La Réserve de Russell Banks
( The Reserve)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Mais où est passé Banks ?
Il est de ces lieux splendides, préservés tant que faire se peut de la désastreuse présence humaine et de sa cohorte d’impacts destructeurs. C’est le cadre choisi par Russel Banks pour son nouveau roman, un roman classique, loin malheureusement d’égaler le souffle qui traverse ses œuvres précédentes.
Nous sommes en 1936, en bordure d’un lac des Adirondacks. Jordan Groves, peintre en vogue et donc riche, marié, à l’allure d’un Viking, est invité à une soirée donnée par un non moins célèbre neurochirurgien, soirée au cours de laquelle il rencontrera la fille de l’hôte, Vanessa Cole. Sa beauté et son mystère feront trébucher l’artiste et l’homme. Jordan est habitué aux aventures extraconjugales, sans qu’aucune d’entre elles ne lui laisse un quelconque sentiment de culpabilité : il est de ces hommes qui pensent que tromper la femme que l’on aime avec des maîtresses que l’on n’aime pas, et jamais deux fois avec la même, ne met pas la relation en péril. Bref, selon la logique de son tempérament, il aurait dû céder au charme de Vanessa, comme tant d’autres. Et pourtant, il lui oppose une farouche résistance car, et il va jusqu’à le lui dire en face, il pressent qu’elle ne représente que des ennuis.
Mais voilà que le neurochirurgien décède, occasion pour sa fille de frapper à la porte de Jordan, le sollicitant impérieusement pour réaliser une des dernières volontés de son père : répandre ses cendres dans le Second Lac des Adirondacks. Jordan possède en effet un avion et il lui suffirait de survoler le lac pour que Vanessa puisse, de manière tout à fait illégale cela s’entend, libérer le contenu de l’urne au-dessus de l’onde paisible. Bien sûr il commence par refuser, bien sûr il finit par céder. On ne me fera pas croire qu’au-delà de la loyauté d’une fille vis-à-vis de son père, il n’y avait pas également de l’habileté en Vanessa qui contourne ainsi la résistance de Jordan, l’impliquant dans sa vie, créant d’emblée avec lui une relation basée sur de l’exceptionnel. Banks amène le lecteur à se poser des questions sur la santé mentale de Vanessa dont le comportement de plus en plus insolite, voire dangereux, pourrait être révélateur de troubles préoccupants.
Au même moment, nous apprenons que la femme de Jordan, la très belle Alicia, n’est pas exempte de tout faux-pas. Elle trompe en effet Jordan avec un guide du coin, plusieurs fois par semaine.
On ne peut pas dire que Banks donne dans le mélo, ce serait exagéré. Mais je regrette la pauvreté du sujet : folle, pas folle, Vanessa ? Jordan finira-t-il par culbuter Vanessa ? Alicia avouera-t-elle son infidélité à son mari ? D’autres éléments que je ne peux révéler sous peine d’en dire trop étoffent le récit, mais ne suffisent ni à le rendre crédible ni à en faire un livre majeur. Moi qui adore Banks, j’ai été d’autant plus déçue par son style qui se fait ici banal. J’ai même trouvé certains dialogues mauvais, complètement « à côté ». Serait-ce moi qui suis passée « à côté » du livre ? Franchement, ça me soulagerait ! Vite, que d’autres critiquent « La Réserve », démontrent que j’ai tort et que le génie de Banks est intact !
Les éditions
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La Réserve [Texte imprimé], roman Russell Banks traduit de l'américain par Pierre Furlan
de Banks, Russell Furlan, Pierre (Traducteur)
Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
ISBN : 9782742773930 ; 12,64 € ; 28/02/2008 ; 379 p. ; Broché -
La réserve [Texte imprimé], roman Russell Banks traduit de l'américain par Pierre Furlan
de Banks, Russell Furlan, Pierre (Traducteur)
Actes Sud / Babel
ISBN : 9782742785582 ; 9,20 € ; 03/10/2009 ; 384 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (15)
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L'ombre du zeppelin.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 12 juillet 2016
Les principaux acteurs de ce roman sont quatre :
- Jordan Groves, riche artiste déjanté qui se promène à bord de son avion. Affamé, avide de tout. On le dit communiste.
