Une gourmandise
de Muriel Barbery

critiqué par Lolita, le 17 avril 2008
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Sur ma faim...
Dans le sombre d'une chambre, un homme alité, s'éteint. Cet homme est le plus grand critique gastronomique du monde, il a fait et défait à lui tout seul des réputations. Pourtant, aujourd'hui, il rend son tablier, tire sa révérence, aucun regret, sauf, celui peut-être de ne pas retrouver une sensation, une saveur oubliée... Le fil rouge de ce roman est la quête de cette saveur qu'il tente de retrouver avant sa dernière heure....

Premier livre de Muriel Barbery, j'ai été un peu déçue. D'abord, je m'attendais à une profusion de saveurs, de mots qui donnent l'eau à la bouche... on ne devine pas les mets, les fumets et les épices.
Ensuite, quelle confusion dans les personnages, chacun y va de son opinion, concept intéressant, mais on ne sait plus qui est qui. (J'ai quand même compris quand le chien parlait !) Ce qui explique certainement que je trouve la narration un peu confuse. Il n'y a ni fluidité, ni légèreté, du coup on décroche facilement. Quel dommage !
Dernier point, je trouve intéressant de faire parler les personnages qui se succèdent, mais la psychologie aurait mérité d'être plus approfondie. On devine seulement.

Cette première oeuvre qui s'annonce quand même prometteuse pour la suite mérite ces 3.5 étoiles en guise d'encouragement !
savoureux mais indigeste 6 étoiles

Critique gastronomique, célébré dans le monde entier, il va mourir dans son immeuble haussmannien de la rue de Grenelle à Paris. Dans la journée précédant sa mort annoncée il fait son examen de conscience et exprime un dernier souhait. Lui qui a fait et défait les plus grands chefs cuisiniers, il avoue, enfin, sa passion de toujours pour… la malbouffe ! Un sachet de chouquettes de supermarché, bien collantes dans leur emballage plastique, voilà l’eau qui lui vient à la bouche, et lui fait retrouver ses saveurs d’enfant, au sortir de l’école. La tendre ironie au cœur de ce premier roman, portant un regard incisif sur ces puissants dont le seul véritable plaisir est de voir ramper nous autres cloportes, est malheureusement diluée dans une enfilade de phrases alambiquées sur les saveurs diverses et variées qu’évoque la "grande" cuisine. L’influence de Proust, revendiquée par l’auteure, irait-elle jusqu’à identifier son héros au baron de Charlus, ce personnage central d’"À la recherche du temps perdu", masquant son attrait intime pour la vulgarité derrière le plus extrême raffinement ? Et si l’auteure elle-même était victime de ce dédoublement et nous dévoilait ainsi sa véritable personnalité ? Reste à son actif une très belle utilisation de la langue française, qu’elle a su d’ailleurs mettre à profit dans le reste de son œuvre, d’une tout autre qualité.

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 18 avril 2023


Charmant 8 étoiles

Je n'ai pas lu l'Elégance du Hérisson, je ne ferai donc pas de comparaison :)
Ce roman est charmant. Le style est... beau et délicieux, le vocabulaire riche et plein de saveurs.
Outre la recherche du dernier goût que le gastronome en fin de vie cherche à retrouver, il y aussi, en toile de fond, une réflexion sur la mort et les sentiments des proches du futur défunt.
Parce qu'il doit mourir, doit-on supprimer toute rancœur à son égard ou au contraire le haïr jusqu'à la fin ? Et que penser de sa vie et de ses rapports avec ses proches lorsqu'il se souvient enfin de cette saveur tant désirée ? Troublant...

MEISATSUKI - - 48 ans - 11 novembre 2010


Entre deux eaux... 7 étoiles

Quelques minutes après avoir refermé "Une gourmandise", je livre moi aussi mon avis. Comme beaucoup, j'ai fait la connaissance de Muriel Barbery à la lecture de "L'élégance du hérisson" qui m'avait beaucoup plu. Je pensais retrouver le plaisir que j'avais eu à la lecture du premier mais celui-ci m'a un peu déçue... En effet, la recherche du narrateur d'une saveur oubliée qui guide tout le récit m'a parut un peu tirer en longueur. De plus, à côté de cette quête, toute une succession de personnages nous font partager les sentiments qu'ils éprouvent à l'égard de cet homme qui a croisé, marqué ou détruit leur vie et il m'a fallu un certain temps au début de ma lecture avant de pouvoir identifier qui était qui.
Malgré ces réserves, je dois souligner les qualités d'écriture de Barbery surtout en ce qui concerne les descriptions des mets auxquels repense le narrateur et qui, parfois, en donneraient l'eau à la bouche!

