Une enquête de Mary Lester, tome 19 : L'or du Louvre
de Jean Failler

critiqué par Shelton, le 21 avril 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Remplissez bien vos bouteilles !
Ceux qui me lisent ou m’écoutent régulièrement savent que j’ai une passion particulière pour les romans policiers et que dans ce domaine, j’ai une petite tendresse particulière pour une enquêtrice bretonne, une certaine Mary Lester née dans l’imagination féconde de Jean Failler.
Cela faisait longtemps que j’avais envie de le rencontrer, de discuter avec lui, de l’interviewer pour la radio et pour Critiques Libres. Il habite en Bretagne, à l’Ile-Tudy, dans le Finistère Nord. Moi, je passe régulièrement des jours de congés dans le Morbihan. Il suffisait de créer les conditions de la rencontre et c’est ce qui vient de se passer en avril 2008…
Pour arriver chez Jean Failler, je suis allé dans une petite librairie de Carnac et j’ai cherché un Mary Lester que je n’avais pas encore lu… J’en ai trouvé un seul car il n’y avait pas tous les titres et c’est ainsi que je me suis retrouvé avec « L’or du Louvre » dans les mains…
C’est seulement après une rencontre merveilleuse sur la côte de Cornouaille que j’ai commencé à le lire et ce fut comme un prolongement de la rencontre puisque cette aventure se déroule presque sur les lieux de notre temps passé ensemble… Le hasard existe-t-il ? Les dieux bretons et ceux de la littérature étaient avec moi le jour de l’achat, c’est certain !
Dans cet ouvrage, Mary Lester n’est pas membre de la police nationale puisqu’elle a choisi de prendre sa liberté à l’issue du roman « La régate du Saint-Philibert ». Elle est devenue journaliste d’investigation, c’est du moins ce que l’on dirait aujourd’hui, et le texte de sa dernière enquête vient de sortir dans un magazine à fort tirage, Paris-Flash, ce qui met hors de lui son ancien patron, un certain commissaire Fabien… Et c’est toujours en dehors de l’institution qu’elle va se mettre en chasse d’un criminel… Enfin, disons qu’elle est certaine que les morts de deux plongeurs de son club ne sont pas aussi accidentelles que ce que tout le monde semble dire. Oui, il y a quelque chose de louche là-dessous…
Mais pour enquêter il faut plonger… dans un monde d’hommes, le monde la plongée, celui des pêcheurs, celui des marins de la marchande… et on ne s’y livre pas facilement !
C’est une Mary plus fragile que d’habitude car quand on est sous l’eau on est à la merci de tous les problèmes techniques sans compter la malveillance… Quand on est au-dessus de la ligne de flottaison, les dangers ne disparaissent pas pour autant. Jamais elle n’a été en aussi grand danger avec chien féroce, trafiquants douteux et violents… et aussi des terribles méchants prêts à tout. Mais, là, dommage pour vous, je ne vous dirai rien ! C’est vous qui devrez découvrir l’aspect alambiqué et dramatique de cette histoire qui est, pour moi, une des meilleures de Jean Failler.
La raison en est que, cette fois-ci, il n’est pas allé très loin pour trouver les lieux de son scénario. Rappelons pour les néophytes, que le principe de cette collection est de faire voyager Mary Lester à travers toute la Bretagne pour la faire enquêter et donner l’occasion à Jean Failler de nous livrer un aspect de cette région qu’il aime tant… J’ai, d’ailleurs, appris, lors de notre rencontre, que Jean n’aime pas trop voyager et quitter chez lui. Quand il part pour Nantes, pour Rennes ou Saint-Malo, c’est une véritable expédition… Dans « L’or du Louvre », le plus grand déplacement est celui qui mène aux îles Glénan et, d’après ce que j’ai compris, la mer ne le rend pas malade contrairement à l’épouse du fidèle ami de Mary, le lieutenant Fortin, Jipi pour les intimes…
Nous, enfin vous, voilà donc, en compagnie d’un excellent roman policier qui aura comme une odeur de la mer, qui vous enchantera et vous donnera, qui sait, l’envie d’aller faire de la plongée en Bretagne lors de vos prochaines vacances…
La note que je donne à ce roman est certainement un mélange de mon bonheur de lecteur, de la qualité de l’écriture et le tout noyé dans le bonheur d’une rencontre sur les bords de cet océan que nous aimons tous les deux… Merci Jean de m’avoir fait partager cet instant, de m’avoir montré où les aventures de Mary Lester prenaient naissance, d’avoir pris le temps d’expliquer à mon épouse comment manger ses langoustines et d’avoir répondu à mes questions…
[interview à lire très prochainement sur le site et à entendre à la radio]