Un roi sans lendemain
de Christophe Donner

critiqué par Sentinelle, le 29 décembre 2007
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
Itinéraire d'un enfant pas comme les autres
Christophe Donner, qui aime visiblement parler de lui dans ses romans, nous dit d'emblée qu'on lui donne une réputation d'ennemi du roman.
Il veut relever le défi qui consiste à nous parler de lui à la troisième personne, lui assurant ainsi une impression de libération et par la même occasion lui offrant l'opportunité de jouir d'une plus grande liberté de narration.


Nous voilà donc en présence de Henri Norden (anagramme de Donner – vous suivez toujours), auteur qui accepte d'écrire le scénario d'un film sur le jeune Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette mort dans la prison du Temple à l'âge de dix ans, en 1795. Henri Norden nous fait part très rapidement de ses doutes quant à la réalisation du projet, nous parle de sa rencontre avec une femme qui se prénomme Dora, de ses ex-petits amis (sous-entend donc sa bisexualité), de ses rencontres concernant la préparation du film, du choix des acteurs, de son obsession pour les martyres et les exécutions macabres etc


Je dois bien avouer que la partie du roman consacrée à Henri Norden n'est pas vraiment celle qui a suscité le plus mon enthousiasme. Non seulement je n'étais pas très intéressée par le sujet mais j'ai eu du mal à comprendre le lien qui unissait les deux récits, celui de Norden et celui de Louis XVII, si ce n'est qu'elle permet de justifier une belle fin de roman lorsque Norden se recueille sur la relique de ce jeune roi sacrifié qui se retrouve enfin dans la crypte des rois de France, aux côtés des tombes de ses ancêtres (l'auteur nous contera d'ailleurs toutes les péripéties inimaginables de cette relique au cours du temps qui a finalement été identifiée en 2000 comme étant bien celle du fils de Marie-Antoinette).


J'ai nettement plus apprécié le récit concernant les évènements précédents et suivants la naissance du jeune Louis jusqu'à sa mort et au-delà.
Christophe Donner/Henri Norden nous décrit cette tragédie sous un angle résolument non-conformiste et inhabituel. Non seulement il part à la recherche du responsable du décès du jeune roi mais il analyse les évènements sous un regard extrêmement critique de la révolution.

Si Christophe Donner ne prétend pas détenir la vérité, il essaye en tout cas de lever le voile sur tous les mensonges et de rétablir un certain équilibre dans les faits tels "qu'ils se sont passés".
Les pendules à l’heure 7 étoiles

Sujet un peu éventé par le film royal de Sofia Coppola sorti un an avant le livre. Quelques lignes évoquent d’ailleurs le dernier et unique plan barbare du film : le saccage de la chambre de la reine à Versailles.

Ce récit confirme, s’il était besoin, que l’universel confère un caractère sacré sinon virtuel aux sauvageries les plus obscènes.

Massacres de masse, de femmes et d’enfants, duchesses coupées en morceaux, viols, génocides et exécution sarbitraires.

Pour les mêmes motifs, des légions de bonnes consciences professionnelles et de moralistes républicains défilent et pétitionnent depuis 60 ans.

Donner remet les pendules à l’heure et rétrograde le Devoir de mémoire en deça de 1940.

Dans la même veine incorrecte, voir “L’Anglaise et le Duc“ de Rohmer.

Ciceron - Toulouse - 76 ans - 3 mars 2008


Le livre de Donner... 9 étoiles

nous permet de lire la période révolutionnaire sous un aspect des plus crus. La Révolution était synonyme de violence, de cruauté, la liberté s'est acquise dans le sang. La mort de Louis XVII en est pour preuve.
L'auteur connait bien son sujet. Quand la fiction du roman rejoint la réalité...
Un livre par ailleurs très bien scénarisé.

Commelejour - - 52 ans - 30 décembre 2007