La guerre à l'Est
de August von Kageneck

critiqué par Septularisen, le 14 mars 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
OPERATION BARBAROSSA
August Von KAGENECK (1922-2004) est un journaliste et écrivain allemand qui a participé en tant que Lieutenant à la Deuxième Guerre Mondiale. Dans "Lieutenant de panzers" (déjà critiqué sur CL) il a raconté son histoire sur le front russe en 1941.

Dans ce livre-ci il raconte le destin d’une seule unité, le 18ème régiment d’infanterie-grenadiers (6ème DI commandée par le Baron VON BIEGELEBEN) sur le front de l’Est d’un bout à l’autre du conflit. L’auteur a choisi ce régiment en particulier parce que le 3ème bataillon de celui-ci était commandé par un de ses frères (en effet ses quatre autres frères ont aussi participé comme soldats à la Deuxième Guerre Mondiale), l’Oberleutnant Franz Von KAGENECK qui sera tué lors de la bataille pour la défense de la ville de Shitinkovo.

A partir d’une histoire vraie donc, August VON KAGENECK nous fait vivre la guerre au jour le jour, du point de vue du simple soldat allemand, des premières grandes victoires dans les plaines de l’Ukranie aux portes de Moscou à la retraite lors de l’arrivée de l’hiver au milieu du froid, de la glace, de la boue, des morts…
La partie la plus intéressante étant comme souvent les petits détails, les petites anecdotes racontées, la «petite histoire» dans la grande… ainsi p. ex. le moment où Franz Von KAGENECK et son assistant HAAPE se retrouvent sur la banquette d’un petit abri de tramway et trouvent dans un panier en bois à côté du banc, un vieux ticket portant comme destination la place Rouge de Moscou à… 28 kilomètres de là!

Comme toujours avec August VON KAGENECK l’écriture du livre est simple, et sa lecture est à la portée de tous. Comme tous les autres livres de l’historien allemand celui-ci vaut surtout pour le témoignage «direct» qui nous est fait des évènements de l’époque, avec bien sûr tout ce que cela implique d’objectivité et de subjectivité.
Intéressant et bien écrit 7 étoiles

Intéressant ce livre d’un vétéran allemand de la seconde guerre mondiale, d’autant plus que connaître le point de vue d’un soldat de la Wehrmacht permet une compréhension plus globale et objective d’un tel conflit. En effet, et comme il l’est d’ailleurs précisé à quelques reprises, seuls les vainqueurs font l’histoire, l’avis des vaincus étant quant à lui piétiné.

Le front de l’Est fut sans aucun doute bien plus éprouvant pour les soldats allemands que celui de l’Ouest, où tout s’est joué en quelques semaines avant l’arrivée salvatrice des américains plusieurs années après. Preuve en est, plus des trois quarts des soldats tués de la Wehrmacht l’ont été de ce côté-ci de la guerre.

L’auteur met en avant la bravoure, la discipline de fer et l’esprit très patriote des soldats allemands, et plus particulièrement ceux du 18ème régiment d’infanterie. Il met en contraste la tactique des siens et celle apparemment nettement moins efficace de l’Armée Rouge, qui comptait sur un nombre d’hommes bien plus important, surtout une fois son front de l’Est moins menacé par l’armée japonaise.

Tout cela est très clair, à contrario des différentes armées, compagnies, régiments et autres bataillons aux appellations parfois compliquées pour qui n’y connaît rien. Outre ce détail, l’œuvre se lit agréablement, malgré un contexte horrible, et même si l’on peut douter parfois de l’objectivité d’August Von Kageneck, tout comme de celle des vainqueurs d’ailleurs, l’ensemble nous permet de nous forger notre propre avis sur certains éléments de ce grand conflit.

Ayor - - 52 ans - 29 octobre 2017


Intéressant. 7 étoiles

C'est effectivement un roman historique car le narrateur n'a jamais fait partie du 18e régiment d'infanterie et de la 6e division d'infanterie. Mais c'est bien écrit on a l'impression que le narrateur est en poste dans le régiment. Une belle plume. Un petit livre exhaustif, il se lit rapidement 200 pages c'est pas beaucoup. L'auteur a rencontré des membres du régiment, dont un, qui a été arrêté en 1944 et qui a vécu au Goulag. Il y a beaucoup de courtes histoires de personnes sur une page, de petites biographies rapidement lues. On apprend beaucoup de la ville de Rjev et de sa bataille en 1942, passablement méconnue. L'opération mars et enfin la bataille de Koursk. On apprend le bilan, tout le régiment, les hommes sont tous morts, ou presque. Beaucoup de cas de gelures. Ce qui est frappant, c'est le nombre de suicides face à l'adversaire, mais on ne le sait pas, on parle de disparus car personne ne les a vus. Enfin un détail. le livre est intéressant car il y en a peu de livres qui traitent du front de l'est. Le point négatif, les superlatifs et les adjectifs concernant l’héroïsme des protagonistes.

Obriansp2 - - 54 ans - 1 mars 2016