- Alicia, son épouse, jolie mais désabusée, mangée par cet homme fantasque qui la trompe gaiement avec tous les jupons qu'il croise.
- Vanessa Cole. Jeune, belle et riche. On dit d'elle qu'elle est un peu folle. Sans doute trop libre pour l'époque. Elle est submergée par ses doutes et ses peurs.
- Hubert St Germain, celui qui ne sait pas et se laisse porter.
Là-bas, loin de ce paradis, le zeppelin Hindenburg, décoré de ses drôles de croix relie l'Amérique à l'Europe.
Le monde devient soudain si petit.
J'ai trouvé ce livre extraordinaire et je me sens de plus en plus attiré par la littérature américaine. Il les vrai que les auteurs français sont vraiment trop nombrilistes pour moi.
Lobotomie
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 7 mars 2014
L'écriture est agréable.
Personnages principaux:
Jordan Groves, artiste peintre, voyageur et séducteur.
Vanessa Cole, fille d'un neurochirurgien (père de la "lobotomie"), folle ou pas folle?
Alicia Groves, femme du peintre, et bien plus......
Hubert St. Germain, garde pèche/chasse et amant......
Evelyn Cole, mère de Vanessa.
Lieu magique:
"La Réserve" situé sur les bords du lac des Adirondacks, au Nord-Est de l'état de New York.
Tout cela se passe en 1936 sous fond de guerre d'Espagne, avec un parfum d'Hemingway et de Dos Passos.
Existentiel
Critique de Anonyme12 (, Inscrite le 27 février 2010, 14 ans) - 19 décembre 2013
Déjà subjuguée par la force d" American Darling" , qui portait sur le militantisme et ses désillusions, j'ai été emportée , là encore, par le style magistral et les très beaux paysages... on ne se refait pas !
J'ai bien aimé l'héroïne principale, Vanessa, un peu "déjantée", instable prédatrice, belle. Elle s'intéresse à Jordan , peintre reconnu autant pour son talent que pour ses opinions politiques de gauche. Il fait une arrivée fracassante , à bord de son hydravion, dans la vie de Vanessa.
La rencontre de ces deux là est un coup du destin. Ce roman a la dimension d'une tragédie , et je rejoins la critique de Fa, en tous points. Il manquerait un peu d'approfondissement.
Sans vouloir dévoiler toute l'histoire, un petit mot sur la mère de Vanessa qui a interné sa fille dans un asile psychiatrique. Je trouve qu'elle surplombe les sentiments et les aveux des jeunes gens, elle est l'ombre qui plane sur Vanessa , comme le ballon dirigeable de l'Allemagne nazie volant au-dessus des têtes, signifiant l'époque troublée dans laquelle se meuvent les personnages. Evelyn craint-elle pour la renommée, l'héritage familial ?
Délivrés du poids du passé , et bravant les interdits, les amants vont être sauvés, une rédemption ?
Il y a beaucoup d'humanité dans ce roman, de l'humour (le père est toujours présent, dans cette urne...) de bons passages tout le long , abordant le thème de l'attente amoureuse, comme la lettre d'une amoureuse déposée en secret dans une boite aux lettres.
Pour moi, force est de reconnaître que l'amour, la liberté permettent de dépasser les contingences, la filiation, le pouvoir ou l"hérédité, même si l'on est toujours produit de son milieu.
Un grand roman et des personnages attachants, un très bon moment de lecture.
le chaînon manquant … ?
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 15 décembre 2010
C’est très bien écrit, il y a un souci de la vraisemblance total, un respect de la psychologie tout aussi total, et une histoire sacrément forte qui nous emporte dans l’avant-seconde guerre mondiale, en 1936.
« Il frappa ses bottes contre le sol et dit bonjour à la femme avant de se tourner vers les autres, plus loin, et de leur adresser un signe de main vaguement amical. Il commença à se diriger vers eux.
« Qui êtes-vous ? » demanda la femme. Elle avait une voix grave et rauque, une voix de fumeuse.
Il se retourna vers elle et sourit. « Jordan Groves. De Petersburg. Et vous-même ? »
- Je ne suis pas sûre que vous ayez le droit de venir ici en avion, dit-elle.
