La vie mentie de Michel Del Castillo
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Rien ne sert de courir... mieux vaut revenir au départ
C’est l’histoire d’un homme d’âge moyen, qui est conseiller en communication, gagne très bien sa vie, est marié et a une petite fille. Jusque là rien d’exceptionnel. Mais il se rend petit à petit compte que sa vie est hypocrique, ratée, loin de ses aspirations réelles. Il se laisse gagner par le dégoût de soi, l’amertume, qu’il noie dans l’alcool. En creusant son passé et celui de son père, mais surtout celui de ses grands-parents (Véra l’Allemande et Rafael Portal l’Espagnol), qui ont vécu la révolution en Espagne et les déchirements qui l’ont accompagnée (son grand-père est d’ailleurs mort torturé) et ont émigré en France, il reprend lentement contact avec son identité réelle.
Tout cela se passe sur fond d’une affaire juteuse et extrêmement médiatisée qu’il gère de main de maître pour arriver à défendre aux yeux du public et à travers les médias deux frères qui viennent de vendre une partie de leur société et annoncent simultanément un licenciement massif ainsi que des bénéfices records, et sur fond de débat sur la mondialisation.
J’ai trouvé certains passages trop longs, des passages sur l’histoire politique espagnole et notamment sur Unamuno, un grand philosophe de ce temps.
Le personnage principal, Salvador, est plutôt antipathique avec ses compromissions, sa façon de manipuler l’opinion publique devant le totem de la communication au détriment de l’information et de la vérité (« Profession à la fois vide et courtisée, les journalistes s’irritaient de leur illusoire puissance. Pour alimenter la machine, ils avaient besoin d’une matière première, l’information, recueillie auprès des décideurs et des politiques, qui eux-mêmes avaient besoin, pour être entendus et reconnus, de cette caisse de résonance : les journaux et, surtout, la télévision. Chacun s’appuyait sur l’autre, chacun essayait de tromper l’autre, partie de cache-cache qui suscitait une complicité inavouée. ») et de par son manque d’attachement pour sa femme et sa fille.
Ce livre mélange donc des débats de fond différents - concernant l’histoire politique de l’Espagne, la mondialisation, la communication, voire même les personnes âgées reléguées dans des maisons de retraite comme Vera - et ce mélange casse un peu le rythme du livre.
Les éditions
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La vie mentie [Texte imprimé], roman Michel del Castillo
de Del Castillo, Michel
Fayard / LITT.GENE.
ISBN : 9782213631059 ; 22,30 € ; 14/08/2007 ; 364 p. ; Broché
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Sans plus
Critique de Fadaioli (, Inscrit le 15 décembre 2007, 41 ans) - 15 février 2010
Deux histoires en une, je trouve que le titre est bien trouvé. Mais que dire!!! Le fond du roman est tout de même très intéressant nous emmenant vers l'Espagne, l'avant-guerre, "l'avant-Franco" et les questions de morale soulevées par le récit. De plus, nous sommes à l'heure actuelle dans une histoire d'images, de journaux, de télévision, de communication qui nous fait réagir sur les questions que l'on peut se poser à l'heure actuelle.
Le roman nous fait réfléchir à plusieurs reprises et les problèmes évoqués par l'auteur nous donnent matière à disserter. Ce côté-là du livre m'a beaucoup plu. Par contre, le fil du roman est une histoire assez pauvre où j'ai trouvé le temps long pour finalement pas grand chose à la fin.
Je lui donnerai la moyenne pour ces deux aspects, l'un étant très intéressant, l'autre beaucoup moins.
Deux romans en un
Critique de Metcalf (, Inscrit le 5 février 2008, 51 ans) - 13 février 2008
On le paie, et fort bien, pour fabriquer des images avec des hommes de chair et de sang qui, par ailleurs, se veulent des responsables. Tant qu’il vend des chaussures, des aspirateurs, des voitures, la séparation entre l’humanité et les objets lui permet de garder une certaine distance intérieure. Il y a les choses et il y a les gens. Depuis la création de la société Agi Média, il a le sentiment que ce qu’il appelait son « travail » avait changé de nature. Maintenant, il vend non des objets, mais des personnalités fantomatiques, réduites à une ou deux formules, à leur apparence, à leur sourire. En réduisant des hommes à des ombres télévisuelles, il joue avec ce qu’il y a en chacun de plus intime, sa vérité intérieure.
Salvador est le fils de Gonzalo, un père distant, mal dans sa peau, attaché au passé avec une curiosité malsaine, lui-même fils de Rafael, le héros de la famille, qui aima passionnément Véra, l’admirable grand-mère, née en Allemagne issue de juifs assimilés. Elle échappa aux nazis en suivant son compagnon à qui elle vouait un amour total de l’autre côté des Pyrénées qui sera fusillé en 1936 pour « Activités antinationalistes ». Véra, c’est l’Espagne, pudique, excessive, avec ses emportements, ses contradictions.
http://users.skynet.be/bk212103/…
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