Inutile est bien le meilleur qualificatif pour ce roman.
C'est une vague synthèse de la "Bible" (collectif), notamment des Evangiles, canoniques ou apocryphes, de "La vie des douze Césars" (Suétone), des "Annales" (Tacite), et de "La guerre des juifs" (Flavius Joseph) sur un fil conducteur (le carré magique, allégorie du christianisme ?) dont on a du mal à saisir l'intérêt que l'auteur veut lui donner (c'est vrai aussi quant à la finalité abstruse du roman en lui-même !).
Ce livre est présenté comme roman historique. A ce niveau, il a cependant peu de valeur, les sources étant peu fiables. Les évangiles sont tout ce qu'on voudra sauf des sources historiques. Tacite déformait tout à l'aune de son propre jugement. Suétone excellait dans l'art de colporter les ragots. Flavius Joseph essayait de se refaire une image acceptable.
D'autre part, il est étonnant que Lucius Albinus considère la croyance chrétienne en la résurrection comme une "baliverne" (p. 147), lui dont la religion jupitérienne foisonne de morts, de renaissances, de Héros (mi-Dieux, mi-hommes), de descentes de Dieux sur terre, etc. Cette réflexion est plutôt celle d'un homme du 20ème siècle !!!!
Quant à l'énigme du carré magique, si c'est elle qui intéresse le lecteur, de nombreux sites sont beaucoup mieux fait. Pour la vie de Néron et/ou de Jésus, les sources étant ce qu'elles sont, c'est plus difficile. Mais on peut trouver des livres certainement plus critiques et dont l'approche sera plus historique.
Pour ce qui est du roman, l'idée ne serait pas inintéressante, si le récit tel qu'il est développé ne débouchait pas sur rien ... Il reste que l'écriture est agréable et qu'on aimerait lire plus souvent un français de cette qualité !
Homo.Libris - Paris - 59 ans - 11 novembre 2011 |