Le retour de Anna Enquist
( De thuiskomst)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Vie romancée de James Cook
En fait cette vie est racontée du point de vue de son épouse Elizabeth, morte à près de 90 ans après avoir perdu tous ses proches et avoir vécu finalement assez peu auprès de son mari mort tragiquement à Hawaï, une île qu'il avait découverte peu de temps auparavant.
On s'intéressera bien sûr au destin extraordinaire de cet explorateur hors du commun ; mais c'est la peinture détaillée de la société anglaise du XVIIIème siècle qui retiendra surtout l'attention. C'est l'époque des découvertes, de la rechaerche des connaissances, du siècle des lumières. Mais le portrait remarquable de cette femme énergique et fragile est remarquablement rendu par Anna Enquist.
Il ne manque pas non plus de "suspense" puisque l'auteur a introduit des anecdotes sans doute peu historiques, mais plausibles comme l'existence d'un journal secret rapporté du Kamtchatka par un marchand de fourrures russe qui donnera un éclairage différent sur les derniers instants du Capitaine Cook.
Un livre que l'on n'abandonne pas et que l'on ne lâche qu'après les dernières lignes
Les éditions
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Le retour [Texte imprimé], roman Anna Enquist traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
de Enquist, Anna Rosselin, Isabelle (Traducteur)
Actes Sud / Lettres néerlandaises.
ISBN : 9782742766994 ; 2,98 € ; 06/02/2012 ; 487 p. ; Format Kindle -
Le retour [Texte imprimé], roman Anna Enquist traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
de Enquist, Anna Rosselin, Isabelle (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742783496 ; EUR 9,70 ; 01/05/2009 ; 485 p. ; Poche
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la femme phénix
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 28 avril 2011
A elle de gérer le doute, l’absence, l’attente, les grossesses solitaires, la perte prématurée des enfants, la culpabilité, les deuils, un destin qui s’acharne sur elle. Elle se débat dans l’indécision et des débats intérieurs sans fin. Elle est presque seule. Elle agit tout comme. Avec détermination et intelligence. Elle a ce quelque chose d'héroîque d’une Eline Vere.
Contre toute attente, elle croit désespérément que son mari abandonnera un jour la mer et ses tourbillons de couleurs mythiques et exotiques, et lui reviendra pour s’occuper d’elle et de ses enfants dans la grise campagne londonienne. Mais lecteur sait que le capitaine couvert de distinctions honorifiques mourra à Hawaï d’une façon très mystérieuse.
Elizabeth se trompe et s'illusionne et le lecteur assiste impuissant à sa longue descente aux enfers, jusqu’à ce que tous les membres de cette famille aient été avalés par la mer, jusqu’au dernier. Et la voilà qui semble par moments, perdre pied avec la réalité. Le réalisme noir de sa situation touche, son espoir fou sans cesse renouvelé, sa confiance émeuvent, où va-t-elle puiser ses forces ? Sa résilience interpelle.
Voici une femme face au siècle qui ne laisse que d’infimes interstices à la condition féminine, mais qui prend toute sa place dans le roman. Elle accepte l’adversité et fait face malgré ses fragilités, à la houle infinie, à l’incertitude, les pieds sur terre, digne comme un étendard qui dit oui à la vie et renait sans cesse de ses cendres.
Lui, frôlant catastrophes, mort et maladie à tout instant, aura découvert que le don absolu de soi donne le pouvoir absolu, un pouvoir divin ? Sa seule quête véritable et il succombera à sa passion dévorante. Incapable de reconnaître le véritable et simple amour de sa femme et de s’y abandonner.
Un très beau livre, révoltant sur le fond, très bien documenté sur cette période de rêves insatiables et extrêmes. On le referme avec respect.
Un beau livre mystérieux
Critique de Théus (, Inscrite le 22 février 2006, 36 ans) - 11 mars 2009
L'originalité du point de vue nous amène à percevoir la vie quotidienne de l'époque à travers un style d'écriture très beau. La vie d'Elizabeth Cook n'a pas été ménagée. Plusieurs fois, elle a connu la douleur du deuil, l'absence et la solitude, la cruauté de l'attente.
Les quelques personnages inventés (l'organiste Hartland, le marchand de fourrure Khlebnikov) sont aussi intéressants que ceux qui ont réellement existé.
J'avoue que je n'ai pas bien compris les raisons de la mort de James Cook, mais c'était peut-être voulu par l'auteur et cela n'enlève rien au plaisir de la lecture de ce beau roman !
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