La femme du menteur
de Jacques Attali

critiqué par Bluewitch, le 21 octobre 2001
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Autopsie du mensonge
Nous sommes tous menteurs à un moment ou un autre de notre existence. Valentine, elle, a toujours vécu dans le mensonge. Pas vraiment le sien (quoique…), plutôt celui des autres.
D'abord, son père. Absent la moitié du temps, il se dit capitaine de la marine marchande mais à son décès, Valentine découvre qu’il n'en était rien. Pire : qu’il avait une femme et des enfants à quelques dizaines de kilomètres de là…
Décidée à considérer ces mensonges comme un moyen de la protéger, elle les acceptera, confiante en son amour, laissant l’autre femme de son père mener l’enquête sur sa réelle personnalité.
Mais il y a aussi Raoul, producteur de cinéma. Son mari. Incapable d'accepter la réalité, il ment lui aussi. Pas pour masquer son passé mais pour créer un présent et un futur plus tolérables.
Pourquoi Valentine se sent-elle plus sécurisée dans les mensonges de son mari, qu’elle accepte avec une certaine indifférence ? Qu'est-ce qui a amené son père à cacher tout un pan de sa vie et qu’a-t-il dissimulé d'autre ? Valentine a peur de le découvrir mais le désire pourtant.
Ce livre se fait le défenseur du mensonge sous tous ses aspects, de l'indispensable à l'absurde. Pourquoi mentons-nous ? Pour faciliter notre vie de tous les jours ? Pour nous épargner et épargner l’autre de douleurs inutiles ? Pour améliorer une réalité pas toujours rose ? Pour plaire ? Il y a une quantité monstrueuse de raisons qui nous poussent chacun à être des menteurs à plus ou moins grande échelle.
A travers l'histoire de personnages qui le représentent chacun à leur manière, Jacques Attali fait d’une certaine façon le plaidoyer du mensonge avec verve et vérité. Son éloge quand la réalité blesse. Son absurdité quand il enferme Valentine dans la solitude.
C’est un bon livre, intelligent et vrai. L'intrigue du roman est bien menée, hormis quelques longueurs qui se pardonnent assez vite. Il nous amène à réfléchir sur notre propre rôle de menteur et ce que le mensonge implique dans notre vie quotidienne…
Lassant... ? 5 étoiles

Magnifique sujet traité ici, un phénomène, qui envahit de plus en plus toute société qui se " respecte " ... Hypocrisie, Mensonges, exagération tout est là...
Quoique le roman, et le style d'écriture, que l'on ne pourrait remettre en question, sont un peu lassant..

SSBITI - - 32 ans - 19 novembre 2010


Ah ! Le mensonge !... 7 étoiles

Que serait le monde sans le mensonge !... Une horreur ! Vous imaginez chacun dire la vérité de ce qu'il pense aux autres ?... Invivable ! Chacun a droit à son petit monde secret au sein duquel il peut penser ce qu'il veut et comme il veut, de lui et des autres). Rien de pire que celui qui demande "un jugement vrai, tout à fait sincère". Ne le donnez que si il est conforme à ce qu'il attend, ou alors, sachez avant que de parler que vous le perdrez pour longtemps si pas définitivement ! Qui veut vraiment savoir ce qu'il est, ou, ce qui n'est pas nécessairement la même chose, ce que les autres pensent de lui ?... Les gens capables de le supporter sont bien peu nombreux !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 23 octobre 2001