Tryphon Tournesol et Isidore Isou
de Emmanuel Rabu

critiqué par Feint, le 13 mars 2008
( - 61 ans)


La note:  étoiles
T T & I I
Isidore Isou, en mourant juste un siècle après la naissance d’Hergé, semble avoir voulu donner une dernière fois raison à Emmanuel Rabu dans cet improbable – et pourtant probant – rapprochement : Tryphon Tournesol et Isidore Isou. Cela ressemble à un essai, mi-drolatique mi-savant, sur les parentés cachées entre le fondateur du lettrisme et l’inventeur du « Supercolor Tryphonar » (cf Les Bijoux de la Castafiore). Personnellement, je dois reconnaître humblement que suis plus familier de Tintin que d’Isidore Isou. Quoi qu’il en soit, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre hors genre (c’est en réalité plus – ou autre chose – qu’un essai : les notes d’une part, l’iconographie d’autre part sont un écho esthétique à un discours principal qui, par sa forme, tient plutôt du poème), lequel témoigne d’une pensée vraiment originale, d’une connaissance approfondie de l’œuvre d’Hergé – que je relirai d’un œil nouveau, à présent conscient du rôle de « révélateur » qu’y joue assurément le Professeur Tournesol – et est aussi, tout simplement, un très bel objet, lui-même ainsi détournement de son objet, d’art sur l’art.