La passion Lippi
de Sophie Chauveau

critiqué par Olivier1180, le 29 octobre 2007
(Bruxelles - 53 ans)


La note:  étoiles
Une découverte passionnante
Lippi? Connaît pas!
Pourtant, moi, passionné d'Histoire de l'Art, de l'Italie, je devrais connaître, et bien non!

Qui est donc ce peintre du XVème siècle? Et bien, à la lecture du livre de Sophie Chauveau, un type extraordinaire manifestement! Son histoire nous est magnifiquement romancée et relatée par l'auteur. Sophie Chauveau s'est manifestement beaucoup documentée pour réaliser cet ouvrage, ce qui rend ce livre encore plus appréciable.

Et son histoire nous ramène aux heures d'or de la ville de Florence sous les Médicis, famille de mécènes s'il en est.
Un personnage attachant, élevé par les moines dans la doctrine sévère des carmélites. Par la suite, au contact du monde qui l'entoure, de ses amis artistes parmi les plus grands de son époque, il devient l'homme des contrastes et des abus. Moine, peintre, voyou, ivrogne, libertin, mentor, maître, ..., tout y passe, jusqu'à l'affrontement avec le Pape et l'exil forcé.

Après la lecture de ce livre, je suis parti à Florence, entre autres pour aller me rendre compte par moi-même de l'oeuvre de l'artiste. Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un peintre qui a décoré énormément d'églises avec un talent qui n'a rien à envier à ses contemporains. Un artiste majeur à Florence, mais aussi à Rome et dans d'autres villes d'Italie.
Une fois rentré, j'ai continué à me documenter sur lui et sur l'oeuvre de ... son fils! Malheureusement, on trouve étonnamment très peu de références à son oeuvre.

Mais ce livre contribue pour une grosse part à sa réhabilitation...
Lippi, moine et libertin 7 étoiles

Ce roman est le premier de la trilogie sur la Renaissance écrit par Sophie Chauveau qui porte sur le peintre Lippi, un peu moins connu que les artistes des deux autres tomes que sont Botticelli et Da Vinci. Comme à son habitude l'écrivaine rend ses romans passionnants. Les personnages réels deviennent des personnages de roman et on ne s'y ennuie pas. Le contexte historique et le climat artistique sont très bien rendus et éclairent le lecteur venu glaner quelques informations réelles sur cette époque. Le monde artistique aussi est décrit avec vivacité et justesse, tout en évoquant les Médicis qui ont eu un rôle important à jouer auprès de ces plus grands artistes.

Lippi, c'est ce petit garçon sale aux ongles crochus découvert un beau jour en pleine rue par Cosme de Médicis. Il sera confié au couvent des Carmes où il apprendra auprès d'un maître et de nombreux autres figures importantes de la Renaissance. Ses madones séduisent et ce sont des prostituées qui servent de modèles. Il sera à la fois moine et libertin et ses mésaventures sont découvertes avec plaisir par le lecteur.

Sophie Chauveau est parvenue dans sa trilogie à donner corps et vie à cette époque. Les chapitres sont courts et le rythme est soutenu. Le lecteur est vraiment pris dans l'histoire et ne cesse de découvrir de nouveaux personnages qui appartiennent à l'Histoire. Il y a un côté assez excitant à voir ces artistes s'animer et s'exprimer comme de simples hommes. Le lecteur pénètre dans leur intimité et se familiarise avec cet univers. L'écrivaine est parvenue à équilibrer avec une grande justesse la part didactique et la part romanesque. Un peu comme Jean-Christophe Rufin dans "Rouge Brésil", le lecteur s'embarque dans un roman plein de rebondissements qui puise dans l'Histoire.

La trilogie de Sophie Chauveau est agréable à lire et permet de rendre accessible une période qui pourrait peut-être rebuter certains.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 4 octobre 2021


Moeurs légères, mains de maître 6 étoiles

Pour ma part, je connaissais Lippi simplement de nom et juste en tant que peintre de la Renaissance italienne. Je n'aurais pas pu en dire davantage avant d'ouvrir ce livre. C'est la lecture du 3e volet sur Léonard de Vinci (l'obsession Vinci) qui m'a donné envie de lire le triptyque de Sophie Chauveau.

