Jacob, Ménahem et Mimoun : une épopée familiale
de Marcel Bénabou

critiqué par Hinda, le 23 mai 2008
(RABAT - 51 ans)


La note:  étoiles
"Jacob,Ménahem et Mimoun. Une épopée familiale" un livre à lire.
Marcel Bénabou est unanimiste à sa façon par le fait qu’il s’érige _ même en utilisant « je » au lieu de « nous » _ « en un corps collectif » représentant la communauté juive marocaine dans son sublissime livre "Jacob Ménahem et Mimoun une épopée familiale".
La dimension épique de l’égoscripture bénabolienne dans le livre susdit est due quelque part aux liens étroits qui caractérisent la relation de Marcel avec ses parents, sa relation avec le livre sacré et sa relation avec la littérature. La solidité de ces liens _ presque ombilicaux _, sa gratitude pour des parents généreux, les circonstances conviviales relatives aux rituels religieux de sa communauté ont participé à ancrer chez l’auteur un désir urgent de montrer sa reconnaissance et sa gratitude envers ces différentes composantes qui font son monde personnel.
Cependant, la gratitude n’est pas le seul mobile qui pousse Bénabou à s’adjuger le rôle de justicier. Certes, il se voit prédestiné à cette mission ne serait –ce que par son deuxième prénom, hébraïque, «Ménahem » qui signifie le miséricordieux. Toutefois, beaucoup de choses lui tiennent à cœur : l’ignorance de sa culture séfarade par les autres communautés juives occidentales, le mépris des ashkénazes pour les juifs d’Afrique décrits comme « parents pauvres » ou « cousins disgraciés » et le désir « de sauver le plus de vestiges possible d’un monde dont tout indiquait qu’il était fragile et, à terme menacé » le monde de la culture et de la tradition juives marocaines qui risquaient de disparaître avec les exodes successifs vers Israël. Il fallait donc combattre la précarité d’une civilisation qui risque l’extinction si jamais l’Histoire s’y acharne une fois de plus. 
«