Qui se souvient de David Foenkinos? de David Foenkinos
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Vous, peut-être?
David Foenkinos, David Foenkinos… ? Mais oui, bien sûr ! Des mots pétillants comme de la Spa Barisart, un regard tout pareil, un enthousiasme jovial qui, s’il était Dostoïevski, nous ferait trouver « Crimes et châtiments » des plus guillerets. Voilà pour la pommade à l’homme-écrivain, pommade sincère, bio et sans produit chimique.
David Foenkinos, qui s’en souvient ? Qui aurait cru qu’il fut nécessaire de se poser la question après Le potentiel érotique de ma femme? L’auteur, semble-t-il.
Après le roman non-autobiographique, nous voilà dans l’auto-fiction :
Les années s’accumulent plus vite que les livres, l’inspiration devient un feu follet inaccessible, et l’écrivain, lui, devient dépressif. Si la dépression avait des nuances romanesques, celle-ci serait faite d’autodérision désabusée et de désespoir lymphatique. A plus de quarante, le David Foenkinos de ce roman n’est plus qu’une caricature vidée de lui-même, tentant de s’accrocher à ce qu’il n’est plus. Et surtout à cette Idée, celle, lumineuse, qui le frappe dans le train Genève-Paris au contact d’une inconnue et fait renaître en lui l’espoir de la création.
Mais… aussi subitement que sa révélation, surgit sa disparition. L’idée perdue s’est transformée en fantasme. Persuadé qu’il finira par la retrouver, l’écrivain empire la situation, dramatique déjà, de sa vie conjugale. Entre nostalgie et résolution, il faut bien admettre la fin.
Admettre cet étrange flottement d’une existence qu’on croyait autrefois crescendo flamboyant. Admettre que séduire les femmes est devenu plus délicat, admettre le regret et le regard des autres, admettre le silence, admettre la dépendance, admettre cette forme d’échec indéniable… mais toujours espérer et chercher.
De l’ironie bienveillante à l’amertume courtoisement drôle ; des formules pertinentes aux idées tendres, amusantes ou tragiques : l’auteur s’est clairement mangé à sa propre sauce. Un roman fragile mais souriant, qui démontre que David Foenkinos a encore bien des choses à dire et à raconter… (on l’espère !)
Les éditions
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Qui se souvient de David Foenkinos ? [Texte imprimé], roman David Foenkinos
de Foenkinos, David
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070784912 ; 17,15 € ; 30/08/2007 ; 179 p. ; Broché
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Mieux vaut l'oublier
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 22 juillet 2010
L'idée du roman est plaisante, mais on devine les dernières lignes après les premières pages !
En outre, Foenkinos a dû réellement traverser une passe difficile car je trouve ses pointes d'ironies et ses remarques à l'humour décalé, qui font normalement le délice de ses lecteurs, un peu rares et poussives. Il essaie de faire du profond et du sentimental avec un héros à la dérive entourée de femmes pleines de générosité et de bons sentiments. Il fait de l'optimisme sur fond de désastre personnel avant qu'un deus ex machina (une dea ex machina) ne retourne toute la situation.
Point positif : c'est facile et plaisant à lire, idéal pour la plage.
Humour décalé, jubilatoire!
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 14 janvier 2008
DF tourne en dérision cet auteur vidé de toute substance créative, qui se complait dans le néant d’une dépression fort propice à justifier son manque d’inspiration. C’est drôle et juste en même temps. Le roman écrit à la première personne évite l’écueil d’un humour qui pourrait paraître trop persifleur ou cynique vis-à-vis des écrivains, mais donne un ton plein d’autodérision, voire de tendresse pour le personnage.
Le roman évoque aussi l’épuisement de l’amour dans un couple, l’installation des silences qui prennent de plus en plus de place dans les conversations, ne reflètent plus la communion de pensée mais plutôt leur éloignement. Le tout est raconté avec une plume légère mais pleine d’acuité dans les portraits de ces personnages.
Au final, un roman plein de justesse, assez sensible, mais qui apporte un humour décalé très souvent jubilatoire, sur ce portrait d’un écrivain plutôt minable dans son attitude, mais finalement attendrissant.
Le Manque d’inspiration est inspirant
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 29 novembre 2007
C’est rigolo et léger. Je me suis beaucoup amusé. Le sexe se pointe le bout du nez ici et là comme chez Philip Roth. Un doux mélange de prétention et d’humilité. C’est très agréable. Par contre, même en humour, il faut tenter de stimuler une certaine réflexion chez le lecteur.
(Prix du Jury Jean Giono)
Attention à la lassitude!
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 5 novembre 2007
Au-delà de ces instants de plaisir, certes non négligeables, je m'interroge tout de même sur la survie d'un tel genre littéraire sur une longue distance. J'ai en effet ressenti, à la longue, une sensation d'essoufflement, de lassitude. Et si l'auteur venait à se perdre à force de se répéter? Et si il n'arrivait plus à écrire autrement, son oeuvre pourrait-elle durer dans le plaisir et la qualité? Un auteur avec qui j'ai récemment discuté de cette sensation m'a répondu que cela s'appelait tout simplement le style et qu'il était si difficile pour un écrivain d'en définir un avec régularité, qu'une fois qu'il l'avait, il ne le lâchait plus. Certes mais quid du lecteur dans ce cas?
Si la recette de David Foenkinos est efficace, elle ne me surprend par contre plus beaucoup. A suivre avec le prochain roman?!
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