A suspicious river de Laura Kasischke
( Suspicious River)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : (50 621ème position).
Visites : 8 808 (depuis Novembre 2007)
Une liaison pornographique
Ambiance lourde et pesante comme dans "Un oiseau blanc dans le blizzard".
Bien que l’histoire soit différente, on y retrouve les mêmes caractères de personnages : une fille unique, mal-aimée par une mère belle et volage, trop tôt disparue, un père faible et impalpable, un conjoint, fils unique, simple et dévoué, couvé pour ses parents..
Ce roman, tout comme l’autre, m'a littéralement fascinée et envoûtée, et pourtant, il ne se passe pas grand chose.. Une longue succession de partenaires de 10 minutes d’une fille qui plane comme si elle vivait en dehors de son corps..
J'aurais pu intituler ma critique "pour quelques dollars de plus.. " puisque la réceptionniste du motel ne demande que quelques dollars de plus pour apporter son service personnalisé à la clientèle masculine qui se presse..
Les dollars gagnés aussi facilement sont soigneusement mis de côté sans qu'un but soit prévu.. elle finira d'ailleurs par les laisser au seul homme qu'elle croit aimer, un souteneur de bas étage qui encaissera pour elle le prix des passes. Elle sentait qu’elle avait, enfin, un associé, soulagée d’avoir quelqu'un avec qui partager son fardeau..
Comme dans le livre précédent, le drame sera présent, d'abord la disparition de la mère, ensuite la fin tragique et précipitée de l'héroïne que l'auteur nous contera en y mêlant tellement de flash-back qu’on ne pourra que la supposer..
Et son explication des 100 lettres d'amour quotidiennes que reçoit l'assassin de sa mère dans sa prison ? Ne dit-on pas que Dutroux récolte aussi son pesant de lettres d’amoureuses éplorées ?
"C’est un homme que vous ne rencontrerez jamais, un homme que vous pensez qu’il est votre genre alors que vous faites frire le repas du soir, que vous conduisez les enfants à l’école... Une centaine de femmes, assises chaque soir à leur table de cuisine, le stylo à la main, pendant que leurs petites filles dorment et que le mari lit des journaux, ces femmes pensent qu’elles veulent un homme comme ça, mais ce qu’elles pensent réellement, c’est en fait, mourir.. "
Les éditions
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À Suspicious River [Texte imprimé] Laura Kasischke trad. de l'anglais par Anne Wicke
de Kasischke, Laura Wicke, Anne (Traducteur)
Christian Bourgois
ISBN : 9782267014921 ; 4,47 € ; 08/04/1999 ; 403 p. ; Poche -
À Suspicious River [Texte imprimé], roman Laura Kasischke trad. de l'américain par Anne Wicke
de Kasischke, Laura Wicke, Anne (Traducteur)
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020396080 ; 2,98 € ; 23/09/2000 ; 403 p. ; Poche -
À Suspicious River [Texte imprimé], roman Laura Kasischke traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Wicke
de Kasischke, Laura Wicke, Anne (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253177371 ; 7,70 € ; 21/08/2013 ; 384 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Manque total d'intérêt
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 10 août 2014
A suspicious book
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 6 janvier 2014
Et bien à vrai dire pas grand-chose.
D’ailleurs je rejoins totalement la critique de @Blue boy. Critique que j’ai lu alors que j’en étais à peu près à la moitié du roman mais déjà l’ennui se faisait sacrément ressentir.
Mon dieu quel livre pesant, déprimant.
La critique précédente résume très bien ce livre de Laura Kasischke. Nous y suivons la jeune Leïla qui a vécu ce que l’on peut appeler en toute ironie une enfance dorée : mère tuée par son beau frère et amant sous ses propres yeux, père victime d’une crise cardiaque, avortement, viol et j’en passe. Que du bonheur… Moi qui m’attendais à un livre un peu mélancolique à la Virgin Suicides mais en plus policier on peut dire que j’étais loin du compte.