- Moi non plus. C’est votre père qui m’a invité. Lui et moi, nous nous sommes rencontrés dans le train, l’autre jour, en remontant de New York.
- Alors vous savez qui je suis.
- Oui. Mes excuses. Il eut un instant d’hésitation. « Vous êtes Vanessa … »
- Von Heidenstamm.
- Von Heidenstamm. Née … Cole.
- C’est ça. Et vous êtes Jordan …
- Groves.
- Le célèbre artiste.
- C’est ce qu’on dit.
- Né ?
- Groves.
- Eh bien, quelle histoire ! Elle s’avança et, tout sourire, passa son bras sous celui de Jordan Groves pour le mener vers les autres. Ceux-ci avaient attendu le visiteur au bord du lac jusqu’à ce que Vanessa leur donne l’impression de s’en emparer, puis ils s’étaient éloignés du lac presque plongé dans l’obscurité et remontaient tranquillement le talus bordé de pins pour rejoindre la maison. »
Jordan Groves, donc, est un artiste peintre à la renommée naissante, vivant près de la nature dans les Adirondacks, cette région sauvage au nord-est des USA à la frontière canadienne. En avance sur son temps, il pilote l’un des premiers hydravions de la contrée. C’est avec cet hydravion qu’il se rend dans « la réserve », un espace naturel réservé à quelques millionnaires privilégiés, à l’invitation du Docteur Cole, neurobiologiste réputé. Il est venu afin de donner son avis sur quelques toiles détenues dans son chalet de la réserve par le Docteur Cole. C’est là qu’il va faire la première rencontre de Vanessa (l’extrait ci-dessus), la fille électrique, excentrique et passablement déjantée de son hôte. Ses frasques et deux mariages rapidement stoppés ont déjà contribué à établir sa réputation. Jordan Cole, bien installé dans la vie, heureux dans son couple avec deux enfants, pourtant prévenu, va tomber dans les rêts de la prédatrice. Prédatrice ? Bon, c’est plus compliqué que cela !
C’est que Russell Banks ne se contente pas de personnages et de situations stéréotypées. Personne n’est simplement que noir ou blanc. Il va en profiter pour aborder de nombreux thèmes, entre la passion irrépressible, la jalousie, la psychologie particulière des artistes, le fossé creusé déjà à l’époque aux USA entre très riches et plèbe, …
Un bonheur de lecture et d’intelligence, Russell Banks dans sa grandeur.
Moi, j'ai bien aimé
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 10 décembre 2010
Le roman manque d'ampleur, d'ambition serais-je tenté de dire, notamment dans le développement de l'histoire, (on se doute très vite que quelque chose de tragique va arriver à la mère de Vanessa) et des personnages (on sait p. ex. dès leur première rencontre que le jeu de séduction entre Jordan et Vanessa finira tôt ou tard de la manière la plus classique qui soit)...
Mais bon, la très belle et très fluide écriture de l'auteur américain aide à faire passer le tout, sans trop d'ennui et comme toujours, on retrouve ici le grand chroniqueur de l'Amérique qu'est Russell BANKS, avec ses personnages brûlés par la honte (Alicia, Hubert...) ou la colère (Vanessa...).
Pour finir en tous cas je dois dire j'ai bien aimé, et que ce livre constitue certainement une très bonne introduction à l' œuvre de Russell BANKS.
Une déception
Critique de Guermantes (Bruxelles, Inscrit le 18 mars 2005, 77 ans) - 1 mars 2010
Reste que l'intrigue est habilement menée ce qui permet au lecteur de surmonter quelque peu son désenchantement et de poursuivre sa lecture jusqu'à son terme. Assez peut-être pour me donner l'envie de découvrir un autre livre du même auteur.
Pas si mal (2)
Critique de Pepe (, Inscrite le 18 février 2008, 43 ans) - 5 novembre 2008
Je comprends que les adeptes, si vraiment ses autres oeuvres sont passionnantes aient pu être déçus... mais pris comme ça, sans contexte si je puis dire, c'est un bon roman.
