Vacances dans le coma
de Frédéric Beigbeder

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 6 octobre 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Nuit d'orgie, heure par heure
Marc Marronnier se rend au «bal inaugural» d’une nouvelle boîte de nuit parisienne, invité par son copain Joss, DJ en vogue.
Le tout-Paris ne manquerait cette soirée pour rien au monde.
Top-models, stylistes, personnalités en vue, se rejoignent dans ce nouveau lieu dont la particularité est de déclencher, à une heure imprévue, une inondation de la piste de danse, d’où l'appellation du lieu : «Les Chiottes».
Beigbeder décrit à merveille la lente décadence de cette soirée on ne peut plus glauque.
Le repas est rapidement expédié, dans tous les sens du terme.
Une fois les tables enlevées, place à la musique, revue et corrigée par le sampler de génie, Joss.
La foule se trémousse, boit cocktails sur amphétamines, et bien vite, la sexualité de ces messieurs dames se débride.
Marc Marronnier fait figure de pauvre bougre dans cet imbroglio échevelé.
Il voudrait bien, oui, il voudrait tellement se sentir moins seul.
Parce qu'il faut vous dire que Marc Marronnier s'est dirigé vers la boîte de nuit avec un objectif en tête : avoir des relations sexuelles le soir même.
Pourtant, il joue de malheur et se fait voler la vedette auprès d’une ou deux proies faciles.
C'est alors qu’une épaule l'accueille.
Qui est cette femme dont le visage lui rappelle vaguement quelque chose ?
Beigbeder à l’humour cinglant, aux jeux de mots affûtés, à la plume dérangeante, sait aussi se faire tendre, il nous a maintenant habitués à ce kaléidoscope.
C'est ce qui le rend difficile à cerner, mais terriblement émouvant.
du RIEN 1 étoiles

Je reviens sur la critique éclair de Ixa qui se demande comment un tel livre a pu trouver un éditeur pour le publier en poche. Réponse : c'est la notoriété de l'auteur qui compte, pour la majorité des éditeurs dits "grands éditeurs". Quand on navigue un peu dans ce milieu de l'édition, on apprend vite que même un chef d'oeuvre écrit par un inconnu publié par un "petit éditeur" n'a aucune chance de surnager dans le flot éditorial. Un système à peu près totalement corrompu.
Pour revenir au livre de Beigbeider, j'ai acheté celui-là car je n'avais jamais rien lu de lui et je ne voulais quand même pas mourir idiote. C'est fait; on ne m'y reprendra plus! Si un Monsieur Tartempion quelconque avait écrit ce livre, il n'aurait jamais trouvé d'éditeur... Et c'est tant mieux!
Zazazou

Zazazou - Paris - - ans - 28 juillet 2013


Impardonnablement ennuyeux... 1 étoiles

" Vacances dans le coma" est un livre raté...Qu'un roman pareil puisse trouver un éditeur en poche de nos jours est inquiétant pour notre société... Quelle banalité!... Quant au style n'en parlons pas... fuyez ce roman.
Cette prose est de Beigbeder, faussement lucide, c'est ce qu'il a écrit de meilleur dans la préface de ce petit récit. Pas même d'humour, de mauvais calembours de bistrot; le dérisoire mortellement répétitif qui finit en guimauve parce qu'il ne sait pas construire et conclure une bluette vide. Il ne réussit qu'à être prodigieusement ennuyeux. Impardonnable. N'est pas Céline ou Joyce qui feint de ne pas l'être..

IXA - - 77 ans - 26 juillet 2013


Une soirée aux Chiottes 6 étoiles

Drôle de livre que ce "Vacances dans le coma" dont le titre claque, il faut bien le reconnaître!
Comme beaucoup des livres de Beigbeder j'ai trouvé que le roman part sur les chapeaux de roue pour s'essouffler peu à peu et perdre de sa consistance.
Cette peinture de la jet-set parisienne est distrayante et contient quelques situations et répliques croustillantes.
Mon gros bémol se situe dans le fait que l'auteur part dans des délires linguistiques et bizarroïdes qui se transforment en passages insipides et dénués d'intérêt à mon goût.
Quoi qu'il en soit ce livre est divertissant, 3 étoiles pour cette satire à l'humour bien placé et pour le personnage de Jean-Georges qui m'a bien fait marrer (Joss Dumoulin le DJ star est pas mal aussi, dans le genre pervers).

