Knock, ou, Le triomphe de la médecine
de Jules Romains

critiqué par Pétoman, le 25 octobre 2001
(Tournai - 49 ans)


La note:  étoiles
"Ca vous chatouille ou ça vous gratouille?"
Le titre de ma critique est une phrase célèbre écrite de cette pièce de théâtre célèbre qui égratigne bien le milieu médical. A rapprocher par certains aspects du "malade imaginaire" ou du "médecin malgré lui" de Molière.
La version début de siècle de "la maladie de Sachs" de Winckler dont j'ai par ailleurs également réalisé la critique. Cela permet de désacraliser le médecin et de montrer que Charles Bovary n'était pas le seul mauvais toubib. Une pièce de théâtre agréable à lire et rapidement lue... mais qui laisse quelques traces indélébiles. Un classique... genre serment d'hypocrite... non d'Hippocrate. Pardon pour ce lapsus révélateur... comme les bandelettes PH.
Tartuffe triomphant 9 étoiles

Par le présent décret, notre nouveau ministre de l’Hygiène, Assistance et de la Prévoyance, qui surpasse en savoir celui de tous les cuistres, impose à tout le peuple pour sa survivance de conserver le lit une semaine entière.
Nul, qu’il soit de service ou même instituteur, à ce présent décret ne saurait se soustraire. Seuls en sont exemptés pharmaciens et docteurs ; l’un ira au chevet de tous les souffreteux, quand l’autre appliquera sa science à concocter les remèdes idoines aux corps malheureux.
Les agents de police peuvent se coucher, car le présent décret impose aussi le lit à tous les criminels qu’ils soient de basses œuvres ou du grand banditisme, or eux couchés aussi nul crime n’est commis. A quoi bon des manœuvres ?
Le croque-mort aussi restera sous ses draps, car sous l’œil vigilant du binôme soignant, pharmacien agréé et médecin d’État, la Mort qui elle-même est au lit en ronflant n’oserait pas frapper sans une prescription délivrée par la griffe du ministre Knock qui n’ayant que le soin du patient pour passion n’accordera jamais la signature ad hoc. A noter que tout mort restant homme couché, mourir ne saurait être en aucune façon perçu par l’œil sagace des autorités, concernant ce décret, comme une infraction.
La lune est par ailleurs priée de ne paraître au ciel nocturne afin de désarmer le coq et que de son œil rond elle ne force en maître les cours d’eau à sortir de leur lit sous le choc.
Le soleil ne saurait échapper à la loi.
Le facteur plus qu’un autre gardera le lit. Nous ne tolérerons pas une seule fois qu’il fasse la levée du courrier endormi. Tout facteur attrapé à faire la levée se verra infliger un an avec sursis qui, s’il récidivait, ne serait pas levé pour ne jamais troubler sur le papier jauni tout ce qui fut couché par quelque magistrat.
Idem l’économie restera au point mort. Pas de levée de fonds, quel que soit le contrat ou la cause à défendre : tout, jusqu’à l’argent, dort.
Le boulanger avant que d’aller se coucher peut préparer ses pâtes et bien les pétrir, mais nous lui défendons par grande fermeté d’y mettre la levure la faisant grossir.
Pour la prostituée, elle peut bien poursuivre et professer sans peine, entendu que son œuvre peut s’exercer couché sur un grand lit de cuivre. Il lui revient de mettre au repos les couleuvres. Mais elle veillera autant qu’il le faudra à passer en revue le « Vidal d’Aphrodite » pour ôter prestement de son Kamasutra les stations non couchées qui sont pages proscrites.


Knock, c’est juste génial, drôle sans être drôle, d’autant plus amusant que tout y est sérieux. Jamais Knock ne dévie de son supposé rôle : y croit-il ? S’y prend-il ? N’est-ce pour lui qu’un jeu ? Rien de cela n’est dit, car la fin est brutale. Romains a refusé de refaire Tartuffe, deus ex machina qui donne la morale, louable, avouons-le, mais improbable tuf ; et pour que cette pièce ne soit pas horrible, il lui a conféré de la légèreté. Elle en devient donc drôle et touche bien sa cible avec grande élégance et efficacité.
La pièce est sans morale et sans être immorale. Le charlatan triomphe et Parpalaid s’effondre ; mais n’était-il donc pas charlatan médical bien avant que ce Knock ne le fasse hypocondre ? Ce sont deux charlatans qui ont leurs ambitions. Parpalaid veut la paix et nie la maladie ; Knock désire l’argent, trouve des infections, cultive le microbe avec l’hypocondrie. Tous deux sont dangereux, or l’on ne peut pas dire que Romains glorifie ces figures menteuses : les portraits sont acerbes et faits pour honnir tant la crédulité que la pratique honteuse.

Froidmont - Laon - 33 ans - 13 avril 2024


L'âge médical peut commencer 9 étoiles

Knock a pu se faire de l'argent grâce au collaboration de

(I) Mousquet;
-À cause de l'argent
- Ce dernier en a assez de voir ceux qui sont moins éduqués que lui, le surpasser

(II) Bernard;
- Lui qui a de bonnes intentions, il veut éduquer la population sur les "microbes", en les faisant savoir ce qui peut mettre en péril leur santé.
- Il est motivé par la peur des "germes"

(III) Mme.Rémy;
- cette dernière lui en très avantageuse, grâce à l'hôtel qu'elle possède, knock le transforme plus ou moins en hôpital pour malades.
- Elle pense rendre service à la population alors qu'elle rend service à knock.

