Les mémoires d'un bardache, tome 1 : Le sceau de Kropotkine de Philippe Gimet

Les mémoires d'un bardache, tome 1 : Le sceau de Kropotkine de Philippe Gimet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Spiderman, le 21 juillet 2008 (Inscrit le 14 juin 2008, 62 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (56 266ème position).
Visites : 3 548 

Les fesses cachées de Versailles ....

Ce roman historique nous est présenté comme « obscène » par son éditeur et cet adjectif est ici vivifiant, joyeux et lubrique ...
Le Roi Soleil brille de ses derniers feux quand le héros de ce récit, le bel Henry, au fondement si accueillant, entre en scène dans les milieux les plus dévergondés du Béarn, puis de la capitale, avant d'aller parcourir l'Europe en guerre (de Succession d'Espagne) pour y faire ... l'amour dans les positions et les circonstances les plus salaces !
Ecrit dans une langue patinée à l'ancienne, très savoureuse et accessible (oncques n'eûmes de difficulté à entendre le sens des scènes les plus licencieuses bien que nous ne sussions point l'ancien françois) ce roman est plus destiné à ravir l'esprit qu'à être lu d'une seule main. Petit travail intellectuel savoureux, il sera cependant prudent, si le lecteur veut rester bienséant, de le lire, soit seul, soit - surtout si c'est une lecture de plage - allongé sur le ventre ...
Une intrigue historique documentée de façon cohérente conduit dans différents lieux de débauche virile où la sueur se mêle à l'huile et le sperme à la salive ... dans des temps où le sexe n'était pas vraiment sans risques mais où l'on pouvait, sans passer pour un barebacker fou furieux, s'amuser en toute bonne conscience !
Si l'on jette un regard d'historien des mentalités ( ce livre, sans être braudélien, se rattache à l'école historique des Anales ... dont il pourrait être le fondement !!!) on constatera que la mentalité du narrateur est celle d'un homme du Siècle des Lumières. Son regard sur la condition féminine, l'esclavage et le handicap (il va épouser une jeune fille sourde-muette) est celui d'un « honnête homme » en avance sur son temps. Est-ce son statut de "bardache" qui lui donne ce recul, cette ouverture d'esprit dans un siècle où "Louis XIV et vingt millions de Français" (Pierre Goubert, 1966 ) avaient d'autres sujets ... de préoccupation ???
Nous en saurons plus avec les volumes suivants de cette saga jouissive qui mêle plaisirs du corps et de l'esprit dans un joyeux foisonnement de débauche et de paillardise.

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2 étoiles

Critique de BONNEAU Brice (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 40 ans) - 16 octobre 2008

L’auteur gay qui, aujourd’hui, voudrait publier un recueil dégoulinant de sexe, rassemblant tous ses fantasmes les plus pervers pour les transposer dans un monde fictif avec l’idée hypothétique de satisfaire la demande d’un lectorat très particulier ne s’y prendrait pas mieux que Philippe Gimet et ses Mémoires d’un bardache. Souiller l’histoire en la transformant en vague toile de fond d’un libertinage immodéré, où tous, rois comme valets, n’entrevoient que le sexe entre homme comme occupation, est le truc à la mode. Le roman historico-érotico-gay était né, et rien n’était moins sûr que sa nécessité…
C’est à l’aube du XVIIIe siècle qu’Henry, un jeune béarnais un peu naïf rencontre le comte d’Ystirac, qui l’emmène à Paris pour l’installer chez lui et faire son éducation. Sur tous les fronts. Partant de là, le jeune Henry devient le centre d’intérêt d’un Paris secret, une fraternité de partouzeurs bardaches (de l’italien bardascia, “jeune homme effeminé”) proches du pouvoir, vieillissants et utilisants des pseudonymes ridicules pour tenter de maintenir un peu d’anonymat. De la poudre aux yeux.
De périples en aventures, Henry vit une épopée érotique hors du commun. Devenu objet de convoitise, il passe de main en main au service de tous à des fins que la décence m’interdit de vous résumer ici, et termine sa folle (et le mot est judicieux) course comme agent secret au service du royaume, usant de ses charmes pour obtenir de précieuses informations…
Dans le même genre, on avait déjà lu Loïc, d’Alain Meyer, publié chez Textes Gais et qui avait - sans vraiment pouvoir parler de qualités littéraires -, des facilités dans la lecture, et l’avantage certain d’une efficacité quand il était question du versant érotique du récit. Le premier tome du Sceau de Kropotkine, ces mémoires d’un bardache, n’ont malheureusement ni les qualités rédactionnelles, ni les intérêts historiques et encore moins les atouts érotiques qu’on attend de ce genre d’ouvrage. Autant dire qu’il ne reste vraiment plus grand chose…

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