Annabelle
de Marie Laberge

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 11 février 2008
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
L’enfant en otage
Annabelle a 13 ans. Elle vit de nos jours à Montréal avec sa mère dans le quartier Outremont. Depuis le divorce, il y a un an, elle voit son père une fois par semaine, lorsque celui-ci est disponible, et disposé à la rencontrer. Malgré l’indifférence de ce dernier, elle le préfère à sa mère, qui se lamente sur son sort, accusant perpétuellement son ex-mari de les avoir abandonnées toutes les deux. Victime de ces déchirements, la jeune fille renonce au piano, enfouit son talent au fond d'elle comme un trésor caché.

Il s’agit de l’histoire simple mais sensible d'une jeune adolescente qui cherche à s'épanouir au milieu d’un couple de parents à la dérive, dont les écarts de comportement agissent comme un étau sur elle. Cette prison faite de murs invisibles, la limite et rend sa vie impossible, si ce n'est de bouées de sauvetage sur son chemin; une professeure de piano et un copain aveugle. Nous ne sommes pas en territoire du mélodramatique. Les sentiments sont abordés avec verve et sans artifices. L’auteur ne fait pas le procès des personnages pour revendiquer une quelconque morale ou critiquer. C’est du joli réalisme, attachant et senti.

Un roman résolument contemporain, qui plaira assurément à un public dans la même tranche d’âge que l’héroïne.

(Prix des libraires du Québec)
État émotif subi par une adolescente d'un divorce parental. 7 étoiles

Marie Laberge raconte l’histoire d’Annabelle, adolescente, jeune pianiste talentueuse qui perd soudain l’intérêt pour cet art. Prise entre Luc, son père, bien occupé à trouver du boulot pour ses artistes, et qui se balade de maîtresse en maîtresse et sa mère, Christianne, possessive et déprimée, qui s’entête à importuner et critiquer Luc, dont elle ne peut se détacher. Le hic, pour regagner Luc, n’est-il pas que sa fille lui serve d’otage? Celle-ci désire s’absenter le plus souvent possible du foyer pour fuir l’état d’esprit envahissant de sa mère. Ces fuites ne seront pas toujours heureuses, mais c’est sa manière de lutter pour ne pas sombrer dans le désespoir.

Elle rencontre Julien, un voisin, chez qui elle ira garder le bébé. Puis il y a un élève nouveau dans sa classe. Étienne est aveugle et semble renfermé, mais Annabelle s’aperçoit vite qu’il voit tout, sans avoir besoin de la vue, et qu’il peut être très ouvert lorsqu’elle lui parle des difficultés de vivre les crises et les pleurs de sa mère. Lui, de son côté, raconte comment et pourquoi il se retrouve chez sa grand-mère. Arrivera-t-il à sauver cette jeune fille désespérée?

D’une écriture qui coule lentement, des dialogues dans la langue familière en font un récit très apprécié des adolescents. Il m’a également plu par sa simplicité. Le sujet psychologiquement bien traité et très actuel, des effets négatifs, d’une séparation parentale difficile, influe sur le moral d’Annabelle, ce qui en fait un roman touchant et enrichissant.

Saumar - Montréal - 91 ans - 7 novembre 2010


Avis modifié 4 étoiles

J'ai lu ce livre quand j’avais environ l’âge de l’héroïne pour un cours en classe et je l’avais aimé. Je me rappelle que le peu qui l’avaient lu en entier l’avaient trouvé ennuyeux (théorie de la rancoeur potacho-estudiantine?) à part quelques filles. J’aimais, mais maintenant avec du recul, je dois dire que ce n’est plus vraiment mon genre. Les personnages et l’écriture ne m’interpellent plus. Je ne sais pas, je trouve ce roman fade.

Nance - - - ans - 31 octobre 2008