Sur le seuil
de Patrick Senécal

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 13 décembre 2007
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
L’appel du mal
Tout comme l’auteur de ce livre, le personnage de Thomas Roy est un écrivain québécois à succès de bouquins d’horreur. Lorsqu’on le retrouve – après une tentative de suicide – les dix doigts tranchés, il est immédiatement placé sous observation dans une institution où le psychiatre Paul Lacasse s’occupe de son cas. Au parfum des résultats de l’enquête policière, des indiscrétions d’un journaliste et contraint par son métier d’entreprendre sa propre évaluation de la situation, le docteur rationnel débouche vers une conclusion inattendue : les romans de son patient vedette sont des prémonitions de crimes odieux durant lesquels, ce dernier est toujours présent…

Une intrigue classique dans le genre? Oui, déjà lue. Mais, habilement remaniée. Je dirais, une revisite très habile des thèmes fétiches de l’horreur.

Parfois, les meilleurs thrillers sont basés sur des choses toutes simples. Ici, des interviews de type polar et les visions récurrentes d’un prêtre chauve devant une église. La progression est bien dosée. Senécal - qui préconise le développement de l’histoire au détriment de la psychologie des personnages - prend son temps, laisse monter la tension doucement.

Le contact avec le surnaturel reste crédible jusqu’au dénouement final. Pour faire un bon roman de fantastique, il faut arriver à expliquer les phénomènes étranges sans vraiment les expliquer… A cet égard, la supercherie fonctionne.

(Prix Graham Masterton)
L'Arène romaine remise au goût du jour 6 étoiles

Avec Sur le seuil, Patrick Senécal ajoute sa pierre aux massacres hystériques qui caractérisent de plus en plus nos sociétés. Il raconte la genèse de Thomas Roy, un écrivain qui a voulu se suicider après s'être senti l'instrument des ténèbres. On pourrait considérer le héros comme le bébé de Rosemary du célèbre roman d'Ira Levin, planté au cœur de la tuerie de l'Ordre du Temple solaire.

Les trois quarts de l'œuvre s'appliquent à circonscrire la personnalité du célèbre écrivain. Le héros, ne sentant plus la force de se faire l'écho du mal, décide de mettre fin à ses projets romanesques en se coupant les doigts avec un massicot. Taraudé par un esprit maléfique, il réalise que son acte sadique n'est pas suffisant pour le détourner de l'écriture. Mieux vaut alors fuir cette vie insupportable en se défenestrant. Ce geste, normalement fatal, le conduit dans un hôpital psychiatrique de Montréal.

Le Dr Lacasse, désigné pour le traiter, s’occupe de ce cas au-delà de toutes compétences professionnelles. Sous la pression d'une consœur et d'un journaliste à potins, il entreprend une analyse comme il n’en a jamais mené pour comprendre les tenants de la personnalité de son patient. Dérogeant à sa conduite habituelle, le psychiatre s'implique autant pour élucider le mystère du héros que pour mettre fin à un doute qui l'habite lui aussi. À l'aube de sa retraite, il ne veut pas rester « sur le seuil » de la porte derrière laquelle se cache la vérité. Tout s'explique-t-il ou n'y a-t-il pas une part d'ombre inapte à filtrer les incursions irrationnelles du subconscient? Ce qu'il découvre est intimement lié à l'enfance, voire même à ce qui la précède. Et c'est dans une église paroissiale que la vérité sort en partie de la bouche d'un ancien vicaire, témoin de la naissance de Thomas Roy.

Alors que l’on se scandalise de la violence subie par les animaux, le genre humain devient, en littérature comme au cinéma, un sujet intéressant en autant qu’il soit présenté en victime des débordements issus de notre fragilité. L'œuvre côtoie un monde paraphrénique où le chimérique se dispute le réel. À ce chapitre, Sur le seuil est très intéressant. Il faut dire en plus que c'est un roman bien structuré. Les rebondissements sont choisis judicieusement et bien enchaînés. Malgré les longueurs, Patrick Senécal est un bon conteur, qui sait garder son lecteur en haleine. Par contre, il ne lui fait pas confiance. Même l'écriture s'en ressent avec sa simplicité estudiantine.

Les amateurs de sensations fortes sont conviés à un spectacle de flagellations, de doigts coupés, d'œil crevé avec un crayon, de lacérations, de peaux pendantes, d'os qui sortent du corps, de femmes enceintes éventrées, de nécrophilie, d'enfants noyés, de snipers... Les bains de sang sont l’objet de représentations « délicieusement atroces ». Patrick Senécal pratique cet art avec succès. Ce roman comme 5150 rue des Ormes ont inspiré les cinéastes. Le seuil de notre tolérance serait-il aussi grand si le « divertissement » reposait sur la souffrance infligée aux animaux?

