Marie Laberge raconte l’histoire d’Annabelle, adolescente, jeune pianiste talentueuse qui perd soudain l’intérêt pour cet art. Prise entre Luc, son père, bien occupé à trouver du boulot pour ses artistes, et qui se balade de maîtresse en maîtresse et sa mère, Christianne, possessive et déprimée, qui s’entête à importuner et critiquer Luc, dont elle ne peut se détacher. Le hic, pour regagner Luc, n’est-il pas que sa fille lui serve d’otage? Celle-ci désire s’absenter le plus souvent possible du foyer pour fuir l’état d’esprit envahissant de sa mère. Ces fuites ne seront pas toujours heureuses, mais c’est sa manière de lutter pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Elle rencontre Julien, un voisin, chez qui elle ira garder le bébé. Puis il y a un élève nouveau dans sa classe. Étienne est aveugle et semble renfermé, mais Annabelle s’aperçoit vite qu’il voit tout, sans avoir besoin de la vue, et qu’il peut être très ouvert lorsqu’elle lui parle des difficultés de vivre les crises et les pleurs de sa mère. Lui, de son côté, raconte comment et pourquoi il se retrouve chez sa grand-mère. Arrivera-t-il à sauver cette jeune fille désespérée?
D’une écriture qui coule lentement, des dialogues dans la langue familière en font un récit très apprécié des adolescents. Il m’a également plu par sa simplicité. Le sujet psychologiquement bien traité et très actuel, des effets négatifs, d’une séparation parentale difficile, influe sur le moral d’Annabelle, ce qui en fait un roman touchant et enrichissant.
Saumar - Montréal - 91 ans - 7 novembre 2010 |