La Tête des autres de Marcel Aymé
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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Ca fait réfléchir sur la société et sur l'individu
Cette pièce de Marcel Aymé est un violent réquisitoire contre la peine de mort (écrit en 1952 !) et contre les agissements entremêlés de la justice et du pouvoir.
Pourtant aucun manichéisme dans cette oeuvre. Comme toujours avec l'auteur tous les personnages ont des côtés attachants (même les plus abjects) et obscurs (même les plus positifs).
Il est impossible d'extraire toutes les citations pleines de sens tellement il y en a.
Et le miracle c'est que cette pièce malgré sa noirceur est un chef d'oeuvre d'humour et d'ironie ! Là encore c'est la signature du maître !
Marcel Aymé a remanié sa pièce en 1956 en changeant notamment totalement le quatrième et dernier acte. Les deux versions sont à lire et leurs significations légèrement différentes s'enrichissent mutuellement.
On comprend que cette pièce ait fait un tel scandale à l'époque chez les "bien-pensants". Elle doit être une des principales raisons pour lesquelles Marcel Aymé a été tenu à l'écart des "institutions" (et notamment de l'institution littéraire) ce qui lui vaut d'être oublié des manuels littéraires...
Les éditions
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La tête des autres [Texte imprimé], pièce en quatre actes
de Aymé, Marcel
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253006152 ; 5,70 € ; 01/01/1986 ; 175 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (4)
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« La Tête des autres » et celle de Marcel Aymé
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 22 novembre 2011
Donc le procureur Maillard, après un long réquisitoire, vient d'obtenir la tête d'un jeune musicien de Jazz idéaliste, une autre décollation à son actif car le bougre est spécialiste de l'envoi à la « bascule fatale » des condamnés. Il est porté en triomphe par sa famille et ses amis comme un toreador qui vient de mettre à mort un bovidé qui ne lui avait rien fait. Il est pourtant soucieux. Le jeune condamné lui apparaît d'ailleurs pour clamer son innocence avant de s'enfuir à nouveau, il avait passé la nuit avec la maîtresse du procureur. Celui-ci, Valorin, sorte de hérault d'une justice idéale et idéaliste, sera malgré tout ingrat avec cette femme estimant qu'il ne lui doit rien. Les magistrats tremblants et soumis iront demander un échange d'innocents à condamner à l'omnidirigeant (président ? Roi ? on ne sait pas) qui tient tout le pays, sans oser réclamer la tête du vrai coupable qui est à son service. La pièce se finit de manière très amère, l'injustice demeure malgré quelques changements cosmétiques. Force doit rester à la stupidité humaine comme la plupart du temps dans les histoires de Marcel Aymé.
La Justice au banc des accusés.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 9 mars 2010
« La tête des autres » est un pamphlet sur le dévoiement potentiel de la Justice et de ceux qui la rendent, une considération générale sur la relativité de la Justice.
Pièce de théâtre de la forme la plus classique, aux surprises calibrées, je ne suis pas certain que ce soit le domaine littéraire où le génie de Marcel Aymé s’exprime le mieux ?
Au domicile du Procureur Maillard, en fin de journée, on attend le retour dudit Procureur qui requerrait pour « une tête », celle de Valorin. Il arrive et c’est une explosion de joie pour Juliette, sa femme, Louis et Renée Andrieu, amis et collègue Procureur pour ce qui concerne Louis, Bertolin un autre Procureur. Tout ce beau monde s’apprête à fêter cela – une tête ! – quand apparait Valorin (on est au théâtre !) qui vient de s’évader et qui crie son innocence. Un peu vaudevillesque tout de même !
La situation va rapidement se compliquer puisque Roberte, la femme du Procureur Bertolier, est en fait la maîtresse de Maillard, que Valorin l’a compris d’autant que Roberte ne lui est pas inconnue ( !), et que d’autres surprises surgiront au fil des rebondissements. L’injustice – ou non-justice – sera portée à son comble quand on dénichera un nouveau coupable à la place de Valorin, nouveau coupable bouc-émissaire comme lui. L’occasion d’états d’âme pour Valorin et Juliette, la femme du Procureur Maillard. Justice – injustice, la valse lente évoluera tout du long et les concernera tous au bilan, même Valorin qui prendra conscience de l’injustice amoureuse. Tout le monde sera servi !
« De Roberte, la femme de Bertolier, un autre procureur, à Valorin :
- Résigne-toi, va, tout est injuste. Tu t’insurges contre l’iniquité, la mauvaise foi, mais tu échanges des serments d’amour avec la femme que tu crois la plus pure, la plus digne de toi, et tu la trahis au premier tournant de ta liberté. Que veux-tu, l’injustice est en nous, dans notre sang, et dans notre chair. »
Peut mieux faire...
Critique de Attila (, Inscrit le 11 août 2009, 63 ans) - 27 décembre 2009
C'est aussi pourquoi j'attendais beaucoup de ce livre. Je pensais que la finesse et l'intelligence d'un tel auteur mêlé à un sujet aussi difficile que celui de la peine de mort, ne manquerait pas de produire un livre explosif... pétard mouillé pour ma part!
A lire tout de même bien sûr!
Beaucoup de caricatures pour un pamphlet moyen
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 9 mai 2009
Je critique, je critique, mais j'ai lu cette pièce d'une traite. Le premier et le troisième acte sont excellents, le comique est très bon, le cynisme ironique également (toujours dans le premier acte). Le problème, c'est que la critique de la peine de mort n'est pas toujours efficace, car trop peu subtile (Comme Siné, dessinateur bourrin sans talent ni subtilité, a accepté d'illustrer, j'aurais pu m'y attendre...).
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