Parc sauvage
de Jacques Roubaud

critiqué par Aliénor, le 14 mars 2008
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Bof
L’histoire se déroule en 1942. Deux jeunes enfants d’une dizaine d’années, Dora et Jacques, sont recueillis dans une maison à la campagne. C’est une grande maison, où il y a déjà d’autres enfants, des jumeaux. Leur grand-père, Camillou, est celui qui héberge Dora et Jacques, en attendant leur passage en Espagne.

Ce livre est tout aussi court qu’il est dépourvu d’émotion, même lors de la conclusion de l’histoire qui se situe en 1992. Je n’ai donc pas grand-chose à en dire et je pense que je l’oublierai aussi vite que je l’ai lu.
paradis perdu 10 étoiles

J'ai été bien étonnée de voir que quelqu'un avait jugé ce livre "dépourvu d'émotion". Je le trouve bouleversant ! Evidemment tout est dans le non-dit : pour la petite fille juive et son compagnon réfugiés à la campagne, le parc sauvage est un paradis, les gens sont accueillants et bons, mais nous sommes en 1942 et une menace incertaine trouble sourdement le récit... La fin de l'histoire, pour être à peine suggérée, n'en est pas moins d'une violence insupportable : en une phrase, tout est dit, au détour du récit. Difficile d'être plus émouvant, en fait !

Laure - - 80 ans - 5 octobre 2018


Entre parenthèses : quelque chose comme le bonheur 10 étoiles

Quelque chose comme une parenthèse ensoleillée ; quelque chose qui, parmi les souvenirs d’enfance, pourrait passer pour du bonheur. Pour du bonheur s’il n’y avait pas la mère qui manque, pour Dora, la petite fille de dix ans dont on suit le parcours en cette fin d’été 1942, amenée par l’oncle Vlad à Sainte-Lucie, la propriété de Camillou, dans les Corbières. Sous la responsabilité tendre et bienveillante de ce faux grand-père, Dora retrouve là Jacques, un garçon de son âge, qui ne doit pas oublier qu’il s’« appelle Jacques, maintenant ». Tous deux, en attente d’un départ dont on parle peu – on sait juste que pour Dora et l’oncle Vlad, ce devrait être l’Espagne, quand ce sera possible –, vont partager les mêmes premières expériences, les mêmes jeux, les mêmes aventures et le Parc Sauvage à l’abandon, avec le Vieux Bassin, où ils pourront laisser le champ libre à leur imagination d’enfants. Ce serait du bonheur, sûrement, oui, s’il n’y avait pas cette attente, cette inquiétude dont on ne dit rien.
Parc Sauvage est un beau récit retenu, où les choses sont plus suggérées que dites. On devine la dimension autobiographique. Un bel épilogue, très sobre, cinquante ans après, ferme enfin la parenthèse au soleil, donne les dernières clés. Une manière de dire le prix du bonheur.

Feint - - 61 ans - 10 juin 2008