J'ai un peu moins apprécié ce volet que celui sur de Vinci car ici, pour Lippi, je n'ai pas eu l'impression qu'il se soit passé grand chose dans sa vie. Qu'apprend-on au final? Qu'il n'a quasiment pas voyagé de sa vie (au contraire de Léonard de Vinci), qu'il a toujours eu plus ou moins de gros moyens financiers (au contraire de Léonard), qu'il aimait abondamment les femmes (Léonard était avide de jeunes garçons), qu'il était épicurien sur tous les plans.

Malheureusement, Chauveau ne nous parle finalement que très très peu des oeuvres de Lippi alors qu'elle passait un temps considérable sur celles de de Vinci. Comment cela se fait-il? Certes Lippi n'était "que" peintre quand de Vinci était "tout" mais il m'aurait paru davantage intéressant de parler des oeuvres de Lippi, d'en donner les noms, etc... A la fin du livre, je ne suis malheureusement pas en mesure de citer 3 tableaux de Lippi. Je sais néanmoins désormais qu'il fut un très proche des Médicis (surtout Cosme et Pierre) et qu'il fut le mentor et professeur de Botticelli.

Belle transition pour aller lire de ce pas "Le rêve Botticelli"....

Clubber14 - Paris - 44 ans - 14 décembre 2012


Lippi vaut la peine d'être connu 7 étoiles

Comme l'auteur de la critique principale, j'ignorais absolument qui était Lippi. Pourtant, au-delà de son oeuvre pourtant non négligeable, Sophie Chauveau nous apprend que c'est le premier artiste qui a fait payer la "prestation intellectuelle" et non plus seulement les matériaux utilisés! Et rien que pour ça il mérite qu'on s'attarde sur son cas.
Concernant le livre lui même, je serai moins sévère que d'autres critiques : certes le style n'est pas inoubliable mais ça se lit plutot agréablement. Par contre le livre est assez inégal : des moments trépidants (ce Lippi, quel homme à femmes!), des découvertes artistiques et culturelles mais aussi quelques temps morts et des passages où l'on s'ennuie un peu. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage de la Florence de l'époque des Médicis, avec ses complots et ses trahisons!
Au final, on se laisse charmer par ce personnage avec une vie o combien passionnante. Je regrette juste que la fin du livre avec le fils de Lippi n'ait pas été plus développée.

Florian1981 - - 43 ans - 17 novembre 2010


A jeter 1 étoiles

Il m'aura fallu attendre, moi, lecteur exigeant et donc respectueux des livres, attendre de lire les 110 premières pages de "La passion Lippi" pour me résigner à cet acte honni: jeter un livre (certes, dans la poubelle des papiers recyclables).

Je connais bien Firenze (Florence), je m'y suis imbibé de son passé d'art glorieux, j'ai frôlé le syndrome de Stendhal devant les fresques de Fra Angelico ou celles de Masaccio, devant les Botticelli, les Cimabue, admiré Santa Maria del Fiore courroné par Brunelleschi, les céramiques de Luca della Robbia, etc.. Tous ces noms mes parlent.
Et j'ai ouvert le livre de Sophie Chauveau avec enthousiasme...

J'ai vite déchanté, et, crument, vulgairement in petto me suis simplement résigné: "Encore une merde !"
Rien ne décolle, le style est sans intelligence (boiteux, inconséquent, anachronique), le texte truffé de petites phrases nominales qui puent la misère de l'inspiration. Résultat: les personnages sont insipides, réduits à des comportements trop simples, sans nuances, mesquins (cf. la colère idiote de Cosme et la même colère idiote de Masaccio). Pas d'idée. Indigence totale...
Infiniment las à l'idée de m'imposer ça jusqu'au bout, j'ai dû lâcher: la vie est trop courte pour lire des ouvrages nullissimes.
Consolation: ce livre était offert pour 2 folios achetés.

Dominiq - - 60 ans - 20 septembre 2010


Personnage passionnant ! 6 étoiles

J'ai toujours voulu en découvrir davantage sur l'Italie à la Renaissance. Alors, j'ai décidé de commencer en plongeant dans "Passion Lippi".

Le personnage du peintre est réellement passionnant : pleins de contrastes dans sa nature, parfois malsain tout en étant généreux mais surtout, un vrai génie de son époque. Bref, j'ai été fascinée par ses oeuvres et j'ai couru m'acheter un livre qui retraçait les grandes peintures de la Renaissance italienne pour découvrir son art.
Je ne regrette pas avoir lu la biographie car elle a certainement contribué à accroître ma curiosité pour cette époque, notamment sur les Médicis.

