Pour l'histoire
de Léopold III

critiqué par Granny, le 10 octobre 2001
(Bruxelles - 112 ans)


La note:  étoiles
Un beau témoignage
Ce livre - sorti en cette année 2001, centenaire de la naissance de Léopold III - est une tranche d'Histoire. Le roi, parlant à la première personne, veut rétablir la vérité ("sa" vérité comme il l'affirme), sur les événements qui se sont passés, qu'il a vécus avant, pendant et après la guerre de 1940, dont il a été le témoin attentif et parfois la victime.
C'est avec un recul suffisant qu'il a voulu établir chronologiquement et sérieusement son avis personnel depuis l'avènement d'Hitler, et la responsabilité des Alliés dans cette ascension qui mena au Grand Massacre! Il analyse aussi la politique intérieure belge de 1914 à nos jours, le déroulement exact des problèmes rencontrés en ces périodes difficiles de l'occupation et après, jusqu'à la "Question Royale", telle qu'elle s'est déroulée, politique et douloureuse.
Léopold III s'efface, Baudoin monte sur le trône. C'est la réconciliation et l'apaisement national - en 1951. De sanglantes manifestations ont été évitées.`
Ce document n'est ni une autobiographie, ni des mémoires, mais une relation historique d'événements contemporains. Une suite d'allocutions, des lettres authentiques ont leur place privilégiée dans ce livre. Ce sont des témoignages souvent inattendus.
Un livre passionnant, un moment du milieu du XXe siècle qui nous concerne tous en Belgique!

Une vision des choses 6 étoiles

Léopold III, me semble-t-il, a bien souvent été un homme de bonne volonté, sincère, mais qui a commis pas mal d'erreurs politiques qui ont provoqué ce qui devait arriver. Vouloir faire comme son père et ne pas écouter l'avis de ses ministres en refusant de quitter le territoire en 40 était un beau geste, mais il a été lourd de conséquences. Pendant toute la guerre son entourage, partiellement imposé par l'occupant, l'a rendu impopulaire à une bonne partie de son peuple et des décisions prises par Hitler lui ont été
imputées du simple fait de sa présence. Ce sont les Allemands qui ont décidé de renvoyer très vite les prisonniers flamands chez eux, alors que cela n'a pas été le cas pour les Wallons. De là à ce que ceux-ci pensent que le Roi avait accepté cette décision... Décréter que tous les ministres à Londres ne pourraient plus jamais exercer un mandat politique en Belgique en cas de libération, parce qu'ils l'auraient trahis, était aussi une grande maladresse. Maintenir que les traités signés par eux pendant leur séjour à Londres étaient nuls en était encore une autre. Quant on sait que parmi ces traités figurait celui qui autorisait les Américains à utiliser l'uranium Congolais, on comprend pourquoi ces derniers ont réfusé de mettre un avion à sa disposition pour rentrer en Belgique à sa libération !... Epouser Liliane en pleine guerre et le faire d'abord à l'église avant la mairie était une violation de la constitution ! Rester, après son abdication, pendant des années, au palais de Laeken avec le nouveau Roi, en était encore une. De là à ce que les Belges prennent Baudouin comme le simple porte parole de son père, il n'y avait qu'un pas...
Sincère, oui, maladroit tout aussi certainement.
Il n'en demeure pas moins qu'il nous donne dans ce livre un éclairage sur notre histoire, mais ce n'est que le sien.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 12 septembre 2001