Mémoires d'un lutteur de sumô de Kirishima Kazuhiro
( Fumareta mugi wa tsuyoku naru : shinbō atai senkin)
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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LE SUMO COMME SI VOUS Y ETIEZ...
Kazuhiro KIRISHIMA (de son vrai nom Kazumi YOSHINAGA) est un des plus célèbres lutteurs de sumô de tous les temps, bien que n’ayant jamais atteint le grade suprême de Yokozuna, il a profondément marqué les années 80 et 90 (jusqu’à sa retraite en 1996 à 37 ans, et après 21 ans de «métier»!) de son style unique, de sa technique parfaite, de son charisme, de sa soif de vaincre, de sa maîtrise de soi…
Dans ce livre exceptionnel, il est en effet extrêmement rare qu’un lutteur de sumô se confie dans un livre de mémoires, l’ancien sumôtori (aujourd’hui devenu patron de sa propre «confrérie» de sumô la heya Michinoku-beya) raconte tout simplement son histoire, en quelques mots sa vie.
En effet la vocation de rikishi (lutteur de sumô) commence très tôt, à savoir 15 ans pour KIRISHINA, avec l’intégration d’un dojo et d’une «écurie», ou plutôt une «école» de sumô à Tokyo. Il nous raconte les difficultés de son dur apprentissage, les brimades des «aînés», les corvées diverses, le régime alimentaire à la limite du gavage, un entraînement physique éprouvant, le tout pour des combats qui durent en moyenne 5 à 7 secondes dans un cercle de 5,5 mètres de diamètre duquel il faut expulser l’adversaire.
Printemps 1982, il devient jûryô (première division du sumô), il nous raconte son mariage, ses efforts pour devenir un grand lutteur, ses difficultés dans la vie p. ex. pour se procurer la quantité de nourriture qui lui est nécessaire tous les jours…
Mars 1990 c’est la consécration, KIRISHINA, 30 ans, est nommé Ozeki (le deuxième grade le plus élevé du sumô) il remporte son premier grand tournoi, mais malgré un entraînement physique poussé à son maximum (KIRISHINA est le premier sumotori à introduire la musculation dans son entrainement) il a des difficultés à prendre du poids, (un comble pour un lutteur de sumô!), il ne dépassera guère les 132 kg, dans un sport où le poids moyen des lutteurs était à l’époque entre 150 et 200 kg (KONISHIKI pesant même 260 kg!) il compense par son style authentique, sa rapidité, sa technique sans faille, ses improvisations géniales, ses combats contre les poids lourds de l’époque entrent dans la légende…
Le style de ce livre est simple, et la lecture facile, le livre capture le lecteur dès les premières pages, il peut constituer une excellente introduction à tous ceux que ce sport intéresse, en leur faisant découvrir ce sport de l’intérieur, mais aussi aux passionnés de sport en général. Les anecdotes que raconte KIRISHINA sont vraiment très passionnantes, (aussi et surtout pour ceux que le Japon et la civilisation japonaise intéressent), p. ex. le jour où tout étonné par sa propre popularité, KIRISHINA apprend que les tour opérateurs en bus, qui font visiter son île natale (Kyûshû à 1.500 km de Tokyo) font un détour pour faire voir aux touristes sa modeste ferme natale…
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Les éditions
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Mémoires d'un lutteur de sumô [Texte imprimé], le blé que l'on foule croît plus fort Kirishima Kazuhiro trad. du japonais par Liliane Fujimori
de Kazuhiro, Kirishima Fujimori, Liliane (Traducteur)
Editions Philippe Picquier / Picquier poche (Arles).
ISBN : 9782877305273 ; 8,42 € ; 27/01/2001 ; 262 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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Il faut souffrir pour être un dieu du sport!
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 22 juillet 2013
Ce livre est intéressant à plus d'un titre. Pour commencer, il immerge le lecteur dans la culture japonaise en le familiarisant avec ce sport ancestral. Au Japon, les sumotori font en effet l'objet d'un véritable culte, un peu comme des dieux vivants! Les termes techniques sont bien expliqués et même sans connaissances préalables, on comprend parfaitement les règles de ce sport, le fonctionnement des tournois, le quotidien et les mentalités de ceux qui y participent.
D'autre part, grâce au caractère autobiographique, on prend connaissance d'un parcours individuel. Kirishima raconte ses entraînements épuisants jusqu'à la douleur, son combat de tous les jours pour prendre du poids (!) et l'adrénaline pendant la lutte: car sur le "dohyo" - piste de combat-, tout se joue généralement en quelques secondes. Nous suivons l'ascension de ce grand champion, mais il nous fait également part de ses doutes et finalement de son déclin - qu'il reconnaît avec courage -, un déclin qui le conduit à se retirer peu après la publication de ce livre. Par la suite, Kirishima prendra la tête d'une "heya" - une école de sumo - pour transmettre aux jeunes générations son expérience.
C'est donc un témoignage passionnant et rare sur un homme qui cherche sans cesse à se dépasser par amour du sport. Je vous le recommande vraiment.
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