Nous avons ici confirmation que Preston sans Child (Lincoln de son prénom, ils écrivent souvent en duo) n’arrive pas à décoller. Privé de sa meilleure moitié, le tandem, tel une peau de chagrin, finit par franchement décevoir. Cela se traduit ici par une histoire à la trame sans intérêt, dont le prétexte est grotesque : qui penserait s’enterrer vivant au coeur de la jungle hondurienne avec quantités d’œuvres d’art pour une valeur d’un demi-milliard de dollars (si ma mémoire est bonne parce que quand ça dépasse le million, c’est hors de mon entendement !), œuvres glanées patiemment, fruits donc de toute vie ? Et tout ça pour lancer un défi à ses trois fils ? Le scénario ne gagnera pas en crédibilité quand les trois fils, animés d’une intention pure (ne pas laisser papa mourir seul – précisons que papa, atteint d’un cancer, n’en a plus que pour six mois à vivre) et certainement pas par l’odeur des millions alléchés (mais ne crachant pas dessus tout de même), quand les trois fils, donc, se lancent effectivement sur la piste de papa, dans une jungle hostile !!! Rien ne nous sera épargné : les tribus autochtones agressives (mais calmées par l’un d’eux), les maladies graves (mais ouf ! l’un d’eux connaît les plantes sauvages qui permettent de guérir), les animaux féroces (mais tués lors de combats à mains nues), une histoire d’amour cousue de fil blanc (ah oui, j’avais oublié de dire que nos trois fils sont accompagnés d’une jeune femme qui travaille pour un scientifique), un traître qui connaît la jungle comme sa poche (mais que les trois fils piégeront, eux qui n’y avaient jamais mis un orteil !), …
Bref : pathétique !
Mais… mais c’est un « tourne-pages » : il y a assez de suspense pour donner envie de continuer, pour s’entêter donc dans la déception (parce que ça ne s’arrange pas au fil du livre). Reconnaissons au moins à Preston ce succès : il aura réussi à faire du lecteur … un maso… !!!
Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 57 ans - 14 février 2011 |