L'aube le soir ou la nuit
de Yasmina Reza

critiqué par Richard, le 8 novembre 2007
( - 78 ans)


La note:  étoiles
un approche du futur président "volontairement ?" limité
Dans « l’aube le soir ou la nuit » Yasmina Reza affiche sa qualité d’écrivain pour approcher et comprendre le candidat Nicolas Sarkozy au cours de la campagne des présidentielles.

Dans cet ouvrage peu de révélations mais pas mal de confirmations sur le dirigeant de l’état Français. Comme dans les extraits ci-après :


« Un de ses collaborateurs me souffle quand il dit j’ai beaucoup réfléchi à tout ça, ça veut dire qu’il n’y a jamais pensé »
« …je sais bien qu’il n’écoute pas l’explication. Il n’écoute aucune explication et c’est sans importance … »
« …il parle trop, s’étale, donne l’impression d’être trop rodé, se vante inutilement, se lance dans une pédagogie de pacotille… »
Lors d’un échange avec une femme :
« …elle : vous vous emportez chaque fois qu’on vous pose une question
lui : la vie politique souffre d’un déficit de sincérité
elle : on peut être calme et sincère
lui : il faut garder une capacité d’indignation
elle : on peut s’indigner sans s’énerver… »
et
«… il rit, c’est un rire sans sujet particulier, un rire de contentement creux comme peut l’avoir un enfant… »

Si l’auteur éprouve de la sympathie, voire de la tendresse, pour son sujet elle ne tombe pas dans l’admiration. Son orgueil, sa suffisance, son manque d’écoute sont mis en avant tout au long du texte.

Cecilia Sarkozy est absente ou presque du récit (une ou deux fois citée en fond d’écran). Il est difficile d’avaler le coté négligeable de l’épouse dans le décryptage du personnage Sarkozy surtout pendant la période qui est décrite dans l’ouvrage. Cette évidente censure ou auto censure est le point faible de ce livre. Elle en fait une œuvre nécessairement inachevée et en réduit fortement l'intérêt.
Un reportage en caméra embarquée 7 étoiles

La dramaturge suit, en 2007, le candidat à la présidentielle donné favori, alors qu'il reste ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, entouré de tout un aréopage, composé de son épouse de l'époque, Cécila, de Brice Hortefeux, David Martinon, Laurent Soli et Rachida Dati, notamment.
Elle ne questionne pas, ne se pose pas de question existentielle ou de fond. Elle se contente, effectivement, de regarder faire et de rapporter comment une campagne est opérée et d'en livrer quelques détails tant organisationnels et personnels, ce qui n'est pas vain en soi. Par ailleurs, elle délivre des éléments de style d'un homme passant de l'arrogance à la stratégie pure, en passant par un grand naturel très simple, une alternance de montée d'adrénaline et de nervosité et des relâchements au calme.
L'ensemble reste assez instructif sur une série de détails et l'organisation de certains événements, sans s'avérer majeur. L'impression qui en ressort demeure inévitablement mitigée.

Par ailleurs, les intellectuels de Télérama sont généralement des catholiques de centre-gauche, contrairement à ce qui a été affirmé dans une précédente critique.

Veneziano - Paris - 47 ans - 4 août 2018


Etonnée par les autres critiques! 9 étoiles

J'ai vraiment beaucoup aimé. L'écriture est intéressante, les clins d'oeil sont bien trouvés. Ca n'est pas un roman, il ne faut pas le voir comme tel. Yasmina Reza s'est essayée au métier de journaliste le temps cette enquête qui ne change certes pas la face du monde mais qui éclaire d'une autre façon l'ascension de Sarkozy au pouvoir.

MEloVi - - 40 ans - 30 novembre 2011


L'auteur ne nous avait pas habitué à une telle faiblesse 4 étoiles

Ce livre est d'une actualité quelque peu dépassée mais connaissant mon engagement, il valait mieux que je prenne du recul avant de le lire.
Cette dramaturge a suivi pendant un an Nicolas Sarkozy pendant sa conquête de l'Elysée . Tout y passe, les réunions de cabinet, les déplacements en province, dans les usines, les voyages, les meetings....etc. Tout va très vite (comme lui d'ailleurs), mais on est souvent dans un récit des passions, des anecdotes.
Comme Yasmina Reza est écrivain et ni simple témoin ni journaliste, elle renvoie toujours son récit à ses propres interrogations.
Je n'ai, à titre personnel pas apprécié ce style où les digressions se multiplient quasiment à chaque page, rompant ainsi le récit en cherchant peut-être à donner un trop grand rythme.
Ceci dit et sur le fond, le livre de Reza est aussi un formidable document sur le mystère d'un homme qui bouscule tous les codes et conventions politiques.
Elle a su éviter de tomber dans l'un des versants de la caricature qu'elle soit positive ou négative.
Fabrice ROUDERIES

Fabrice ROUDERIES - - 50 ans - 9 juin 2009


Peu intéressant 2 étoiles

trop condescendant, conventionnel, pas assez fouillé, pas assez critique ... bref, déçue

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 16 juillet 2008


Décevant ! 2 étoiles

Je suis probablement des plus mal placés pour discuter ici de l’ouvrage de Yasmina Reza, placé à mi-chemin entre le travail d’un journaliste d’investigation et celui d’un écrivain dramaturge. Yasmina Reza, déjà, je connaissais pas. Mais vraiment pas. J’ai lu ça et là “auteur de pièces à succès international”, “déjà un auteur connu”, etc. Pourquoi pas, hein. Mais bon…

C’est mon ami Jonathan qui m’a prêté le livre, un truc de potes de droite que de se refiler les bouquins qui parlent de Sarkozy et de s’extasier comme deux jeunes pucelles devant “le fameux bouquin”, qui va même jusqu’a faire la une du Nouvel Observateur… C’est dire !

Pourtant l’effusion juvénile s’arrête tout net dés lors que les premiers chapitres laissent leur places aux suivants. C’est horrible à lire. Alors oui, si j’étais un intellectuel de la gauche-Télérama, je ferais une phrase floue, dans le genre Michel Onfray, avec quelques mots à plusieurs syllabes qu’on résumerais par “c’est extraordinaire”. Mais vous savez que je suis loin, très loin de cet esprit là, et je trouve donc le tout terriblement brouillon, désorganisé, manquant de structure.

On dirait, finalement, que Yasmina a pris ses carnets de note, qu’elle a mis ça et là quelques mots pour faire des phrases, et puis c’est tout. Pas de soucis de cohésion globale, d’histoire, de début de fin, de temporalité. On enchaine les mini-chapitres sans savoir trop de qui elle parle, de ce mystérieux G., de Sarkozy, d’un de ses accompagnants ? Nous entrapercevons au détour de quelques phrases ayant miraculeusement réussies à se donner un sens, un peu du candidat Sarkozy, puis un peu du Président Sarkozy. Qui avait bien raison de dire que, même si ce bouquin était mauvais, il flatterait son image.

Beaucoup de buzz pour une déception…

BONNEAU Brice - Paris - 40 ans - 15 avril 2008