Mais ce n’est pas fini pour notre ravissante Leïla « couche toi là ». Comme si cela ne suffisait pas le destin lui envoie un amoureux. Un homme charmant qui pour lui prouver tout son amour la cogne lors de leur première rencontre puis deviendra son maquereau. Charmant…
La quatrième de couverture nous parle de violence et de crudité et force est de constater que le contrat est rempli de ce côté-là. Par contre pour l’univers poétique on repassera. Certes l’univers retranscrit par l’auteur est très imagé, très métaphorique mais la platitude des propos rend le tout quelconque. Comme le dit @blue boy cette poésie manque de chaleur. Je n’ai pas adhéré, tout simplement et encore je modère mes propos.
Cette lecture me fut également pénible, très pénible. Et le côté voyeur m’a souvent mis mal à l’aise.
A oublier.
L’ennui poétique, vous connaissez ?
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 30 décembre 2013
J’ai à peine ressenti de la compassion pour la jeune Leila Murray, qui certes n’a pas énormément de raisons de danser les claquettes au pays des bisounours : témoin à l’âge de huit ans du meurtre de sa mère par son oncle qui copulait avec cette dernière quasiment en présence de la fillette, violée quelques temps après sa mort par des voisins dégénérés, devenue stérile à la suite d’un avortement puis nymphomane neurasthénique, employée dans un motel moche dans un bled pourri du Michigan, mariée à un type anorexique qu’elle n’a jamais aimé, avec la prostitution comme seule échappatoire. Et pour finir amoureuse d’un mac qui ne trouve rien de plus sexy que de la livrer à une meute de rednecks en rut, le tout dans un hiver lugubre et interminable… tagada tsoin tsoin, n’en jetez plus !
A défaut de compassion, j’ai ressenti le même ennui que celui éprouvé par la jeune femme tout au long du livre, comme indifférente à son propre sort. La poésie est là, pas de doute. Mais cette poésie sans chaleur, pesante à force de se regarder le nombril et d’aligner les métaphores funèbres, ne fait que plomber l’histoire au lieu de l’alléger. Même la présence des cygnes du motel n’y fera rien tant la situation paraît sans issue. Au final une expérience de lecture assez pénible pour moi, mais que je recommande aux masochistes ne s’épanouissant que dans le spleen atrabilaire.
Déchéance !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 16 octobre 2013
Un conjoint presque irréel, une enfance sans amour, un présent sans aucune étincelle de plaisir ou d'espoir et voila que surgit le manipulateur qui va faire vibrer et se prostituer pour lui cette ombre de femme ... qui continuera à n'être qu'une ombre inconsistante et au destin sordide !
Horriblement triste la vie (?) de cette femme qui n'existe pas, qui effleure la vie et s'empêche d'exister, jusqu'à l'annihilation totale.
De la douleur, de la victimisation, de l'indifférence de soi même et des autres, bref, un paysage gris, une femme éteinte, un monde sordide et sans relief.... une oeuvre de tristesse et de destins croisés quasi inexistants, de la déprime assurée soutenue par une écriture froide, expurgée, douloureuse !
De la belle ouvrage qui fait mal .......
Un lit de vase
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 9 décembre 2008
Les hommes qu'elle soulage sont souvent indifférents, il lui arrive parfois d'être malmenée, mais cela ne l'atteint pas vraiment. Son esprit s'est envolé depuis longtemps, trop détaché d'un corps, qu'elle abandonne volontiers sans passion ni désir. Comme si elle tentait de revenir à la vie à travers la souffrance de ce corps moribond. Les événements de sa jeunesse ont étiolé son âme, qui depuis vole au-dessus de sa vie sans être parvenu à se glisser en elle. Elle ne se sent ni soumise ni souillée, car tout cela elle l'observe de très loin. Peut être de trop loin. Tout comme lorsqu'elle observe les cygnes qui s'ébattent dans la suspicious river qui s'écoule inexorablement vers une embouchure lointaine.
Jusqu'au jour où débarque Gary, un homme fort peu encombré de scrupules. Il parvient à manipuler Leila, qui croit trouver en lui son remède. Une issue qu'elle attend depuis longtemps, mais dont elle ne soupçonne pas le danger. Un roman très fort et sombre, où l'on découvre au fil des chapitres le mécanisme de destruction familiale qui a conduit l'héroïne au refus de vivre. L'envie d'être et de devenir annihilé, elle se trouve livrée sans défense aux forces extérieures.
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