Le temps de la sorcière
de Arni Thorarinsson

critiqué par BMR & MAM, le 27 octobre 2007
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Les islandais vus par un islandais
Un nouvel auteur de polar polaires ? On ne pouvait l'ignorer !
Voici donc Arni Thorarinsson et Le temps de la sorcière.
Ne vous fiez pas au titre, tout cela n'a rien à voir avec Harry Potter.
En réalité, de polar il est assez peu question et l'intrigue policière est plutôt mince. Amateurs de flics désabusés et de serial killer passez votre chemin.
C'est de polaire qu'il est question ici. Une véritable enquête sur les Islandais en Islande. Passionnante découverte de la vie quotidienne de nos lointains voisins polaires.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Islandais sans jamais oser le demander à Arnaldur Indridason !
Einar, le héros d'Arni fils de Thorarins, est un journaliste.
Un journaliste envoyé en punition dans la «province islandaise».
Oui, car il y a une «province» en Islande, et si à nos yeux de parisiens prétentieux et malheureux à l'idée de franchir le périphérique, Reykjavik est un trou perdu au bout d'une île perdue, et bien les villages d'Islande sont, aux yeux des habitants prétentieux de Reykjavik, des petits trous perdus au bord d'un trou perdu au fond d'une île perdue !

[...] La première fois que je suis venu à Reydargerdi, c'était en plein hiver. La lumière du jour disparaissait dès le début de l'après-midi comme si on avait éteint une ampoule électrique et le village de bord de mer se blotissait sous la neige en redoutant que les montagnes ne viennent en déverser encore plus. Quelques malheureuses âmes marchaient sur les sentiers où la neige avait été déblayée entre les maisons. J'étais le seul client de l'hôtel.

C'est avec un humour finement dosé que Arni, fils de Thorarins, nous dépeint la vie de ses concitoyens : la mode, les portables, la politique de village, le business de la politique, les jeunes étudiants, la drogue, l'attirance pour le Danemark, les immigrés venus des pays de l'est, l'anglais qui envahit la langue natale (là-bas, les feuilletons télé sont diffusés en VO), ... tout cela est bien savoureux et bien intéressant.
La traduction est finement annotée ce qui ne gâte rien.
Arni, fils de Thorarins, ne prétend pas rivaliser avec Arnaldur, fils d'Indrid, et si l'on veut découvrir les polars islandais, il vaut mieux effectivement commencer par une valeur sûre comme La femme en vert.
Mais pour les curieux qui veulent prolonger le voyage, Le temps de la sorcière est une bonne adresse.
Peut-être est-ce dû à cette enquête de journaliste, mais le style d'Arni, fils de Thorarins, rappelle un peu celui du suédois Stieg Larsson et sa trilogie Millenium.
Entre platitude et ennui 1 étoiles

Quel ennui du début à la fin, quelle écriture plate (et je ne me permettrai en aucun cas d'accuser la traduction d'affadir le récit); j'ai failli refermer le livre plus d'une fois mais je suis parfois têtue, alors j'ai continué pour constater à la dernière page que Indridasson ne serait pas détrôné par Thorarinsson!

Le résumé annonçait de la tension, du mystère, une plongée dans les entrailles de l'Islande, or il n'est rien de tout cela. Une fausse mort naturelle, un adolescent disparu puis retrouvé mort, des Islandais qui s'ennuient comme pas possible et un pays présenté comme le milieu de nulle part si on fait exception de Reykjavik, the place to be. L'auteur ne rend pas hommage à son pays et emplit son histoire de clichés et d'explications inutiles, sauf si il se dit que son livre ne sera lu qu'à l'étranger et qu'il faut bien faire un peu guide socio-touristique.
Je m'attendais à beaucoup plus intéressant, à une vraie introspection genre de celles menées par Mankell autour de la Suède ou Rankin sur l'Ecosse. Rien de tout cela, hélas. L'enquête menée par le journaliste Einar manque d'envergure et lui de charisme, les personnages sont superficiels et la trame finit par devenir plus que lassante.
Bref, convaincue en rien par Arni Thorarinsson!

Sahkti - Genève - 50 ans - 26 décembre 2008


J'ai détesté... 1 étoiles

mais je me suis accroché jusqu'au bout ! Heureusement qu'il y a Indridasson pour relever l'honneur de l'Islande en matière de polar.

Je soupçonne l'auteur d'être aussi "cramé" que la plupart de ses personnages. Tout cela ne donne pas envie de visiter l'Islande...Dommage

Tanneguy - Paris - 85 ans - 21 décembre 2008