Bref, l’auteur renoue avec l’atmosphère des arènes romaines, qui rassemblaient le peuple pour qu’ils jouissent de voir les humains se faire dévorer par les bêtes.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 6 février 2012


Un thriller bien mené 8 étoiles

Je ne comprends pas la critique de Phosty. A-t-il lu ce roman ? Il n'y a pas du tout de sexe dans cette histoire !!
Une fois de plus, je suis restée scotchée. Cela me fait le même effet à chaque fois, dès que j’entre dans un roman de Patrick Senécal, je n’arrive pas à le poser.
Un suspense d’une redoutable efficacité se met en place révélation après révélation et l’on se demande où l’auteur nous entraîne. Jusqu’au dénouement final, l’emprise du surnaturel sur les événements restera crédible, gardant le lecteur en haleine.
La fin m’a moins enthousiasmée ; je m’attendais, je pense, à une chute plus fine. Elle n’en reste pas moins dans la logique du récit. Mais je n’en dévoilerai rien pour maintenir le suspense entier.

Argali - - 60 ans - 5 février 2012


C'est une histoire pas mal 5 étoiles

Je croyais bien en avoir déjà fait la critique, mais bon, je l'ai lu dans le courant 2006 il me semble et j'avais pas du tout accroché au style d'écriture très basique. Mais les idées et les rebondissements sont efficaces. Sans plus.

Martell - - 61 ans - 1 octobre 2010


Critique de sur le seuil 6 étoiles

Tout d’abord, je dois dire et sans aucune gêne que Sénécal est mon auteur préféré. Mais que je ferai de mon mieux pour ne pas laisser ce fait transparaître dans cette critique.


Personnages (3.1/5) : Encore là, il n’y a pas de quoi sauter au plafond, rien de bien spécial j’ai trouvé. Les personnages sont corrects, sans être particulièrement attachants.


Style d’écriture (4.4/5) : Très bon style, Sénécal est selon moi, l’un des meilleurs auteurs à ce niveau, son style est toujours (Encore selon moi) pratiquement parfait. Sur le seuil, son premier roman ne fait pas exception à la règle et est écrit de façon très impressionnante.

Originalité de l’Histoire (2.1/5) : C’est là qu’on a pris un coup selon moi. Pas que l’histoire ne soit pas originale, mais la fin a été pour moi une déception énorme qui m’a fait hésiter avant de lire d’autres romans de cet auteur. Je ne vais pas trop en révéler puisque je ne souhaite pas gâcher le ‘’punch’’, mais j’ai été très désappointé…

Appréciation générale (2.8/5) : Bon, au général, c’est pas la cata, mais pas le genre de roman qui pourrait figurer dans mon top 10 et à peine dans mon top 100. Bien qu’ayant sans contredit des bons points, Sur le seuil n’en demeure pas moins à mes yeux un triste échec de la part de Patrick Sénécal.

Samuel.Viens - - 32 ans - 30 septembre 2010


Sur le seuil 10 étoiles

c'est un très bon livre que je conseillerais à tous et, phosty, il n'y a pas de présence de sexe

MJbutterflies - - 28 ans - 11 avril 2010


sur le seuil 9 étoiles

J'ai adoré ce livre. Dès que je l'ai commencé je n'ai pu le lâcher! Cependant, la fin m'a un peu déçue mais j'ai passé un excellent moment- Je n'avais lu aucune critique ni aucun autre livre de l'auteur, ce qui m'a permis de le découvrir sans a priori. Je le recommande.

Velmoz - - 58 ans - 23 juillet 2008


Pourquoi cet imbécile ? 1 étoiles

Que dire de Patrick Sénécal sinon qu'il est sans talent ou l'imagination débridée rappelle celle d'une chaise carrée droite et sans éclat. Quand j'ai commencé Sur le Seuil je m'attendais à une oeuvre intelligente et imprévisible. Intrigué par les critiques élogieuses à son égard alors je tentai le coup. Que de déception, le chef d'oeuvre tant attendu était en réalité une histoire sans imagination et prévisible à souhait. Dès les trente premières pages je connaissais sa fin écrit dans un style scolaire avec beaucoup de sexe et peu d'idée.

Phosty - - 49 ans - 20 juillet 2008