Sherlock Holmes revient
de André-Paul Duchâteau

critiqué par Shelton, le 2 janvier 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une petite pipe ?
André-Paul Duchâteau est, avant toute chose, un amateur fou de romans policiers. C’est, chez lui, une passion, une raison de vivre depuis son plus jeune âge. Encore très jeune, il rencontre le romancier Stanislas-André Steeman et cet événement, qui aurait pu rester un incident sans conséquence, va le pousser dans un gouffre sans fond qui va lui dévorer la vie : le voilà, à quinze ans, auteur de roman policier, Meurtre pour meurtre ! Sa carrière de romancier va s’étoffer avec une pointe de nouvelliste, de scénariste et, surtout, de scénariste pour la bande dessinée. C’est dans ce domaine qu’il connaîtra la reconnaissance populaire. Il est, en effet, le scénariste de la série « Ric Hochet », une des plus prolixes du genre policier pour grand public avec Tibet au dessin [Vous pouvez lire sur le site une interview de Tibet que j’avais rencontré à Angoulême il y a quelques années].
Il y a une dizaine d’années, il avait écrit le scénario de quelques bandes dessinées reprenant des enquêtes de Sherlock Holmes. Ce n’est donc pas surprenant de découvrir qu’il avait, aussi, tenté de pasticher Conan Doyle… Combien en existe-t-il ? Cela je ne peux pas vous le dire car il semblerait que ces ouvrages n’aient pas rencontré un succès fou et que l’éditeur ait fait faillite ! J’en ai trouvé un, je vous en parle mais il y en a, peut-être, d’autres de André-Paul ou de quelques autres auteurs tentés par le jeu…
Soyons très honnêtes, pour lire et apprécier ce type d’ouvrages il est indispensable de bien connaître et aimer les originaux. Amis cliens, si vous n’avez pas lu les enquêtes de Sherlock Holmes, si vous n’avez pas visionné toutes les adaptations cinématographiques et télévisuelles, si vous n’avez pas rêvé avec les versions « bédé »… ne commencez pas par ce recueil de quatre nouvelles qui ne vous apportera pas grand chose… C’est un ouvrage à l’usage exclusif des habitués du confortable appartement de Baker Street, ceux qui prennent le thé préparé par Mrs Hudson, ceux qui ferment les yeux, enfoncés dans un bon fauteuil après une bonne solution à 7%…
Les quatre nouvelles de ce petit volume permettent de retrouver l’ambiance et le style du maître, de voir revivre quelques instants le héros absolu, de découvrir que le docteur Watson pouvait progresser en déduction et, surtout, qu’une fois de plus, comme le premier cœur d’artichaut, il était capable de tomber amoureux d’une belle actrice rencontrée par hasard…
J’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteur s’est fondu dans son moule. Conan Doyle n’aurait probablement pas fait mieux. Mais, ce sera mon point négatif, il n’apporte rien de plus. Je pense que les pastiches les plus intéressants sont ceux réalisés par des auteurs qui s’approprient complètement les personnages et les transforment en nouveaux personnages, les leurs. C’est ce qu’avaient très bien réussi, du moins à mon avis, Boileau et Narcejac avec Arsène Lupin !
Mais, cela restera une lecture bien sympathique et légère commencée après un bon réveillon. Première lecture de 2008 pour moi avec un retour dans mon adolescence peuplée des relents mystérieux des écrits de Sir Arthur Conan Doyle. C’est aussi, pour moi, l’occasion de reprendre quelques-unes des bandes dessinées mettant Sherlock Holmes en scène et dont nous reparlerons prochainement…