Les Temps Filiaux
de Marie Cosnay

critiqué par Feint, le 12 mai 2008
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Secrète
Marie Cosnay écrit des livres secrets. "Déplacements", publié par Laurence Teper en 2007, se construisait autour d’une scène vue à distance, indicible. « Les Temps Filiaux » est un récit étrange, entre deux mondes : celui d’où vient l’héroïne, tantôt narratrice tantôt simple personnage, un monde nommé « là-bas », où le « CM » l’a investie d’une mission, cette mission qu’elle est donc venue remplir « ici », dans les Temps filiaux – un ici qui n’est pas tout à fait le nôtre mais qui y ressemble ; il y a Paris, il y a Chypre, et le calendrier évoque parfois des époques révolues qui nous parlent : 1963, 1962. Ici en effet il est question d’enfants disparus, de trafics d’organes. La narratrice a été choisie par le CM pour sa particularité : née d’une femme, elle serait plus apte qu’un autre à s’adapter à ce monde, et y mener sa mission, si secrète qu’elle-même d’abord l’ignore. C’est sans compter qu’ici, à côté et en dépit de la mort, existe encore l’amitié, existe encore l’amour, toutes choses a priori si peu compréhensibles, mais qui pourtant s’apprennent. Ici il y a Myriam, il y a Karim, et la vérité qu’on garde cachée écrite à même le ventre et la poitrine.