L'Évangile du bourreau
de Arkadi Vaïner, Georgij Vaïner

critiqué par Richard, le 6 février 2008
( - 78 ans)


La note:  étoiles
au fond de l'horreur et l'abjection
En achetant par hasard dans la collection folio policier « l’évangile du bourreau » je m’attendais une lecture toute autre que celle qui m’a été assénée.

Les frères Vaîner nous racontent au travers de l’ignoble Pavel Egorovitch Khvatkine, officier et exécutant des basses œuvres, ce que fut l’horreur de la Russie de Staline.

Le roman commence presque sagement comme un roman historique : la mort de Staline, la description détaillée de son entourage, l’autopsie, on est presque dans du Marc Dugain.
Il bascule brutalement quelques décennies après. Notre personnage principal ex bourreau, devenu professeur est brutalement confronté à son passé, par l’apparition d’un personnage mystérieux « le machiniste ». Ce passé est ré ingurgité, vomi même aux cours de scènes de beuveries, de sordides rencontres sexuelles, de scènes familiales hallucinantes.

Tout ce que vous avez voulu savoir sur la souffrance, l’avilissement, le désespoir organisés par un régime totalitaire, la veulerie, la fourberie, la cruauté des hommes vous est offert par l’évangile du bourreau.

Il n’y a dans ce roman aucun moment de repos, tout est noir, sordide, parfois insoutenable et pourtant vraisemblable.

Ce livre écrit sous l’ère communiste (Brejnev était au pouvoir) est d’une étonnante liberté pour l’époque, les auteurs ont du contourner avec beaucoup d’habilité la censure.

Ce roman vous procurera certainement beaucoup de déplaisir, vous mettra probablement mal à l’aise, je vous en conseille néanmoins l’indispensable lecture. Bon courage