Brüssli, tome 1 : Le conquérant
de Jean-Louis Fonteneau (Scénario), J. Étienne (Dessin)

critiqué par Shelton, le 9 décembre 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une histoire bien ficelée...
Le label des trois masques des éditions Humanoïdes associés est pour moi un signe de qualité de bandes dessinées destinées à la jeunesse. Ici, on ne prend pas les jeunes lecteurs pour des imbéciles mais on leur propose des histoires solidement ficelées et dessinées par des artistes choisis que l’on ne regrette pas de découvrir, y compris si on appartient à la catégorie des lecteurs adultes.
On avait découvert, il y a quelques années, Etienne dans le rôle de dessinateur au service d’un scénariste reconnu, Denis-Pierre Filippi, dans le premier album de la série qui a triomphé chez certains lecteurs de fantastique pour la jeunesse, Gargouilles. Le revoilà, dans un genre assez proche, mais avec un autre scénariste, qui lui aussi a déjà fait ses preuves. Pensez donc ! C’est lui qui écrivait les fameuses enquêtes de l’Inspecteur Bayard ! Nous voici dans une série signée Fonteneau et Etienne qui va nous raconter la vie étrange et périlleuse d’un certain Brüssli…
Tout commence quand un homme, Arsène, ramasse, dans la montagne, des herbes destinées à une bonne infusion médicinale… Il ramasse un œuf, d’une taille un peu supérieure à la moyenne… Voulait-il le manger ? Le garder pour une collection ? Bref, sa curiosité va lui apporter le bonheur. Cela faisait si longtemps qu’ils voulaient, sa femme et lui, avoir un enfant… Quand l’œuf leur apporte le petit Brüssli, c’est une vague de joie qui les submerge et que rien n’arrêtera, pas même les quelques différences que l’on pourrait entre-apercevoir en observant attentivement un enfant dit normal et le joyeux Brüssli qui passe son temps à chanter : Je suis Brüssli le conquérant !
Le problème c’est que sa petite taille ne l’aide pas à conquérir grand chose, ni même à convaincre les autres enfants de ses qualités de combattant, de joueur, d’enfant, tout simplement… Est-il si différent ? Non, certes il est petit, ne sent pas très bon, est un peu trop rose, à un visage d’une drole de forme… Personne ne prête attention à ce petit nain rose… Personne ? Euh ! En fait, une jeune femme le regarde, lui fait presque la cour, mais est-elle crédible ?
Il y a, dans le village de Brüssli, une grande usine de fromage. Le propriétaire vient de mourir, il laisse sa fortune, en particulier l’établissement fromager, à sa petite fille, une certaine Elzébeth… Mais, sur son lit de mort, il lui livre, aussi, un secret, le secret de la richesse absolue…
J’ai beaucoup aimé cette histoire, son rythme, son dessin, très moderne et très intime, aussi. C’est aussi indiscutable que ces dessins plaisent aux plus jeunes lecteurs sans pour autant repousser les lecteurs confirmés qui s’y retrouvent…
Sans oublier que cette histoire est aussi une quête personnelle de pauvre Brüssli qui cherche à savoir qui il est, d’où il vient et pourquoi il est tant repoussé par les autres… Comme quoi les histoires pour enfants cachent toujours des sujets et des thèmes plus graves, ce qui ne gâche rien, du moins pour moi…