Sundernono - Nice - 41 ans - 29 mars 2011


Détresse mondaine. 3 étoiles

On plaint souvent les personnes issues de milieux défavorisés, mais pense t-on aux riches? On ne le dira jamais assez: avoir du pognon, c'est quelque chose d'atroce et d'insoutenable: on se lève tard, on fait la chouille en boite et surtout, on ne connait pas les bonheurs de la misère. Les riches sont sans doute les gens les plus à plaindre.
Plus sérieusement, j'ai détesté "Vacances dans le coma", tant j'ai eu l'impression que ce livre ne menait nul part. Pourquoi Beigbeder s'évertue-t-il à critiquer la Jet Set, alors que son livre lui et en font partie?
Les personnages semblent dépourvus de profondeur: on ne s'identifie ni à Marronnier, ni aux autres protagonistes. L'écriture, est poussive et multiplie les lourdeurs stylistiques. La chute est assez niaise et fait songer à film télé de France 2.
Les rares choses plaisantes dans ce livre, ce sont quelques phrases, rédigées ça et là, où l'on se reconnait, ainsi que le jeu des trois pourquoi. Mais cela n'a pas réussi à dissiper la profonde sensation d'ennui qui m'a assailli durant la lecture du livre.

Bastien N. - - 34 ans - 17 octobre 2009


... 8 étoiles

Deuxième volet (enfin, je crois) de la série des Marc Marronnier, Vacances Dans Le Coma nous entraine, du soir jusqu'à l'aube, dans les dessous d'une soirée de la jet set parisienne. Se muant pour l'occasion en narrateur-barman, Beigbeder sert aux lecteurs que nous sommes un cocktail bien aigre à base de drogue, d'alcool, et de snobisme ambiant. Un roman court et réputé cynique, dont je n'attendais rien, et qui je l'avoue m'a plutôt agréablement surpris!

ALF - Ondres (40) - 44 ans - 13 août 2008


Hyper jaloux du titre. 8 étoiles

W. C. Fields disait :“Celui qui n’aime ni les enfants ni les animaux ne peut être foncièrement mauvais“. Celui qui trouve un titre pareil ne peut écrire un mauvais livre.

La première phrase confirme :“Marc Marronnier a vingt-sept ans, un bel appartement, un boulot marrant et pourtant il ne se suicide pas. C’est à n’y rien comprendre“. On dirait une saillie ou insolence de Barbey d’Aurevilly.

Sur la jaquette vintage de l’édition de 1994, l’érotisme de la fille à moitié nue est du plus bel effet. Et le nom de l’auteur est minuscule.

Une bonne dose de j’menfoutisme, un sens de la formule, quelques aphorismes, de l’alcool et des substances illicites, sur une livraison de 200 pages, vous avez un cocktail assez divertissant.

Ciceron - Toulouse - 76 ans - 5 juin 2008


Pendez moi...c'était génial! 10 étoiles

Frédéric Beigbeder fait la preuve de quelque chose d'important ici. Il n'y a pas que les américains qui produisent une littérature postmoderne digne d'intérêt. C'est un roman subtil et incroyablement frondeur à la fois.

D'entrée de jeu avec son autocritique en guise d'introduction Beigbeder met de l'avant le fait qu'il n'invente rien. Il réinvente, réutilise, recycle (même verbalement à l'intérieur des mêmes phrases, c'est spectaculaire). C'est là un fort thème de ce huis-clos au bout de la nuit (vous me voyez venir hein?)

D'une manière beaucoup moins prétentieuse qu'Eco l'a fait dans le nom de la rose, Beigbeder se téléporte au milieu de son coin d'histoire (littéraire et autre). C'est une brillante situation d'auteur face à l'acte de création et une sulfureuse critique des modes de communication occidentaux dominants.

Si un jour je suis digne d'enseigner la littérature, ce bouquin de Beigbeder sera sûrement au programme d'un cours sur le postmodernisme.

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 23 février 2007


Les Chiottes, soirée Libanaise par excellence 8 étoiles

Je peux dire sans doute que la boite en question et les invités représentent bien la société Libanaise dont je fais partie. Du "M'a-tu vu" qui vous donne la nausée, l'excès d'importance pour le show-off, des DJs fameux qui rendent toute la jeunesse aisée technomane, et des Marc Marronniers partout, accompagnés par les insoutenables name-droppers.
Tout de même, l'autocritique du héros est indispensable à chacun de nous. Il est vrai que Marc présente un comportement arrogant , parfois impoli voire vulgaire, mais ceci n'est que le résultat de son désespoir, son manque de confiance en lui même est le fait qu'il se sent exclu de ce cirque superficiel. Mais en fait, n'est-il pas vrai que tous les invités partagent ce sentiment? Ne serait-il donc plus facile si tous se débarrassaient de leurs masques, pour que l'atmosphère soit plus relax?
Beigbeder attaque l'aspect plastique et artificiel de nos vies quotidiennes, en ajoutant de l'humour à vous faire mal à l'abdomen, mais aussi les détails de tout ce qui nous emmerde bien que nous nous en rendions jamais compte.