Concernant l'écriture maintenant. Il est vrai que le style de Chauveau lasse parfois. Autant je me suis sentie à certains moments proches des personnages, autant je trouvais le style plus ou moins poétique de l'auteur agaçant à d'autres moments car on a l'impression étrange que tout se passe dans un songe. La réalité brute des faits, des personnages se fond dans cette écriture poétique et rêveuse. Du coup, on n'est pas proche du personnage vu que celui-ci semble être l'emblème d'un rêve. Du moins, c'est comme cela que je l'ai ressenti. Cette écriture (comme en témoignent de nombreuses critiques élogieuses) peut accrocher d'autres personnes qui se sentent plus proche de ce genre de style. Pour une biographie, j'aurais aimé quelque chose qui aurait varié entre poésie pour l'art et réalité brute mais soit, c'est une question de goût personnel.
Cependant, à certains moments, ce style convenait tout à fait et là, je me suis sentie assez transportée par l'histoire.
Dans l'ensemble, l'écriture me laisse donc une impression mitigée.

Néanmoins, le roman fut très intéressant au niveau des faits et je pense que, après un certain temps de pause où je lirais autre chose, je passerais au "Rêve Botticelli" sans problèmes.

Felicity11 - Bruxelles - 32 ans - 15 août 2010


décevant.. 4 étoiles

loin de moi l'idée de critiquer toute œuvre de quelque nature qu'elle soit, mais disons que le style d'écriture de Sophie Chauveau m'a fatigué ..

A mon goût, un style "fade" qui vient gâter au fil des pages mon envie de continuer,

une trame narrative dépourvue de sentiments, des répétitions de mots lassantes, description de quelques scènes qui amène à se questionner sur l'inspiration de l'auteure.

Des phrases incongrues..


Une romance qui trouve difficilement sa légitimité en somme.

Ezechiel00 - - 45 ans - 25 juillet 2010


Je suis sous le charme 10 étoiles

La passion Lippi est une formidable découverte. Le roman, qui a demandé quatre ans de rencherches à Sophie Chauveau, débute en 1414 dans la délicieuse Florence. Cosme de Médicis découvre dans une ruelle un enfant dont la corne sous ses pieds est impressionnante, "une corne à avoir marché depuis des milliers d'années". Cet enfant en haillons dessine dans la poussière de la rue, un Mont des Oliviers plus vrai que natrure. Cosme décèle le génie et, dès lors, la vie de cet enfant aux pieds cornus, Filippo Lippi, va se voir transformée.

L'écriture poétique, puissante de Sophie Chauveau m'a tout de suite emmené aux côtés de Filippo, Guido, Cosme, Pierre et les autres. Je me suite tout de suite attaché à cet enfant miséreux, en grande souffrance, qui deviendra un peintre de génie, novateur mais aussi un moine provocateur, libertin au caractère bien trempé. Même si parfois, on désapprouve les actes de Lippi, même si ce qu'il fait n'est pas toujours bien, je n'ai pas pû m'empêcher de l'aimer, comme si je l'avais en face de moi, et qu'il jouait de ses charmes, pour me rendre amoureuse de lui, de sa personne, de son art. Car oui, Filippo Lippi, dont j'ai découvert les oeuvres à la lecture de ce roman, était un artiste au talent immense.

C'est vrai, le roman de Sophie Chauveau est une grande oeuvre d'art au même titre que les peintures de Fra Filippo Lippi, qu'il peint dans les églises, en commandes privés de "grandi" ou dans les bordels de la ville, où il trouve réconfort et guérison, auprès de ces "putains" dont il se sent si proche. Pas un moment d'ennui, tout est beauté, passion et charme. Maintes fois, je n'ai pu m'empêcher de relire certains passages, notament ceux où il est question d'art. Le destin du plus grand peintre de la Renaissance est hors du commun, empli de souffrance, de douleur mais aussi de beauté, d'amitiés solides et sincères et d'amour. Le livre de Sophie Chauveau regorge de tous ce qui fait une vie ; son écriture est sensuelle et magnifique. Un roman, une biographie, une peinture magistrale.

Ellcrys - Marseille - 40 ans - 4 janvier 2010


Destinée! 8 étoiles

Passionnante biographie romancée d'un homme et d'un artiste méconnu mais néanmoins exceptionnel!
Enfant de la rue, artiste hors pair, moine, amant, père, ami des prostituées autant que des princiers!
Destinée exceptionnelle d'un homme et d'une oeuvre tombée dans l'oubli...

Paquerette01 - Chambly - 53 ans - 12 novembre 2009