L'amant russe
de Gilles Leroy

critiqué par Nance, le 18 mars 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
Chronique d'un amour interdit
L'amant russe raconte une histoire d’amour durant l’époque soviétique. Entre deux hommes. Ce n’était probablement pas la meilleure époque de tomber amoureux d’un autre gars, même si de nos jours, avec les discours homophobes (ou anti-sataniques selon du côté qu’on est) du maire actuel de Moscou, ça ne semble pas avoir tellement évolué. Je dois dire que je connais peu la Russie et l’ère soviétique, mais j’ai quand même compris le procès contre le communisme soviétique que l’auteur fait dans le livre. En tout cas... Le narrateur, un jeune français de seize ans, est en visite à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) et tombe amoureux d’un homme russe dès le premier regard. C’est le coup de foudre et c’est réciproque. Est-ce qu’ils vont réussir à vivre leur passion où les obstacles semblent s’accumuler devant eux?

« J’en voulais soudain à l'univers entier de ne pas m'avoir accordé le seul être que j'attendais. Je demandais si peu. C'était si peu en regard de ce que la planète arrange quotidiennement : mariages, familles, divorces... le gros oeuvre. Je ne demandais rien qui pût alourdir ni bouleverser le programme - juste un intermède. Disons: une nuit, perdue dans les milliards de nuits. »

C’est un roman qui se lit d’un trait. Des fois, j’ai trouvé les phrases trop longues ou avec une syntaxe étrange, mais pas au point de me faire déconnecter de l’histoire. L’écriture est subtile, on ne joue pas la carte du sensationnalisme. Ce qui est rafraîchissant quand on voit tous ces romans qui se font la compétition à qui sera le plus choquant ou explicite au point de ne pas laisser de place à l’imagination. Non ici c’est un roman axé sur les émotions du narrateur, ses espérances, ses impatiences, ses désirs, ses joies, ses déceptions... Son premier amour.

C’est un livre qui m’a beaucoup touché.
les attentes et leurs déceptions 9 étoiles

L'un des romans d'amour qui m'a le plus troublé. Par son sujet certes, mais surtout, comme le dit avec raison Prince Jean, pour sa sensualité, sa délicatesse. J'ajouterais la retenue et la qualité de l'écriture qui traduit merveilleusement les premiers émois amoureux et leur lot de doutes, de folles attentes, forcément déçues.
Si tout ce qu'écrit Gilles Leroy ne me touche pas, ce roman-ci vise droit dans le mille

B1p - - 51 ans - 6 avril 2008


aurores boréales 8 étoiles

Comme Nance, j'ai ete enthousiaste à la lecture de ce livre si fin, si sensuel, si délicat.
il me fut offert par ma mere ... qui a du goùt et l'esprit ouvert.
c'est cette qualité d'ecriture et cette sensibilité humaine qui m'a émue.
c'est un roman assez court où l'ambiance des nuits blanches de saint petersbourg est plus qu'un décors !

Prince jean - PARIS - 50 ans - 3 avril 2008