La Farce de Maître Pathelin, la Satire de la justice
de Inconnu

critiqué par Dirlandaise, le 29 décembre 2007
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Tel est pris qui croyait prendre !
J'aime énormément cette collection de petits livres de Hatier dans laquelle plusieurs thèmes sont explorés par le biais d'oeuvres aussi diversifiées que passionnnantes.

Dans celui-ci, c'est le thème de la justice et de ses absurdités qui est mis en scène. La Farce de Maître Pathelin a été écrite fort probablement vers l'année 1464 mais aucune certitude n'existe à ce sujet. On ne sait pas plus qui en est l'auteur. C'est une courte pièce de théâtre mettant en scène un avocat de pacotille, Maître Pierre Pathelin et sa femme Guillemette. Le couple est au bord de la misère et n'a presque plus rien à se mettre. Pathelin décide alors d'aller rendre visite à un drapier du nom de Guillaume Joceaulme qu'il connaît vaguement et de lui soutirer plusieurs aunes de draps en usant de ruse et de persuasion. Évidemment, pas question de débourser de l'argent. Pathelin réussit son affaire mais il doît inviter le drapier chez lui pour un bon repas et lui promettre de le payer alors. Lorsque le drapier se présente chez Maître Pathelin, celui-ci avec la complicité de sa femme, feint d'être très malade et à l'article de la mort et nie s'être rendu chez le drapier qu'il accuse de mensonge et de fourberie. S'ensuit un procès au cours duquel le rusé avocat apprend à ses dépens que tel est pris qui croyait prendre.

Très amusant à lire, cette farce est une satire de la justice et de ses procédés. C'est naïf et un peu gros mais très riche en vocabulaire de l'époque et en rebondissements inattendus. Comme on peut le lire dans l'introduction : " Au temps de Pathelin, c'est-à-dire au XV ième siècle, la farce est une pièce au comique souvent grossier, aux personnages stéréotypés : la femme volage, le mari jaloux, le curé gourmand. On se trompe, on se poursuit, on se cache, on échange des coups de bâton."

L'ouvrage est complété par une série de courts textes tous sur le thème de la justice dont la fable de La Fontaine "Le chat, la belette et le petit lapin", "L'Avocat pédicure" d'Eugène Labiche, "Un client sérieux" de Georges Courteline, "La tête des autres" de Marcel Aymé et quelques autres. Un petit lexique de la justice termine le tout. L'ensemble est d'une richesse et d'un humour très particulier. Une collection qui mérite d'être lue afin de s'instruire tout en s'amusant.
Le trompeur trompé 8 étoiles

La farce de maître Pathelin est un texte dont on ne sait que peu de choses. Elle appartient au registre de la farce, d'où le titre, il s'agirait même d'une des premières pièces comiques de la littérature française. L'auteur est inconnu mais ce que l'on sait, c'est que la pièce a vraisemblablement été écrite lors de la deuxième moitié du XVème siècle, vers 1460, par un auteur bourgeois, instruit, au vu du style clair et limpide du texte. La pièce fut au départ jouée en plein air par des jongleurs.

Le thème abordé est celui du trompeur trompé. Nous avons maître Pathelin, avocat de son état, qui arrive à se faire vendre à crédit du drap de la part du marchand Guillaume. Grâce à la complicité de sa femme, lorsque Guillaume viendra récupérer son dû, Pathelin feindra l'ignorance en faisant semblant d'être gravement malade. Première tromperie. Plus tard, toujours Guillaume, ce dernier poursuit en justice son berger Thibaut l'Agnelet qu'il accuse de tuer et de manger ses bêtes. Thibaut demandera l'aide de Pathelin qui lui conseillera de ne répondre que "bée" aux questions qu'on lui posera. Jugé comme fou, il sera libéré.

Guillaume est donc trompé deux fois mais Pathelin réclamant son paiement à Thibaut se fera lui aussi répondre "bée". C'est l'arroseur finalement arrosé.

En bref, tous les personnages sont des coquins et le texte est en plus une brillante satire de la justice. C'est plaisant de relire La farce de maître Pathelin que j'avais étudié en classe de 5eme au milieu des années 90.

Incertitudes - - 40 ans - 17 mars 2010


Excellente pièce pour comédiens débutants 8 étoiles

Oui, tout est très gros, mais néanmoins juste. J'ai eu l'occasion de monter cette pièce lors d'un stage théâtral d'été intensif de dix jours, dans les années 90, et le résultat était à la hauteur des attentes.
C'est une farce, et ainsi les comédiens débutants parviennent à éprouver beaucoup de plaisir, sans pour autant être forcément d'excellents acteurs.

Henri Cachia - LILLE - 62 ans - 2 juin 2009