Comme une mère de Karine Reysset
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Déflagrations
Emilie est une jeune paumée, une gamine déboussolée qui accouche sous X puisqu’elle est incapable de faire face à cette maternité non désirée. Judith accouche le même jour, dans la même maternité, dans la même salle d’un enfant qui ne vivra pas. Après des années de grossesses inabouties. D'espoirs anéantis.
Désespérée, démolie, Judith enlève Léa, l’enfant d’Emilie. Elle sait qu’Emilie a de toute façon l’intention d’abandonner son enfant. Elle qui a tant d’amour en elle, tant d’amour à donner, à offrir, à déverser, à hurler..
Emilie, Judith, Léa. Deux femmes et une enfant. Trois vies, trois existences fragiles et ténues, vouées à des chemins séparés qui vont se croiser, se rencontrer, se retrouver, mêlées par un lien invisible et tenace, indissoluble.
Nous allons suivre ces deux femmes que tout oppose. Emilie l'écorchée, éraflée par la vie, et Judith, la femme cassée, qui sombre dans une torpeur mélancolique. Emilie retrouvera son enfant, tentera de se construire un avenir, elle n'est plus seule, elle a Léa ; mais Judith les retrouvera. Elle n'a plus rien, elle veut juste revoir, une dernière fois, cette enfant qu'elle a sérrée si fort, qu'elle a aimée avec désespoir.
Karine Reysset nous offre ici un récit à deux voix empreint de sensibilité et de délicatesse. Son récit est une marée montante d’amour et de baisers sucrés, ceux que l’on dépose sur les joues veloutées de nos enfants, un récit qui nous étreint de la chaleur de ce lien indescriptible, indestructible qui unit une mère et son enfant.
Elle raconte avec pudeur et respect la folie, l’effondrement, la destruction auxquels peut mener la perte d’un enfant. Judith va reporter sur Léa tout cet amour dont son cœur déborde violemment. Emilie, elle, se verra submergée par un sentiment qu’elle n’attendait pas, qu’elle rejetait, question de survie. L’arrachement brutal, imprévu, imprévisible, balaie ses intentions et les remplace par un amour insubmersible. Avec ses difficultés, ses doutes, ses peurs.
C’est un roman qui émeut, qui est joliment écrit, avec sensibilité et simplicité.
Et puis il y a Saint Malo, ses remparts, sa thalasso, son Sillon, on sent presque la brise marine et salée sur nos visages. On marche sur la plage ou les remparts, on sent les embruns, on entend les goélands...
Et les dernières pages, qui se lisent avec effroi, avidité, espoir, inquiétude, soulagement…
Les éditions
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Comme une mère [Texte imprimé] Karine Reysset
de Reysset, Karine
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879296050 ; 18,30 € ; 06/03/2008 ; 178 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (2)
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Mal de mères
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 22 mars 2015
La comparaison est difficile quand on a lu les témoignages de Anne-Dauphine Julliand (Deux petits pas sur le sable mouillé) ou de Agnès Ledig (Juste avant le bonheur). La larme semble un peu facile à mon goût, l'intrigue difficilement crédible et les scènes un peu trop larmoyantes.
Et même la visite touristique guidée de Saint-Malo et de sa célèbre plage du Sillon n'a pas apporté plus de crédibilité au roman.
L'écriture est fluide rendant la lecture rapide et facile. Un coup de cœur de ma bibliothécaire que je n'ai pas partagé. Deviendrais-je difficile ?
L'inépuisable souffrance féminine
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 8 avril 2008
Ces mères vont bien sûr continuer de s’entrecroiser, dans la reconstruction pour l’une, dans la dépression dramatique d’une quête impossible pour l’autre, et ce serait presque le banal d’un roman sans surprise (finalement, tout se déroule un peu comme dans un conte de fées) si ce n’était l’écriture souple, précise et juste de Karine Reysset.
C’est un livre qu’on lit d’une traite ou presque, et j’hésite encore entre le banal et le sublime. Simple, mais efficace. Magie des mots qui ne laissent pas indifférente une femme quand l’amour maternel est si bien décrit, drames de la vie qu’hélas bien souvent nous connaissons d’un peu trop près.
Il y a du Karine Fougeray dans ce roman (la maternité, St Malo), il y a du Véronique Olmi aussi (bord de mer), de belles références féminines sur la souffrance des mères.
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critique d'Amanda m pour un roman de Karine Reysset | 1 | Aria | 22 mars 2008 @ 18:56 |