Mêlée ouverte au Zoulouland
de Tom Sharpe

critiqué par FROISSART, le 12 octobre 2007
(St Paul - 77 ans)


La note:  étoiles
La critique de Patryck Froissart
Titre : Mêlée ouverte au Zoulouland
Auteur : Tom Sharpe
Titre original : Riotous assembly
Traduit de l’anglais par Laurence
Editions du Sorbier – 1986
Collection 10/18 (Domaine étranger)
ISBN 2264026685
286 pages

L’histoire de l’Afrique du Sud, de l’apartheid, des relations de haine entre Anglais et Afrikaners, entre Africains et Blancs, a donné lieu à une production romanesque, engagée, réaliste, douloureuse, courageuse, qui a contribué à la prise de conscience, mondiale, d’une insupportable tragédie humaine.

Exprimer cette tragédie sur le mode de la farce peut paraître impossible, et indécent.
Tom Sharpe a prouvé, par ce roman férocement satirique, que c’est possible, et le résultat, loin d’être indécent, rend peut-être compte mieux que jamais, avec une force que le réalisme le plus cru ne peut égaler, de la bestialité de l’homme.

La noirceur de l’esprit humain n’a pas de limites. Pour asseoir l’évidence de ce sombre postulat, Sharpe exagère, exaspère, exacerbe, caricature à l’excès, explose les situations au-delà du paroxysme, se fait le Rabelais de l’horreur, du macabre, de la cruauté, de l’égoïsme, de l’inconvenance, de l’obscénité, sans jamais provoquer, grâce à l’humour partout sous-jacent, l’écoeurement.

Et l’effet attendu se produit. Le lecteur sourit, s’effare, s’esclaffe, pousse des ah et des oh, et adhère à la dénonciation d’un système et de ses acteurs dont il perçoit avec une acuité nouvelle, avec une proximité et une visibilité paradoxalement accrues par la distanciation que permet la farce, toute la hideur.

Tom Sharpe a été expulsé d’Afrique du Sud en 1961, et a reçu en 1986 le Grand Prix de l’Humour Noir pour l’ensemble de son œuvre.

Lisons, rions, méditons !
Mais pleurons !

Patryck Froissart, Boucan Canot, le 12/10/2007
Vaudeville sanglant sud-africain 7 étoiles

Voici un conte burlesque qui se veut être une énorme farce caricaturant la vie des élites blanches en Afrique du Sud.

L’auteur ne situe pas précisément dans le temps les événements basant son histoire mais il est un fait que c’était à une période où les noirs étaient quantité négligeable. C’est bien donc la société blanche qui est visée, voire tout simplement ridiculisée.

On sombre dans un excès permanent où un superlatif se substitue à un autre au point de noyer le lecteur dans un décor presqu’inimaginable.

Pour ceux qui ne sont pas rebutés par des histoires loufoques, cette première oeuvre de l’auteur anglais donne l’impression au lecteur que le pire reste toujours à venir.

Des personnages hauts en couleur, farfelus et parfois animés par des idées bêtement cruelles sont pris dans un tourbillon d’absurdités.

Certes, tout cela ne peut pas forcément être au goût de tout le monde et d'ailleurs peut finir par agacer plutôt qu’à amuser.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 26 avril 2014