Sator : L'énigme du carré magique
de Alain Le Ninèze

critiqué par Cuné, le 2 août 2008
( - 57 ans)


La note:  étoiles
La lecture boustrophédon
Nous sommes en 62-67 après J.-C., Lucius Albinus est procurateur de la province de Judée. Alors qu'il voit partout les signes que la guerre est sur le point d'éclater, les agissements de Néron ne remportent pas son adhésion et il a du mal à effectuer correctement son travail. Parallèlement, son oncle demande son aide pour déchiffrer le cryptogramme "SATOR", et le charge de réunir les témoignages de ceux, encore vivants, qui ont assisté au procès, à la crucifixion et à la résurrection de Jésus...

On est happés immédiatement par ce roman historique de très bonne tenue : les explications sont limpides, le style clair et particulièrement entraînant. On dévore le tout en un couple d'heures, avec l'envie en le refermant de rester dans cet univers, avec pourquoi pas l'histoire de Messaline, que l'on voir apparaître vers la fin. En attendant on aura appris à réfléchir à une énigme, entre autres choses passionnantes narrées au fil des pages.

Parmi ce qui se fait de mieux en la matière.
Oui inutile 2 étoiles

Inutile est bien le meilleur qualificatif pour ce roman.
C'est une vague synthèse de la "Bible" (collectif), notamment des Evangiles, canoniques ou apocryphes, de "La vie des douze Césars" (Suétone), des "Annales" (Tacite), et de "La guerre des juifs" (Flavius Joseph) sur un fil conducteur (le carré magique, allégorie du christianisme ?) dont on a du mal à saisir l'intérêt que l'auteur veut lui donner (c'est vrai aussi quant à la finalité abstruse du roman en lui-même !).
Ce livre est présenté comme roman historique. A ce niveau, il a cependant peu de valeur, les sources étant peu fiables. Les évangiles sont tout ce qu'on voudra sauf des sources historiques. Tacite déformait tout à l'aune de son propre jugement. Suétone excellait dans l'art de colporter les ragots. Flavius Joseph essayait de se refaire une image acceptable.
D'autre part, il est étonnant que Lucius Albinus considère la croyance chrétienne en la résurrection comme une "baliverne" (p. 147), lui dont la religion jupitérienne foisonne de morts, de renaissances, de Héros (mi-Dieux, mi-hommes), de descentes de Dieux sur terre, etc. Cette réflexion est plutôt celle d'un homme du 20ème siècle !!!!
Quant à l'énigme du carré magique, si c'est elle qui intéresse le lecteur, de nombreux sites sont beaucoup mieux fait. Pour la vie de Néron et/ou de Jésus, les sources étant ce qu'elles sont, c'est plus difficile. Mais on peut trouver des livres certainement plus critiques et dont l'approche sera plus historique.
Pour ce qui est du roman, l'idée ne serait pas inintéressante, si le récit tel qu'il est développé ne débouchait pas sur rien ... Il reste que l'écriture est agréable et qu'on aimerait lire plus souvent un français de cette qualité !

Homo.Libris - Paris - 58 ans - 11 novembre 2011


Carrément inutile... 1 étoiles

...Pour ne pas dire superflu. Ouvrage s'infiltrant dans la brèche créée par Dan Brown et son Da Vinci code. Ici se mêlent sans intérêt histoire, mystère, ésotérisme et récit d'aventure à deux sous. Il me semble que tous ces auteurs qui surfent sur cette vague sont bien en manque d'imagination et ont trouvé le filon pour exister. A l'instar des Giacometti et Ravenne et consorts, Alain le Ninèze voudrait nous offrir un roman historique enthousiaste, il ne fait que par son style sans dimension nous relater des faits au minimum sans importance au pire trompeurs. Car tenez-vous bien, Alain le Ninèze fait parler l'apôtre que Jésus aimait, ainsi que Longinus et Nestorius. Il tente de révéler le sens caché du mystère du carré magique. Pour ne pas perdre de temps à lire un récit inutile, tapez " Carré sator" sur un moteur de recherche et vous apprendrez l'essentiel sur le sujet sans vous surcharger d'une lecture lénifiante.

Hexagone - - 53 ans - 15 février 2011