Le beau sexe des hommes de Florence Ehnuel

Le beau sexe des hommes de Florence Ehnuel

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Psychologie

Critiqué par Bolcho, le 20 juin 2008 (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
Visites : 7 748 

Le zizi

Pauvres masculins que nous sommes régulièrement brocardés par ces dames sous prétexte que notre appendice distinctif serait plutôt ridicule !
Florence Enhuel nous met un peu de baume sur le cœur dans ce court texte qui est non seulement un plaidoyer pour le corps masculin mais une sorte de vade mecum destiné à celles que nos particularités physiques amusent ou indiffèrent.
Accessoirement, on trouve aussi dans son livre un rejet de l’exclusivité sexuelle, triste réduction de la fidélité vraie. Nous avons peu de temps sur terre et beaucoup de rencontres enrichissantes à faire : « même une nuit est précieuse si elle offre un vrai rapprochement ». « La fidélité est une très belle vertu […] mais je ne vois plus pourquoi elle devrait aller de pair avec l’exclusivité ».
Ah ! Je retrouve là les toniques préceptes de mes années vécues en maisons communautaires…

L’idée que seul le corps féminin est désirable est souvent partagée par des femmes radicalement hétéros ; les hommes, bien sûr, font chorus. Il ne reste plus grand monde pour « faire l’article » et vanter le corps masculin. L’auteure s’y colle : « à sa manière, le pénis parle à travers son érection. Je voudrais être tout ouïe » et « « quel plus beau geste peut m’être adressé ? », ou bien, reconnaissant le « risque » pris : « ce qui est voué à s’exposer appelle le respect ».

Le tout est agrémenté d’intelligence, d’une bien jolie écriture, de pointes d’humour, d’émotions vraies et de beaux élans vitaux qui font la part belle aux jeux de séduction constants entre les sexes.

Elle termine par une idée qui n’a rien de révolutionnaire mais que des siècles de pudibonderie bigote empêchent de s’exprimer : « La nudité simple et tranquille nous rendrait le sexe masculin plus familier, mais n’enlèverait rien à notre émerveillement. […] C’est la vulgarité qui amenuise, et non la simplicité ».

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Les éditions

  • Le beau sexe des hommes [Texte imprimé] Florence Ehnuel
    de Ehnuel, Florence
    Seuil
    ISBN : 9782020971638 ; 12,20 € ; 07/05/2008 ; 125 p. ; Broché
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Une ode pour célébrer le sexe des mâles

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 31 août 2013

Florence Ehnuel est professeur de philosophie à Bordeaux. Dans cet essai, elle fait l’éloge non seulement du corps masculin (sa force, sa musculation, son harmonie, etc.), mais surtout l’éloge du sexe des hommes. Vous ne trouverez, dans cette étude, aucune trace de trivialité, mais plutôt une ode, un chant, ce qui n’est pas courant du tout, en littérature …
Après une première période de sa vie où le sexe des hommes lui inspirait plutôt de la réserve, de la crainte, de l’appréhension, de l’indifférence, « cette impression que le corps masculin est un corps ingrat «, elle va en découvrir des qualités … insoupçonnées (mais sans doute est-elle tombée sur des hommes qui lui convenaient). En lisant cet ouvrage de 126 pages, délicieuses à souhait, on peut se demander si une très lointaine expérience n’a pas tout déclenché. Du temps où elle était un bébé de 4 ans et qu’en face d’elle se trouvait, sur une plage, son cousin, bébé du même âge (voir extrait plus bas)…
A partir de la page 83, elle nous fait découvrir le sexe des hommes sous tous ses aspects.

Une lecture à recommander. Elle nous fera oublier, à nous, mâles, les vexations (jusqu’à s’en choper des complexes !) venant de certaines personnes qui ne cessent de clamer que le corps masculin, et particulièrement le sexe, le pénis (et tout ce qui va avec), est ridicule, repoussant et laid. Ce qui est également profondément injuste.

Merci, madame Ehnuel ! ! !


Extraits :

- Qui avait eu l’initiative de ce câlin ? Il était un bébé encore, un petit garçon de deux ans, un amour, un angelot, un petit Eros. Un dieu en tout cas. (j’avais quatre ans). (…) Quand il venait se coller contre moi, j’étais à genoux sur le sable pour être à sa hauteur (…) Enlacés, nous goûtions de longues étreintes, comme en connaissent les escargots, ventre contre ventre, bras entourant les épaules et le dos, je penchais ma tête et la posais sur son épaule, je rencontrais sa joue de la mienne. (…)

- Je cherche surtout à montrer le plus d’aménité possible.


* Définition du mot « aménité « : la notion d’aménité évoque les aspects agréables de l’environnement ou de l’entourage social qui ne sont ni appropriables ni quantifiables en termes de valeur monétaire.

- Une chose me bouleverse plus encore, ou bien pas plus, non, autant que les autres, mais très fort, comme les autres. C’est lorsque Iouri (son amant) veut bien se coucher sur moi, que je sois sur le ventre ou sur le dos. Je ne le vois pas, je ferme les yeux, absorbée par la sensation. Nous ne bougeons plus, nous ne faisons plus que respirer ensemble (…) Deux sensations me ravissent dans cette position : d’une part celle, étonnante, de n’avoir pas le sentiment d’écrasement, alors que le poids de Iouri surpasse le mien de beaucoup (je me sens simplement bien enveloppée, comme par une très agréable couverture)
( …)

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