Caroline Baldwin, tome 13 : La nuit du grand marcheur
de André Taymans

critiqué par Shelton, le 27 octobre 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Direction le grand Nord !!!
André Taymans est un auteur de bandes dessinées qui vit en Belgique. Est-il belge ? Je ne sais pas trop, ou plus, ce qui signifie cet adjectif, mais autant que je m’en souvienne, chaque fois que je l’ai rencontré il avait un accent que nous considérons, en France, belge ! Mais trêve de plaisanteries, nous sommes bien en présence d’un digne représentant de la bédé dite franco-belge.
Comme il n’a pas commencé sa carrière il y a six mois, certains le connaissent par la série Charlotte, une excellente série mi-policière, mi-aventure, qui était destinée à la tranche d’âge des jeunes adolescents, adolescentes… D’autres ont pu offrir son travail à leurs plus jeunes enfants puisque la série Bouchon était une tentative de création de bédé pour les tout jeunes lecteurs. Enfin, pour de très nombreux amateurs de bandes dessinées, André Taymans est un auteur complet pour adultes avec les séries Caroline Baldwin, La fugitive, Les filles d’Aphrodite…
Le treizième tome de la série Caroline Baldwin vient de sortir et c’est l’occasion idéale pour en parler, d’une part parce que c’est une très bonne série, d’autre part parce que j’ai très particulièrement apprécié cet ouvrage portant le nom de : La nuit du grand marcheur…
Caroline, pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore, est une détective privée. Beauté sobre, intelligence et sens de l’observation, dynamisme, féminité, et, surtout, ancêtre indien ce qui la place au cœur d’un nuage de mystère… Chaque album constitue une enquête particulière qui peut être lue individuellement, mais chaque opus est aussi l’occasion de faire un peu mieux connaissance de cette femme qui vit seule, qui est profonde et qui sait depuis longtemps que la vie doit être savourée jour après jour, sans trop s’interroger sur demain… Sa séropositivité n’est probablement pas étrangère à cette philosophie de la vie.
Parfois, on a l’impression que tous les tordus de la planète se sont juré de la rencontrer, de l’aimer, de la mettre en danger… Mais, ce n’est pas le cas dans cet épisode. Cette fois, c’est son grand-père, pourtant déjà décédé depuis quelques années, cinq pour être précis, qui l’emmène dans une drôle d’histoire… Un héritage ? Une fortune ou un trésor caché ? Non, plutôt un secret de famille qui vient au grand jour par hasard… L’amour entre Robert Louis et Roseline…
Caroline est partie, sans trop réfléchir à la recherche de ce passé et la voilà qui tombe sur une affaire plus classique pour elle… Mais comment vous en parler sans couper l’envie de lire ce tome 13 ? Impossible !
Alors procédons autrement. Le périple de Caroline va la pousser vers le grand Nord, vers ces tribus Inuits en grand danger à cause du réchauffement de la planète, une façon de plonger la série au cœur des grands questionnements écologiques du moment… Il est fort de Taymans !
La narration graphique est plaisante, efficace et assez évocatrice pour que chacun se fasse une bonne idée de ce grand Nord, tout en se l’appropriant, lui donnant le goût de ses fantasmes, de ses espérances ou de ses angoisses…
Le grand voyage en bus participe, lui aussi au dépaysement du lecteur… D’ailleurs qui oserait passer autant de temps dans un autocar, seul avec le chauffeur… si ce n’est pour aller au bout du monde avec de bonnes raisons ???
Les couleurs de Bruno et Thierry Wesel sont aussi à prendre en compte pour apprécier la qualité de ce travail. Elles font partie à part entière de la narration et participent pleinement à nous installer dans le grand Nord…
J’ai beaucoup aimé cet album, probablement plus poétique et romantique que d’autres, plus intime, aussi, pour Caroline qui, une fois de plus, découvre une facette de ce grand-père qu’elle adore et compte tant pour elle…
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, il est vraiment temps de vous y lancer… Le jeu en vaut la chandelle !