(IV)Parpalaid;
- il devient aussi une victime de knock à la fin de la pièce.
- il se fait better comme tous les habitants de Saint-Maurice.

(V)Les consultations gratuites;
- Knock sait que les habitants sont avares et économes.
- Knock connu en tant que médecin
- Dr Parpalaid qui ne trouvait pas>> knock, lui "trouve".
- Son refus de traiter les deux idiots- inspire la crainte..


Pour plus d'infos.. contactez moi..
Merci et au revoir..
Bonne lecture!!!

Anonymous009 - - 22 ans - 6 février 2019


Knock ou le médecin qui rend tout le monde malade ! 8 étoiles

Le Docteur Parpalaid, s'installant à Lyon, laisse la charge de la santé des habitants de Saint-Maurice à Knock, personnage haut en couleur. Knock, craignant de ne pas faire fortune, élaborera quelques plans afin de conquérir le maximum de patients. Il faudra donc développer des méthodes plus modernes, faire quelques ristournes et faire appel à l'instituteur du village pour que ce dernier informe la population sur les mesures d'hygiène et la santé.

Cette pièce de Jules Romains est vraiment amusante et bien écrite. Même sans la voir sur scène et sans l'aide des mimiques des comédiens ou des choix du metteur en scène, le texte fait mouche et le personnage de Knock est véritablement comique. Il est plaisant de voir comment les patients inquiets et ignorants parviennent à accepter le diagnostique d'un médecin, tout simplement parce qu'il est médecin.

Un texte bien écrit qui gagne à être lu !

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 11 mars 2012


et ensuite ? 7 étoiles

je ne m'étends pas sur un commentaire qui serait redondant, seulement la fin me laisse sur ma .. faim ! J'attendais une suite, une chute ! Parpalais qui deviendrait hypocondriaque . .
bon, tant pis, un bon moment quand même !

Krapouto - Angouleme Charente - 79 ans - 5 mars 2011


Quand le patient devient client 9 étoiles

C’est grâce à ce genre de pièces que je retrouve le goût de lire du théâtre. Jules Romains présente une version commerciale de la pratique de la médecine où les patients sont des clients et où chaque habitant du canton est un malade - mais qui ne se rend pas compte de son état alarmant ! – et donc un client potentiel qu’il faut fidéliser. Telle est la philosophie du docteur Knock, qui vient prendre la suite du docteur Parpalaid.
(Peut-être une façon d’attirer les jeunes médecins dans nos campagnes et ainsi de lutter contre la « désertification médicale » ?…)
C’est caricatural mais c’est justement tout l’humour de la pièce qui donne à réfléchir sur notre relation avec les médecins. Sans leur jeter la pierre, je pense que, nous, les français en particulier, usons et abusons des consultations médicales, parfois contre notre gré d’ailleurs…
Du très bon théâtre utile et agréable !

Ketchupy - Bourges - 44 ans - 21 novembre 2010


Très sympa à lire! 8 étoiles

Une pièce de théâtre très agréable à lire, c'est amusant, c'est captivant, ça fait réfléchir.

" Tout homme bien portant est un malade qui s'ignore"... Cette phrase dite par Knock résume parfaitement le sens de cette pièce !

Lisez - la !

Soldatdeplomb4 - Nancy - 35 ans - 1 mai 2008


Un bon souvenir 8 étoiles

Je l'ai lu enfant et relu maintes fois, tant cela m'avait fait rire, moins la dernière fois. Je l'ai peut-être un peu trop éculé, mais le style désuet m'a quelque peu refroidi.

Veneziano - Paris - 47 ans - 5 août 2005


ou la honte de la médecine. 7 étoiles

Ou le triomphe de la médecine revisité et ridiculisé par la comédie

Le docteur Parpalaid part s'installer à Lyon et vend sa clientèle restreinte et avare de Saint-Maurice à l'ambitieux Docteur Knock qui se fait fort grâce à ses méthodes nouvelles de faire progresser l'hygiène et la santé et de permettre aux habitants du canton d'exprimer le malade qu'il y a en eux. Bientôt tout le bourg en vient à se faire porter pâle pour le plus grand plaisir de Knock, plus cupide que véritablement philanthrope.

La pièce la plus célèbre de Jules Romains est une satire de la médecine supplantée par le charlatanisme dès qu'elle devient une œuvre intéressée. Pour autant, la médecine classique de campagne du brave Dr Parpalaid qui ne voit jamais rien que de bénin n'est pas plus épargnée et est tournée également en ridicule dans les différentes scènes comiques de la pièce qui s'apparentent plutôt à une mise en scène de caractères typiques et ridicules des grands bourgs campagnards. L'avarice des fermiers, la vanité de la petite noblesse et de la bourgeoisie et l'ivrognerie des saisonniers, tout y passe. En revanche, la réflexion ne va jamais bien loin. On rit du ridicule des situations mais l'auteur ne nous engage pas à creuser ce que cette facilité à s'écouter que Knock dévoile en chaque individu révèle de nos propres rapports à la maladie.

Banco - Cergy - 42 ans - 16 août 2004


Un pièce vraiment trés réussie! 9 étoiles

Cette pièce a deux faces, elle est premièrement comique mais aussi tragique car Knock veut conquérir la ville et faire que tout le monde soit "soi disant malade", il se prend aussi par moment pour dieu. Elle est aussi très agréable au théâtre! Alors courez dans les salles et les librairie!

Marikaro - - 36 ans - 29 février 2004