Lettres de Marie de Rabutin-Chantal Sévigné

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Lolita, le 30 mai 2008 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 810ème position).
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Correspondance entre Mme de Sévigné et sa fille

Mme de Sévigné, ou plus précisément Marie de Rabutin-Chantal Sévigné, si connue, si citée mais si peu lue. Bien sûr comme tout le monde je la connaissais, sans en avoir jamais rien lu. C'est ma mère qui m'a donné envie de lire sa correspondance.

Dans ses lettres, elle correspond essentiellement avec sa fille, qui a épousé le comte de Grignan en 1670 et dont le départ pour la Provence a profondément affecté Madame de Sévigné.
Mais l'intérêt de cette correspondance réside aussi qu'à travers elle, nous découvrons le monde du XVIIème siècle, touchant tous les sujets de son époque : la mort, Dieu, l'argent...
Nous découvrons aussi des personnages qui ont parfois marqué l'Histoire ou sont parfois méconnus.

D'aucuns trouveront ce livre bien trop classique et sans grand intérêt littéraire, pour moi, il retrace une époque révolue que je découvre à travers le regard d'une grande dame.

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4 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 22 juin 2014

Les avis ont divergé et divergent encore sur la valeur littéraire de la correspondance de la marquise de Sévigné ; il faut dire qu'il est difficile de juger et de jauger ce qui n'est pas une œuvre volontairement conçue pour être lue par un public tiers (autre que sa fille qui est la destinatrice principale de ces lettres et que quelques autres amis, cousins...).
Force est de reconnaître que les défauts sautent aux yeux et peineront à enthousiasmer bon nombre de lecteurs ; la répétitivité des thèmes abordés (la séparation d'avec sa fille, la maladie, la politique), des formules utilisées (de politesse) mais surtout l'obscurité qui émane des récits autour de divers personnages. On touche là le nœud du problème puisque ces lettres s'adressant à une personne (en général) qui connaît parfaitement les gens étant sujets des dites lettres ; une personne qui répond et qui crée un échange avec la marquise avec tout ce cela implique comme abstractions pour le lecteur n'ayant pas ces réponses sous les yeux ; le lecteur finit parfois par se demander quel est le réel sujet de conversation entre les deux femmes. Pire il est surtout perdu car n'ayant pas assez d'éléments pour apprécier cet échange. On rejoint là les critiques sur la substance même de ces lettres qui n'en deviennent que des moments de banalité bien contés.
L'autre problème majeur de ce manque d'informations et de précisions c'est que comme les protagonistes évoqués ne le sont que directement, sans jamais aucune description de caractère et de sensibilité (ou alors très peu), il nous est difficile de ressentir des choses pour ces personnages. Même pour Mme de Grignan elle-même puisqu'elle n'est qu'un fantôme à qui s'adresserait une Madame de Sévigné qui pourrait bien être sénile et avoir écrite des lettres imaginaires. Bien entendu ce n'est pas le cas mais le résultat est le même pour nous. Au fond tout n'est qu'accessoire, hors la marquise elle-même.

Mais si la critique se partage sur le fond et l'intérêt littéraire de cette correspondance, il n'en est rien sur la forme, le style remarquable de Mme de Sévigné fait merveille la plupart du temps, son talent pour l'écriture fait que l'on aimerait qu'elle eut été romancière, et sans doute l'aurait-elle été si elle fut née au 20e ou 21e siècle, comme le soulignait Virginia Woolf.
On aurait aimé d'ailleurs que dans ses lettres elle s'attarde un peu plus sur sa relation à Dieu, sur ses considérations autour de la mort et sur son amour de la littérature tant ces brèves évocations sont savoureuses et attirantes.

Les lettres de la marquise de Sévigné ne pourront que ravir ceux qui se mettront dans sa peau, souffriront avec elle, partageront ses visions brutes mais sincères de la vie mais laisseront aussi de marbre les lecteurs qui en attendaient un peu plus, ceux qui espéraient y trouver un témoignage d'un temps jadis, des échanges plus profonds, moins superficiels et plus variés.

Une seule chose est sûre, cela n'a pas fini de nous diviser.

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