plaisante, mais au risque de faire une indigestion, je fais une pause.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 3 octobre 2017


Une atmosphère 4 étoiles

Paule aime Roger. Ils ont tous deux la quarantaine et entretiennent une liaison depuis plusieurs années sans être toutefois pleinement un couple. Car Roger refuse de s’engager, par crainte de porter atteinte à sa liberté. Une liberté qu’il exprime par des infidélités répétées. Alors Paule et Roger ne dorment que rarement ensemble et se bornent à partager quelques soirées. Uniquement lorsqu’il le décide.
Aussi lorsque Simon, jeune homme de vingt-cinq ans rencontré par hasard, tombe follement amoureux d’elle, Paule tombe sous le charme et ne résiste que peu avant de se laisser conquérir.

Voilà, tout est dit. Cette histoire d’amour à trois protagonistes se résume en ces quelques lignes. Il ne se passe en effet rien d’autre dans ce roman au style et au ton certes agréables, mais à l’intrigue bien mince. C’est son atmosphère que l’on retient plus que tout autre chose. Certes l’amour réel qui existe entre Paule et Roger finira par faire retrouver leur cours normal à ces deux existences, mais ce sera là aussi sans heurts ni vagues.
Peut-être n’ai-je pas abordé Sagan par son meilleur roman. Sans doute aussi, et surtout, cette découverte intervient-elle trop tardivement. Je me suis sentie trop vieille pour être touchée par cette histoire… pour être sensible au style de Sagan.

Aliénor - - 56 ans - 29 décembre 2009