Ils m'avaient dit que je ne marcherais plus : Journal de Julie, vingt-trois ans, paraplégique
de Julie Garric

critiqué par Spiderman, le 24 juin 2008
( - 62 ans)


La note:  étoiles
une sensation de doute très désagréable ....
Le journal de Julie, exilée dans un triste hôpital moscovite à la reconquête de ses jambes est le témoignage d'une lutteuse, d'une combattante acharnée, prête à d'énormes sacrifices pour retrouver la position verticale. On est touché par ses confidences, ses doutes, le récit de ses joies et de ses peines, dans tous les domaines.
Mais comment ne pas être troublé par le titre choisi alors que Julie écrit page 42 "Certes, aucun médecin ne m'a dit : "Julie, vous ne remarcherez jamais""?
Comment se contenter de descriptions aussi vagues qu'imprécises sur la fameuse méthode Dikul ?
Comment expliquer que l'association qui a financé ces soins et contribué à l'édition de ce livre ne fasse AUCUNE référence à cette méthode de soins sur son site internet ?
Julie a puisé une partie de son énérgie dans sa révolte contre le système français de soins envers lequel elle fait preuve d'une cruauté que d'autres patients (dont l'auteur de ces lignes) peuvent trouver injuste.
Ce témoignage est brûlant et dérangeant, il peut ouvrir des espoirs que l'on souhaite raisonnables à des victimes d'accidents graves avec atteintes de la colonne vertébrale.
C'est là sa principale caractéristique qui en fait son "risque majeur" : comment cesser d'espérer ? Comment faire son deuil de son autonomie ? Comment continuer à combattre ????
On peut équilibrer cette lecture avec des livres tout aussi touchants et profonds, mais où la maturité des auteurs et leur recul face au handicap aideront plus sereinement le patient et son entourage : "A corps perdu : du handicap à la reconquête de soi" de Laurent Marzec ou "J'ai décidé de vivre" de Philippe Croizon.