Camomille - - 33 ans - 26 septembre 2010


Franchement déçue 5 étoiles

Oui j'aime la nourriture. Oui ce livre recèle de petits passages gourmands, mettant l'eau à la bouche. Mais ce fut tout l'intérêt que ce livre m'a apporté. Je me suis mélangé les pinceaux avec les personnages, ne comprenant pas à quoi les prénoms entre parenthèses correspondaient... Complètement paumée... La fin est intéressante, mais honnêtement j'étais un peu pressée de le terminer car mon engouement à le lire a vite disparu... Heureusement d'autres personnes ont apprécié cette lecture. Ce bouquin ne devait pas être fait pour moi j'imagine...

Kreen78 - Limours - 46 ans - 30 octobre 2009


les choses les plus simples sont les meilleures... 7 étoiles

j'ai lu ce premier livre de M.B après son deuxième, comme beaucoup de monde à mon avis... je l'ai regretté!
en effet on trouve ( et non pas "on retrouve"!) certains personnages qui ont fait le succès de "l'élégance du hérisson".
j'ai encore une fois beaucoup aimé son style... oui, vraiment mes papilles ont salivé tant par la description des mets (limite elle m'a donné faim!!), que par celle du héros et des autres personnages qui le décrivent.. assez violemment d'ailleurs.
ce héros que l'on sent presque repenti sur la fin!!!
et oui y a une morale!
Bref, à partir de pas grand chose M.B m'a tenu en haleine jusqu'à la fin!!
Qui n'aime pas la bonne chère n y trouvera pas grand intérêt!
les autres dégusteront...

Richread91 - - 50 ans - 18 mai 2009


Un bon livre mais un peu répétitif... 7 étoiles

L'idée est excellente, les descriptions donnent (parfois) l'eau à la bouche, et les passages où les autres parlent de notre critique sont délectables.
Mais le livre est un immuable recommencement, bouffe-autre personnage-bouffe-autre personnage... La lassitude pointe son nez à certains moments!

Une bonne lecture néanmoins, que je conseille !!

Soldatdeplomb4 - Nancy - 35 ans - 23 septembre 2008


Un portrait plutôt qu'un menu 8 étoiles

Le titre et le résumé sommaire dissimulent le portrait psychologique qu'est avant tout ce roman. Il est original, change parfois de narrateur, comme dans l'Elégance du hérisson.
Cet homme mourant recherche le souvenir d'un goût connu dans l'enfance. S'en rappellera-t-il à temps ?
Ce livre porte en réalité sur le souvenir, le temps qui passe, l'importance de ses jeunes années, les descriptions gastronomiques n'étant que secondaires. Et je comprends que cela puisse faire naître un quiproquo, voire une déception, d'autant plus qu'elles ne sont pas forcément transcendantes, et qu'il y est principalement fait l'apologie des mets simples, ce qui ne manque évidemment pas d'intérêt ; mais il est vrai qu'on pouvait attendre autre chose : je comprends donc le désarroi exprimé précédemment.

Mais ce roman court est néanmoins rempli de sensations, et d'une assez grande sensibilité, même s'il ne contient pas celle de l'Elégance du hérisson.

Veneziano - Paris - 46 ans - 27 août 2008


un livre succulent 10 étoiles

Comme beaucoup de lecteurs, j'ai découvert Muriel Barbery par son second roman "l'élégance du hérisson", mais je trouve son premier roman formidable, il est rare de trouver une telle écriture dès le premier livre, le style est présent, j'ai salivé à plusieurs reprise en lisant ce roman, quand elle parle des sashimis notamment, et l'écriture est aussi très sensuelle.

De plus on retrouve des personnages comme Renée la concierge d'un immeuble bourgeois rue Grenelle, et aussi le personnage central du livre, les fondations de l'élégance du Hérisson sont là.

C'est un réel bonheur de lire Muriel Barbery très grand auteur français et en deux livres seulement vivement les autres romans, et pour les lecteurs un grand moment de lecture.

Dudule - Orléans - - ans - 30 mai 2008


Goût amer 5 étoiles

Ayant déjà lu "L'élégance du Hérisson" je m'attendais à une oeuvre délectable,ce fut plutôt amer.
Je rejoins la critique précédente, faire apparaître les différents points de vue des personnages, me semblait être une bonne idée mais malheureusement cela s'est révélé être très déroutant, je ne savais plus qui était qui.
On retrouve la belle plume de l'auteur, mais cette abondance d'amour pour la gastronomie ne m'a pas touchée, il n'y a guère que le chapitre sur le chien et son féroce appétit qui m'aie passionné.
Peut-être les amoureux de la gastronomie seront enthousiasmés par ce livre, je laisse cet espoir car la plume de Muriel Barbery reste touchante.

Soleada - - 35 ans - 19 avril 2008