Histoire de la Grande Maison de Charif Majdalani
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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La magie d'un destin libanais
L’histoire de la grande maison, c’est l’histoire en trois temps d'une dynastie, d’un homme (Wakim Nassar) qui fait fortune dans la culture de l’orange au Liban, puis après sa mort, de la ruine de sa famille et de son domaine que les Ottomans avaient déjà mis à mal pendant la première guerre mondiale.
Courage, grandeur, ambition, déclin, alliances, traîtrises et finalement exil tiennent le lecteur en haleine de bout en bout.
Ce livre est dépaysant par la géographie et l’univers culturel dans lequel il nous plonge, mais tellement proche par les hommes et leurs sentiments. J’ai aimé la langue riche et imagée de Majdalani, pleine de couleurs et d’odeurs. J’ai aimé ses phrases longues et rythmées et alors que j'ai repris le livre pour écrire cette critique, voilà que je me suis mis à le relire, à nouveau emporté par sa magie.
Les éditions
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Histoire de la grande maison [Texte imprimé], roman Charif Majdalani
de Majdalani, Charif
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757800775 ; 2,29 € ; 14/09/2006 ; 337 p. ; Poche
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Saga libanaise
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 24 janvier 2015
A partir de bouts de confidences, parfois arrachées aux membres de sa famille, de témoignages fragmentaires et aléatoires, de quelques documents, le narrateur tente de reconstituer son lignage en imaginant les zones restant incertaines, « rien ne dit que les choses ne se sont pas véritablement passées comme ça ». Cette saga familiale est en fait un condensé de l’histoire du Liban de la moitié du XIX° siècle à l’aube de la deuxième guerre mondiale, une façon de montrer comment un peuple pluriel composé de musulmans sunnites et chiites, de bédouins nomades, de chrétiens maronites ou orthodoxes de rite grec ou syriaque et de quelques autres peuplades comme les Juifs et les Européens, vivant côte à côte, dans un calme relatif, en échangeant de temps à autres quelques horions et mêmes quelques décharges de leurs vieilles pétoires, a pu prospérer sans difficultés majeures mais en laissant cependant apparaître les fractures qui allaient devenir des fossés entre ces diverses communautés. Une façon aussi de montrer que les lignes de fractures n’existaient pas qu’entre les communautés qu’elles étaient déjà béantes au sein des clans où les appétits et les ambitions pouvaient provoquer des conflits brutaux et générer des haines pérennes.
L’auteur raconte plus qu’il écrit comme un conteur volubile, très volubile, construisant son récit avec de longues phrases coulant comme le Jourdain en période d’étiage, emportant le lecteur dans la légende du clan Nassar « encombrées d’histoires et d’anecdotes qui ne sont que des faits secondaires auxquels pourtant on attribue la cause d’événements graves, exactement comme, dans la mythologie, on attribue à l’enlèvement d’une femme les dix ans de la guerre entre Troie et la Grèce ».
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