Les mots pour le dire de Marie Cardinal

Les mots pour le dire de Marie Cardinal

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie

Critiqué par Bluewitch, le 11 octobre 2001 (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 866ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 336  (depuis Novembre 2007)

… ou le miracle d'une psychanalyse

Marie en a vu bien des médecins avant d'arriver dans l’impasse pour y rencontrer ce petit homme brun, dernier recours à sa détresse. Il est psychanalyste. Elle est désespérée.
Depuis des années, Marie souffre d'une perte quasi constante de sang. Les gynécologues sont restés impuissants face à ce mal étrange et, avec eux, maints spécialistes.
Complètement renfermée, elle n'ose plus sortir ni voir personne, l'angoisse est omniprésente. Sans y croire vraiment mais sans autre choix que de lui confier son destin, Marie se tourne vers la psychanalyse. Le chemin sera long, les obstacles nombreux mais ce sera là la réponse salvatrice à toutes ses questions.
Difficile de s'imaginer que cette histoire est véridique et, pourtant, elle l’est bel et bien. Ce témoignage d'une force qui vous ébranle laisse pantois. On se sent voyeur, plongés au sein même des aspects les plus intimes de la vie d'une femme en souffrance. La puissance des mots est indéniable dans ce texte bouleversant, éprouvant mais qui trahit à la fois une Femme avec un grand « F » et un auteur qui connaît le moyen de nous atteindre profondément.
Un superbe roman qui nous retourne, nous laissant troublé devant la force qu’a nécessité un tel témoignage.

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Donner son sang pour apprendre à vivre.

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 16 janvier 2015

Peut-on vivre en balayant du revers de main les liens qui doivent unir une fille à sa mère ? On peut haïr démesurément sa génitrice, mais on ne peut s’en débarrasser. C’est un spectre qui suit sans défaillir les rejetons, en l’occurrence Marie Cardinal, Une Française mariée à un Québécois que l’on croisait souvent dans les rues de Montréal.

La filiation se doit d’être assumée pour vivre en paix. Guy Corneau, un psychanalyste jungien, attribue même son cancer à sa mauvaise relation avec son père. La maladie est le tribut à payer quand les liens parentaux sont boiteux. Le roman de Marie Cardinal illustre toutes les souffrances qu’il lui a fallu endurer pour l’absence de ses liens maternels. Même si toutes les raisons du monde peuvent justifier les rejets filiaux, il n’en reste pas moins qu’ils mettent en péril la santé mentale de ceux qui subissent une telle situation. Ça me rend malade, entend-on parfois. Et c’est la pure vérité. Marie Cardinal l’a éprouvée à ses dépens par de constantes menstruations.

Ce qui fait la beauté de ce roman, c’est l’authenticité de l’écriture. Pas de pudeur ni de honte. L’auteure raconte les faits comme elle les a vécus. Et même si l’œuvre remonte à des décennies, elle n’a pas vieilli d’un iota.

Sur la santé mentale

8 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 16 janvier 2015

J'ai été attirée par le titre qui présente si bien le propos du livre. Tout au long du récit, on suit une femme en psychanalyse qui cherche à mettre des mots sur le profond mal-être qui l'habite. On est amené au cœur d'une angoisse sans nom, aussi appelée la "chose", qui a plongé cette femme dans les abysses de la maladie mentale. Sa vie est passée sous la loupe avec toujours, cette propension à trouver les mots justes pour parler de son histoire et de son sentiment. D'une qualité littéraire indéniable, ce récit a su absorber toute mon attention. À lire!

Des maux pour le dire ...

9 étoiles

Critique de Tidikee (, Inscrit le 23 avril 2010, 68 ans) - 17 mai 2010

La souffrance et le développement personnels dans tout ce qu'ils ont de dur, de vrai, de poignant ...
Un récit, un parcours, ...
À lire, vraiment

L’impasse où tout commence

9 étoiles

Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 25 août 2006

C’est l’histoire d’une maladie incompréhensible : depuis son mariage, Marie perd son sang. Ses règles, d’abord abondantes, se sont transformées en un flot continu que les analyses médicales ne peuvent expliquer. Une crue dévastatrice qui la reclue petit à petit chez elle, l’enferme dans sa salle de bains, la restreint à ce mètre carré d’un blanc aseptisé qui sépare la baignoire des toilettes. Des sueurs froides, une pression grandissante au niveau de son coeur et de ses poumons, Marie, assaillie de crises d’angoisse de plus en plus violentes se meurt, s’enfonce dans la folie.
C’est l’histoire d’une impasse, celle de sa vie ou celle où elle va se rendre pendant sept ans, au bout d’une ruelle, pour comprendre ce que les cliniciens n’ont pas pu lui expliquer. Devant le psychanalyste, Marie expose ses symptômes et la folie qui la dévore. Mais l’homme ne veut rien savoir des saignements, des angoisses. Ce qu’il veut entendre c’est ce que la jeune femme a à dire derrière cet écran de désordre physique. Il veut entendre ce qui a fait de cette femme cette Chose, comme elle le dit elle-même, ce paquet de chairs qui se bouffe de l’intérieur.
Les raisons, les causes, inconnues le plus souvent de Marie elle-même, vont surgir au cours de sept années d’analyse. En parlant de son enfance en Algérie et surtout de sa mère bigote et froide, Marie prend conscience de cette éducation sans amour mais surtout sans conscience d’elle-même. Elle va comprendre, en les mettant en mots, les comportements malsains développés par cette mère qui fut sans aucun doute très maladroite avec elle. Mais surtout, elle va commencer à « digérer » cette déclaration, lancée par sa mère dans une conversation qu’elle avait eu enfant avec elle, cette révélation qui ne fut même pas un aveu de sa part, ce que Marie appellera « la saloperie de ma mère ».
C’est l’histoire d’une naissance, de celle de Marie, née à plus de trente ans au bout d’une ruelle, mariée et mère comblée.
Ce livre m’avait été conseillé au lycée, par mon professeur de philo. Je l’ai lu récemment, en quelques jours. C’est un témoignage passionnant où la jeune femme décrit sans tabou l’enfance qui l’a conduite à la maladie, mais aussi et surtout son combat, son apprentissage d’elle-même, sa naissance. La psychanalyse n’a pas guéri Marie, elle lui a appris à vivre, et c’est armée de cet outil qu’elle quitte l’impasse où sa vie a commencé.

Un témoignage touchant

8 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 26 septembre 2005

Un témoignage d’un être au bord du gouffre, très touchant, passionnant, une belle écriture.

Des mots et des maux

8 étoiles

Critique de FéeClo (Brabant wallon, Inscrite le 12 février 2004, 48 ans) - 8 juillet 2005

J'ai lu ce livre quand j'avais 16 ou 17 ans, et je garde encore aujourd'hui le souvenir de certains passages très précis.

C'est un texte dans lequel les mots ont toute leur puissance, les mots non dits, les mots mal dits, les mots trop entendus, les mots mal entendus... tous ces mots qui laissent des traces, qui créent les maux.

Une amie en psychanalyse m'a expliqué qu'elle le relisait aujourd'hui et que ça l'aidait à comprendre son propre cheminement psychanalytique. Pas étonnant: c'est l'histoire d'une femme comme tant d'autres, une femme qui voudrait mieux se comprendre pour mieux vivre.

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