La cote 512 : Une enquête de Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18 de Thierry Bourcy

La cote 512 : Une enquête de Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18 de Thierry Bourcy

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Sahkti, le 21 février 2008 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (58 600ème position).
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Un flic dans les tranchées

Qu'est-ce qu'ils en ont bavé les Poilus, tout de même!
Je sais que ce que je dis là est une évidence mais s'en souvenir me paraît être indispensable.
Dans ce roman, Thierry Bourcy propose au lecteur de vivre la première enquête de Célestin Louise, policier à Paris en 1914 quand éclate la guerre. Il part au front, dans la région de Soissons, et voit son jeune commandant, Paul de Mérange, mourir sous ses yeux lors d'une explosion. Mais le jeune officier n'est pas mort à cause de l'explosion, on lui a tiré une balle dans le dos et Célestin Louise ne tarde pas à apprendre que la balle provient d'une arme française. Qui a voulu tuer de Mérange et pourquoi? Quelques jours plus tard, Célestin Louise manque de peu d'être tué, la même balle que celle qui a tué de Mérange. Il mène l'enquête tout en continuant à se battre dans les tranchées contre les Allemands.

Un bon récit, bien écrit, dans un style agréable et avec une plume fluide et élégante. Le personnage de Célestin Louise est attachant, rigoureux et débonnaire à la fois.
Le contexte de la guerre 14-18 est très présent, c'est ce conflit qui est au centre du récit, même si l'enquête y occupe une grande place. Les tranchées, les explosions, les obus, la fatigue, les poux, les rats, la jeunesse de tous ces hommes transformés en chair à canon, la volonté de défendre une patrie, le découragement... tout cela, Thierry Bourcy en parle bien, avec émotion et pertinence. Le lecteur se retrouve plongé au coeur de ces combats, partageant, par procuration, le quotidien de ces hommes qui ont donné leur sang au nom d'une cause qu'ils ne comprenaient pas toujours.
J'ai beaucoup aimé ce livre et je compte bien poursuivre l'exploration des aventures de Célestin Louise, flic perdu dans le tourment de la Grande Guerre.

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Un mauvais "remake"...

1 étoiles

Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 11 août 2014

Je ne vais pas paraphraser ce qu'a écrit sobrement Yeaker dans sa critique, quant aux insuffisances de ce livre.
Le point de départ de l'intrigue est en tout point identique à ce que Pécherot a illustré dans son "Tranchecaille" (voir http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/27480) : un officier meurt d'une balle tirée depuis les lignes françaises. Les descriptions du monde des tranchées sont celles d'une compilation, exacte sans doute, de ce qu'ont pu décrire des auteurs mieux inspirés ; mais aucune émotion, rien qui vous prenne aux tripes ou au coeur : ce pourrait être un rapport de gendarmerie argumenté mais sans vie. De plus, les invraisemblances sont légion, qui vont de scènes artificiellement construites (à commencer par une "cote 512" totalement impossible dans les secteurs décrits, un chirurgien qui opère tout seul sur l'autel d'une église en ruine, le détournement d'un avion, etc.) aux caractères stéréotypés des personnages parmi lesquels on glisse tel ou tel détail du langage ou des attitudes, histoire de "faire vrai". C'est l'exacte illustration de ce que le recours à des procédés empruntés à l'exploitation d'un filon que d'autres ont épuisé auparavant, peut produire de pire. Ce livre pue l'artificiel, la fausse bière industrielle sans alcool, la camelote de grande surface pondue à la chaîne afin de satisfaire à la mode du Centenaire, avec le Poilu reconstitué comme la viande du même nom.
Si on voulait résumer, pour employer le vocabulaire du cinématographe, on parlerait d'un "docu-fiction" (ce Frankenstein culturel) historique lequel, quand bien même orné des oripeaux du "son et lumière", n'en demeure pas moins une pauvreté, une momie mal fardée, un mauvais "remake" et une forme d'imposture.
Et s'il est misère humaine qui ne méritait pas ce traitement, c'est bien la guerre. On peut répéter ce que les Poilus ont dit de leur guerre : si on n'y est pas allé, on se tait. La (mauvaise) littérature n'a rien à y faire. Le résultat est désolant de platitude et de froideur. Lisez plutôt Genevoix ou Chevalier.

Les poilus héros de polars

2 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 1 février 2012

Celestin Louise est un inspecteur de police bien noté par sa hiérarchie que l’on découvre la veille de la mobilisation en planque pour attraper un cambrioleur bien et qui se retrouve le lendemain embarqué pour la guerre. La mort étrange de son officier réveillera en lui son instinct de policier. Il ménera l'enquête sur le front et sur l'arrière pour trouver les responsables.

L’intérêt du livre ne repose ni sur la qualité de l’écriture ni dans l’enquête elle-même. L’écriture est froide et scolaire quant à l’enquête elle est souvent facilitée par le hasard et la chance ce qui lui enlève tout intérêt.
Par contre le livre rend bien compte comment un homme passe du jour au lendemain de civil autonome à militaire sacrifié dans un enfer sans nom conduit par des militaires incompétents.

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