Yara - - 39 ans - 4 septembre 2005


Divertissant et sans prétentions 6 étoiles

Un livre des débuts de Beigbeder, loin d’être génial mais pas pour autant inintéressant pour celui qui veut connaître cet auteur dont la principale qualité est de nous dépeindre son « Milieu » avec humour et divertissement.

« Vacances dans le coma » illustre bien le monde des apparences de la nuit de Beigbeder, ici représenté encore une fois par son alter ego, Marc Maronnier.
L’histoire est des plus simples : on suit les péripéties du personnage principal à travers la nuit de l’ouverture des « Chiottes », la nouvelle boite parisienne a la mode ; évènement immanquable pour tout snob jet-setteur qui se respecte…
Les déboires du noctambule mi-sélect mi-loser Marc Maronnier y sont dépeints avec humour et autodérision (le nom de la boîte n’est déjà pas très flatteur…) , allant de ses ambitions amoureuses démontées au cours de la nuit à la drogue et à ses délires pathétiques…

Le style de l’auteur est fait, encore une fois, de formules qui peuvent s’avérer lassantes et le « Milieu » dépeint par Beigbeder ne fait pas envie (ce qui est voulu...), ce qui donne un côté relativement navrant à l’ensemble de l’ouvrage.
Bref, un livre divertissant et sans prétentions...

Hadrien - - 47 ans - 14 avril 2005


j'ai aimé... 6 étoiles

mais j'ai lu mieux ( le monde de la jet-set ne me plait pas beaucoup,lol) même si je me rappelle avoir passé un super moment. L'écriture est légère et Beigbeder sait comment faire intégrer totalement le lecteur dans son histoire.
C'est un des meilleurs de cet auteur qu'il ne faut pas louper!

Lalaith4 - - 38 ans - 27 août 2004


Chef d'oeuvre 10 étoiles

LE meilleur livre du Mister Fred. Un chef d'oeuvre. Ecriture hallucinée. Ce livre me fait penser à la chanson "Jeune&Con" de Saez. Cette jeunesse sous LSD qui, l'espace d'une soirée, se donne l'impression d'exister, d'être heureuse. Une jeunesse que Beigbeder décrit à merveille. Un des meilleurs livres (avec tous les Nothomb) de ces 10 dernières années.

Le petit K.V.Q. - Paris - 32 ans - 23 août 2004


Marc ou Frédéric? 6 étoiles

Impression d'une si lointaine lecture pour moi que ce livre et pourtant, en l'ouvrant, je trouve la date 1994. Pas si loin, non, mais dans la vie médiatisée de Beigbeder, ça me semble si distant du strass et des paillettes qui l'accompagnent si souvent.
Les premières lignes relues, l'histoire me semble n'avoir pris aucune ride dans ma tête. Marc Marronnier. Le nom du héros m'avait fait sourire. Pourtant il n'est pas gai, sa vie est morne et triste. Le désespoir le guette au comptoir d'un bar, le vague à l'âme, l'envie d'en finir. Peut-on se suicider parce qu'on ne sait pas quoi faire de sa vie, parce qu'on la gâche comme il le fait ? L'alcool et la drogue l'aident à oublier, mais un jour, ça ne suffit plus, l'esprit si vide réalise son inconsistance et ça fait mal. Une fois de plus, Marc préfère se cacher. Il tue sa solitude avec d'autres êtres souffrant du même mal que le sien. A plusieurs, on s'aide à oublier. Ou, mieux, à ne plus penser à rien. Euphoria, boîte de nuit ("Les Chiottes", quel nom !), filles et jus de pomme de terre, rien de tel pour se ramasser les pires idées noires qui soient.

Quand on lit ce bouquin, on se dit pourtant que Marc a une belle vie, l'illustration parfaite du cliché parigot mondain (betch!) que Beigbeder affectionne tant. D'ailleurs, tout ceci semble un brin autobiographique... Beigbeder n'est jamais aussi bon que lorsqu'il critique ses propres travers en les glissant dans la main d'un autre.

Sahkti - Genève - 50 ans - 11 juin 2004