J'ai aimé, mais pas adoré
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 21 août 2008
Comme d'autres lecteurs, je relèverai la qualité de la description du décor : la nature brute préservée au sein d'une réserve naturelle.
J'ai trouvé les personnages passionnants surtout par leurs failles et leurs imperfections. Vanessa a un côté fascinant, en ce qu'on ignore finalement si elle est vraiment folle ou si elle feint de l'être, un peu comme Hamlet?
Par contre, j'ai trouvé qu'il manquait un petit quelque chose, on reste finalement un peu sur sa faim. Les personnages auraient gagné à être approfondis, les relations entre eux explorées, et finalement le passé trouble de Vanessa éclairci.
Je suis déçue
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 30 juin 2008
Alors pourquoi la magie n'a-t-elle pas opéré sur moi ? Simplement je pense car je n'ai pas cru à ces histoires d'amour croisées qui sont apparemment romantiques sans l'être. L'intrigue se situe dans l'Amérique des années 30, et le héros, Jordan Groves, est un artiste peintre rude et volage, dont la femme Alicia, esseulée et malheureuse, s'est réfugiée dans les bras d'un garde forestier. Jordan, lui, va faire la connaissance de Vanessa Cole, femme jeune et belle en apparence futile, mais qui se tient en fait en équilibre aux portes de la folie. Et elle va entraîner les deux hommes dans sa névrose.
En résumé j'ai trouvé cette histoire trop facile, sans véritable surprise. J'aurais préféré que Banks aille plus loin dans la noirceur. De ce fait je ne me suis pas attachée aux personnages, pas plus qu'au style de l'auteur fait de longues phrases sinueuses. Pourtant Russell Banks connaît un grand succès et son talent est unanimement reconnu. Mais je suis restée hermétique. Peut-être devrais-je essayer de lire un autre roman de lui, mais sincèrement celui-ci ne m'en a pas donné envie.
Carte postale
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 15 avril 2008
Mais que le scénario est raté. Et du coup la mise en scène aussi.
Le scénario est raté parce que l’histoire est trop artificielle. Une obscure histoire de famille que l’on découvre petit à petit, un destin brisé par un père abusif, un secret soigneusement enfoui qui surgit des années plus tard menant la fille à la folie. A peine esquissé, le soi-disant traumatisme est trop vaguement évoqué pour être crédible. Une histoire d’amour, de haine, de rancoeur où tout s'imbrique tant bien que mal et donne une intrigue qui manque de liant.
A part cette magnifique carte postale, le tout est bâclé, parsemé de références à des personnages historiques (Hemingway), de quelques références historiques aussi (la guerre civile en Espagne, Franco, l'apparition du nazisme, le dirigeable d'Hindenburg). Russel Banks a intercalé quelques courts chapitres qui révèlent ce que les personnages deviendront plus tard, tranchent le récit, embrouillent l’intrigue et finalement la desservent en révélant rapidement ce qu’il adviendra de Vanessa et Jordan. J'aurais sans doute préféré un roman qui soit davantage ancré dans le contexte historique. Ici, il est à peine effleuré. A-t-il voulu légitimer et épaissir un roman à l'intrigue trop mince ?
L’idée de départ était bonne. Le lieu, l’époque, les personnages, la scission entre riches oisifs et la vie des pionniers des Adirondacks, le rapport des nantis à l’art, une jeune femme belle et envoûtante, un peintre engagé… je regrette que le tout ait été traité de façon aussi floue, sans réelle profondeur. Les ingrédients d'un bonne recette, mais une cuisson ratée.
Pas si mal
Critique de Philduch (Aix en Provence, Inscrit le 17 février 2006, 57 ans) - 8 avril 2008
C'est quand même bien écrit et bien construit, et dans la moyenne, largement supérieur à ce qui se publie par ailleurs...
du contre-plaqué
Critique de Erbil (, Inscrite le 7 avril 2008, 65 ans) - 7 avril 2008
Et Russel Banks peu sûr lui-même (?) de son histoire l'a fait croiser la Grande Histoire . Ses héros se mêlent à divers moments du roman à de grandes figures de la littérature (Dos Passos , Hemingway ...) cela donne des passages plaqués , tels cheveux sur la soupe et cela ne contribue pas à faire un grand livre !
