La Grande Eclaire
de Virginie Langlois

critiqué par Ddh, le 21 avril 2008
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Du suspense, de la réflexion, de la science, de l'imaginaire
Tout au long du livre, le lecteur s’interroge sur la signification du titre. Elle ne se dévoile véritablement qu’à la fin du livre. Par contre, le lecteur peut faire vagabonder son imagination : antithèse quant à Alessandra, une aveugle ? une intrigue sous forme de puzzle dont les pièces se montent petit à petit pour « éclairer » le lecteur ? la mécanique quantique qui donne des flashes, des « éclairs » sur notre vision du monde ?
Virginie Langlois, originaire du Var, s’était fait connaître avec son premier roman Les sabliers du temps primé à Chambéry en 2007 et à Laval en 2008. Avec La grande éclaire, Virginie Langlois change de registre, du poétique elle passe à l’intrigue policière mais ici, plus précisément, elle entraîne le lecteur dans les arcanes de la mécanique quantique et fait exploser ses conceptions du temps et de l’espace.
Des héros forts peuplent ce roman. Alessandra, la jeune fille aveugle qui transcende son handicap par sa faculté sensorielle d’appréhender le monde en allant à la rencontre d’une quatrième dimension le temps éclaté. Nicholls, l’homme de science qui bouscule les convenances tant sociales que scientifiques en introduisant la dimension de conscience. Sachs, l’artiste peintre qui transpose le réel pour le recréer picturalement mais dans une nouvelle perception que l’on dit abstraite mais riche de sensation. Autour d’eux gravitent des personnages également fort attachants mais peut-être plus humains, plus à l’échelle de tout un chacun. Greg, Yvette, Patricia…Ils aident les héros à se livrer, à expliquer leurs valeurs.
Mais ce roman, outre l’interrogation intérieure qu’il procure, fait vibrer le lecteur par l’intrigue qui rebondit au fil des chapitres. Comme il y en a 102 sur quelque 350 pages, ce roman maintient l’attention du lecteur dans un crescendo perpétuel.
On connaissait la poésie de Virginie Langlois qui se dégageait de son premier roman Les sabliers du temps, on la retrouve ici à certains moments. Mais c’est la veine policière qui fait vivre ce roman et qui permet d’intérioriser les idées de mécanique quantique qu’elle saupoudre tout au long du roman.
La lecture du roman est très agréable car la langue est pure et l’auteur cherche à tout moment de trouver le ton juste par rapport aux personnages qui interviennent. Ces niveaux de langue subtilement différents contribuent à l’enthousiasme et le plaisir que ressent le lecteur.