Ah dommage !
Plus que "réservée"
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 7 avril 2008
Banks est l'un de mes auteurs préférés et tout spécialement : De beaux lendemains, Affliction, Continents à la dérive, American darling, L'ange sur le toit (nouvelles) et dans une moindre mesure Sous le règne de Bone.
Les livres précédents de Banks sont vraiment grandioses. C'est à lui que je dois quelques-unes de mes plus belles découvertes littéraires. C'est l'un des rares écrivains qui parvienne à me remuer et je lui vouais une quasi vénération. Et voilà, la statue est tombée, ça m'apprendra à être aussi passionnée dans mes lectures.
La photo de couverture de La Réserve est belle, mystérieuse aussi, elle intrigue. Bon eh bien, c'est la seule chose qui soit intéressante dans ce livre, voilà c'est dit, à part peut-être la description du Zeppelin...
Les prétendus héros que sont Vanessa Cole et Jordan Groves sont falots, caricaturaux, vides et vains, irritants, inconsistants. On n'y croit jamais. Vanessa Cole est un semi-avatar de Zelda Fitzgerald , une mondaine friquée absolument sans aucun intérêt littéraire.
Banks émaille son livre des rencontres de ses personnages avec des personnes ayant réellement existé : Hemingway, Dos Passos… En tout point inutile et ça n'ajoute absolument rien à ce qui voudrait être un roman.
L'histoire se traîne, crapahute péniblement, tousse, s'arrête, se répète, ennuie. On dirait que Russel Banks cherche une issue pour donner un peu de consistance à ses personnages. Il essaie bien d'introduire une petite histoire d'abus d'enfant mais on n'y croit jamais vraiment.
Le personnage de Hubert St. Germain est une resucée du héros d'Affliction : Wade Whitehouse et de l'amant de Lady Chatterley.
Pour amateurs d'aviation peut-être : on y a droit en effet à la description de différents types d'avions. Une bluette indigne de Banks, un mauvais roman de gare que je veux bien donner, oui donner à qui le veut. Par moments, je me demandais si c'était vraiment lui qui avait écrit ça.
Je ne comprends pas comment il a pu se compromettre à produire un navet pareil.
Je suis fâchée sur Russel Banks, je suis fâchée sur Hubert Nyssen qui a publié ce truc.
Ma rage est à la mesure de ma déception.
Voilà , je lui mets 0.5 parce que je ne peux mettre moins.
Pas tellement d'accord...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 4 avril 2008
Je n'y ai jamais trouvé le souffle de Russell Banks, sa révolte contre un système, son acidité. Ici, juste de l'ironie, de la moquerie tant ce monde est factice et vain.
On se demande tout simplement comment ces personnages vont se sortir de cette histoire et pas grand chose de plus. Ici, juste des personnages ridicules comme Cole et ses copains et, pire encore, le directeur de la réserve. Ils sont bien cons dans leur ghetto de riches... Typiquement Américain comme esprit d'ailleurs.
Seule Alicia m'a semblé vraie.
Tout cela m'a semblé léger, très léger, par rapport au reste de l'oeuvre de Russell Banks. J'espère que la prochaine fois il nous servira quelque chose de plus consistant !...
malgré
Critique de Peuta (GRENOBLE, Inscrit le 25 juillet 2005, 49 ans) - 3 avril 2008
galerie d'un petit monde renfermé sur lui-même, malgré les fausses bonnes intentions (la guerre d'Espagne, l'amour, la recherche d'une identité faussement volée...)
l'écart entre ces dialogues limites "roman photo" et cette dégénérescence d'un monde inutile, sa décomposition, m'a plutôt captivé. ce roman m'a fait penser à l'excellent A moi pour toujours de Laura Kasischke. Les apparences, les apparences... et derrière tout ça : une morale ultra conservatrice, la peur des autres... la vie en caserne ! jusqu'à ce que tout vole en éclat !
brr... moi ça me va. russel banks en fausse baisse de forme, je pense. mais je veux bien comprendre que ça puisse laisser perplexe...
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Faut pas pousser mémé dans les orties tout de même! | 34 | Philduch | 18 avril 2008 @ 09:44 |